Le réveil fut des plus durs pour Thomas. Il était censé commencer les cours à 8h30 mais son réveil n'avait pas sonner, faute de l'avoir oublier la veille. Un portable traînait au pied du lit. Il faisait noir et Thomas bougeait souvent la nuit hanté chaque soir par des cauchemars toujours plus terribles : échouer à un devoir, rester délégué à vie, finir sa vie auprès d'une professeur... Tout un tas de cauchemars qui rivalisent avec ceux sur la mort du rêveur. Malheureusement, aucun ne pouvait le préparer à ce qui allait se passer. En effet, lorsqu'il alluma le portable qui se trouvait au pied du lit, il constata amèrement qu'un certain « Thomas » lui avait envoyé « Coucou, tu sais comment on va de chez toi à l'université ? ».
Thomas inspira alors profondément avant de soupirer et de tenter de déverrouiller le portable. Cependant, le mot de passe numérique qu'il avait soigneusement enlevé pour gagner du temps apparu sous ses yeux. Il tapa alors le premier mot de passe dont il pu se souvenir. Un « 1 » puis un « 2 » et enfin un « 3 » et un « 4 », chacun des premiers chiffres y passa et puis d'un coup, l'horreur monta en lui d'un coup. Son fond d'écran, ces applications, ces messages, ses réseaux sociaux, tout avait disparu. Il y avait des jeux partout, un homme torse-nu en fond d'écran et un manque alarmant de contacts. Malgré sa rage, Thomas parvint très vite à calmer ses ardeurs. Il se dirigea vers l'interrupteur censé allumé la lumière qui était jusque là éteinte et remarqua qu'il était un peu plus petit que d'habitude mais de très peu.
Seulement voilà, au bout de quelques secondes à marcher dans le noir, il se heurta à un mur qui n'était pas censé être là où il se trouvait. La douleur lui enleva un petit cri qui le traumatisa au plus profond de son être. Sa voix n'était plus aussi grave que la veille. Il lui sembla même que la voix qu'il eut entendu fut une voix de femme. Pour ne pas se heurter à davantage de mur, Thomas ramassa le portable qui avait jusque là était le premier à avoir provoqué en lui de la terreur et alluma la lampe torche afin de chercher l'interrupteur qui ferait venir la lumière. Bien qu'il lui fut difficile de retrouver le dit-interrupteur, il fini par le trouver après avoir remarqué qu'à l'image de son portable et de sa voix, sa chambre avait elle aussi changer.
Une fois l'interrupteur allumée, la chambre pu enfin quitter la douce pénombre pour entrer dans l'amère lumière. Ainsi, une grande partie de la pièce, déjà vue par Thomas au travers de la lampe torche du portable, fut révélée. Il y avait, derrière le lit un bureau sur lequel étaient alignés trois écrans d'ordinateur ainsi qu'une console de jeu. À part ça, il n'y avait pas grand chose. À la limite, une grande armoire contenant une poignée d'habits noirs incapables de compléter ne serait-ce qu'un étage d'une commode. D'ailleurs, une commode, il y en avait une mais elle semblait tellement envahi par la poussière qu'on aurait eu du mal à penser qu'elle puisse avoir servi ne serait-ce qu'une fois.
Thomas ouvrit la porte menant à l'extérieur de la petite chambre et remarqua qu'un tout petit couloir s'étendait devant lui. Définitivement, les lieux ressemblaient à une chambre d'hôtel dans laquelle on aurait aménager la chambre et installé une porte pour la séparer du reste. À côté de la petite demeure qu'occupait le délégué, grâce à l'argent que lui donnait ses parents, ces lieux semblaient bien pauvres et pourtant, quelqu'un semblait heureux entre ces quatre murs. Et puis d'un coup, Thomas se figea. L'odorat prit son temps mais il venait de lui tirer sur l'habit comme pour dire « Eh, tu ne peux pas aller au campus comme ça ! ». Alors, il s'empressa d'entrer dans la salle de bain et succomba devant son propre reflet pour le moins... Métamorphosé :
- Je sais que je ne me suis pas regarder dans un miroir depuis longtemps mais là, c'est critique..., constata t-il enfin avec une pointe d'humour.
Un « cadavre ambulant », voilà à quoi son apparence lui faisait pensé. Une longue chevelure s'étendant jusqu'au bas de son dos, des cernes rouges, une poitrine qui rendrait jalouse les plus irrécupérables des femmes, des bras aussi minces que ceux d'un squelettes, des jambes à peine plus proche de la moyenne et pour compléter le tableau, son accoutrement laissait à désirer comparés aux canons de beauté. En effet, il portait une veste noire retroussée sous laquelle se trouvait une chemise blanche ainsi qu'une jupe noire, elle aussi unie. Le tableau mit tellement mal à l'aise Thomas que sa première réaction fut de trouver les toilettes pour y vomir. La douche pourrait attendre, l'horreur qu'il ressentait ne devait pas aller plus loin.
En revenant des toilettes, cependant, Thomas croisa à nouveau son reflet et cette fois, il remarqua, parmi toutes les singularités qu'il voyait, un air de déjà vu. Il s'approcha alors, observa encore un peu plus longtemps et cru reconnaître un visage familier. Un visage qu'il n'avait pas eu l'occasion de voir depuis un certain temps maintenant. Seulement, notre délégué n'eut pas le temps de réfléchir que le portable qu'il avait laisser dans la chambre commençait à sonner. Le jeune homme se précipita en direction du téléphone et vit que le Thomas de tout à l'heure essayait de le contacter. Alors, il saisit le téléphone et décrocha et la première chose qu'il entendit alors fut sa propre voix lui faisant des reproches :
- Je t'ai appelé plusieurs fois mais tu ne réponds pas, idiote !
- Comment ça « idiote » ?!, rétorqua avec colère Thomas.
- Bon écoute, je suis toi et tu es moi seulement voilà, je ne sais pas comment on va à l'université depuis ta demeure !
- Eh bien rend-moi mon corps et je te dirais comment faire !
- Non mais tu m'as pris pour qui ?! Si je te rend ton corps, je ne pourrais pas aller au bout de mes ambitions !
- En quoi ça me regarde tout ça ?! Je suis un délégué modèle, je n'ai fait de mal à personne !
- Et qu'est-ce que tu crois au juste ?! C'est justement parce que t'es un délégué modèle que je t'ai piquer ton corps !
Thomas grimaça alors avant de reprendre :
- Et qu'est-ce que tu veux au juste ?
- Comme tout méchant cliché qui se respecte : je veux ma revanche !
Le délégué s'interrompit encore, cette fois pour soupirer puis, il ajouta :
- Et pourquoi est-ce que je devrais t'aider ?
- Parce que sinon, tu ne récupèrera jamais ton corps, menaça l'autre.
- Bien mais ne fais pas de bêtise... Et donc, tu es où là ?
- Je suis dans un bus, je vais bientôt arriver au terminus.
- Eh bien dans ce cas, descend à l'arrêt juste avant le terminus, au niveau de la gare.
- Ah, c'était une gare ?!
- Attends, ne me dit pas que...
- Je l'ai peut-être raté, désolé...
- Bon sang... Bon eh bien, dès que tu arrive au terminus, tu prend le bus dans l'autre sens et tu descends au premier arrêt, ok ?
- Ouais. Du coup, au niveau de la gare, je pense pouvoir me repérer toute seule. Merci pour ta collaboration l'amie.
- Attends, attends, tu as bien dit « toute seule » ?
- Je voulais dire tout seul, désolé.
- Je me fiche de tes excuses, ne fais pas la même erreur devant les autres par contre...
Alors, sans la moindre réponse, l'appel se coupa tandis que Thomas, dans la confusion répétait « Allo ? Allo ? » sans recevoir la moindre réponse en retour. « Je sens que cette histoire va mal finir... », soupira t-il alors avant de foncer vers la salle de bain, les yeux fermés comme pour essayer de ne rien regretter. Seulement voilà, au moment de se déshabiller, le jeune homme bloqua. Alors pour pallier à tout ça, il le fit en fermant les yeux et restreignant au maximum les contacts avec le corps qu'il habitait, se demandant en même temps si la femme lui ayant volé son corps y avait fait attention. Puis il se souvint de ce qu'il avait vu dans le miroir et se dit que de toute évidence, la voleuse n'avait pas pris de douche. Seulement, comment en être sûr ?
Il fit l'effort colossal de nettoyer le corps qui lui avait été prêté et puis vint le moment de se rhabiller et encore une fois, ce fut tout une épreuve avant que Thomas n'arrive à ses fins. Lorsqu'il fut finalement prêt à quitter la demeure, il commencer à se demander si son « ancienne vie » n'était pas meilleure que celle qu'on venait de lui imposer. Il ouvrit alors la porte en hurlant « Cette nana va me le payer ! »
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Rends-moi ma vie ! (Annulé)
FantasyL'histoire tourne autour de Thomas, un délégué exemplaire excellent dans tout ce qu'il entreprend qui en a marre de toujours devoir aider les autres et qui se retrouve dans le corps de Camille, une geek asociale de sa classe. Deux choix s'offrent al...