Chapitre 7 : Le Temps des Questions

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Lorsque le soir fut venu, au lieu de chacun retourner chez soi et ainsi se perdre lorsque l'heure serais venu de retourner en cours, Camille et Thomas s'en allèrent dormir chez la jeune femme. Il fut tout de suite établi que Thomas dormirais sur le canapé et Camille dans sa chambre, ce que le délégué accepta sans bronché. Et puis vint le moment de dormir où chacun se mit à réfléchir de son côté à sa propre situation. D'un côté, Thomas semblait réalisé à quelle point la vie de Camille avait dû être difficile jusque-là mais de l'autre, il ne pouvait s'empêcher de la blâmer pour avoir échanger leurs corps sans sa permission. On ne parlait pas ici d'un simple stylo, quand bien même Thomas aurait refusé d'échanger son stylo mais d'un corps, une chose bien plus personnelle que n'importe quel objet physique.

De l'autre côté de la minuscule demeure, Camille réfléchissait quant à elle au fait de dénoncer ou non les agissements de Théo à l'arène. Le cancre faisait partie des personnes dont elle désirait se venger seulement, sa phrase, « Tu ne fais rien d'autre que jouer aux jeux-vidéos. C'est pas ça qui va te sauver dans la rue ! » avait prit un tout autre sens avec ces mêmes agissements. De par ses combats à l'arène, Théo avait dû rencontrer un grand nombre de personnes allant de lâches ne sachant pas se battre et désirant se faire un peu d'argent au combat aux racailles impitoyables, imbattables en combat au corps à corps. Peut-être, alors, que sa phrase n'était pas réellement une critique mais plus une mise en garde, signifiant que malgré l'attitude que la société exige des hommes envers les femmes n'était pas respectée par tous puissants comme faible et qu'il fallait donc s'entraîner à l'auto-défense pour subsister.

Et puis, d'un coup, Camille écrasa son propre oreiller contre sa face, soupirant :

- Je me fais trop d'idées, un cancre, ça réfléchit pas autant ! C'était sûrement de la méchanceté gratuite, comme les autres !

Mais alors, qu'en était-il de la vengeance qu'elle désirait tant ? Eh bien, elle décida que ce qu'avait subit Théo de la part d'Edward s'avérait largement suffisant. Aussi, elle se décida peu de temps après à garder le secret de l'arène pour elle. Après tout, les gens qui y combattait souhaitait, pour certains, se faire de l'argent pour de bonnes raisons comme pouvait en témoigner le surnommé « homme-lion ». Finalement, le dernier sujet qui interpela Camille plus que Thomas, bien plus concentré sur le sort des élèves de sa propre promotion, fut l'homme aux écouteurs, Valens.

En effet, grâce à son olympia, il avait, semble t-il, cerner la nature de celui de la jeune fille. Allait-il le divulguer à son « meilleur ami » ou à d'autres ? Rien n'était certain. Il demeurait l'électron libre de la situation, l'inconnu de l'équation, une anomalie dont elle souhaitait se débarrasser mais qu'elle n'osait blessé à cause de son absence évidente d'animosité. À vrai dire, elle pensait que même lui ne savait pas quoi faire de l'information qu'il détenait. Toutefois, s'il venait à révéler ne serait-ce qu'une seule fois la nature de l'olympia de la jeune femme, il n'y avait aucun doute qu'il enverrait à l'eau tout son plan de vengeance. Et puis d'un coup, elle fut interrompu dans sa réflexion lorsque Thomas, en pyjama, vint toquer à la porte de la chambre en demandant :

- Quand est-ce que tu compte me rendre mon corps ?

Le jeune homme était conscient de son impuissance face à son homologue. Il se doutait que s'il allait trop loin dans le sens opposé à celui de la jeune femme, il risquait de ne jamais revoir son corps ou du moins, pas en entier alors, lui qui faisait généralement preuve d'une grande patience, exerçait avec d'autant plus de ferveur cette patience afin de retrouver au plus vite ce qu'il avait perdu :

- Je te rendrais ton corps quand je n'en aurais plus besoin, fit la jeune femme.

- Ça me paraît vague comme réponse. Est-ce que tu aurais une estimation, au moins ?

- Je l'ignore encore, un mois peut-être ?

Alors, le jeune voulut s'écrier « un mois ?! » mais il parvient à se retenir, préférant ne pas prendre de risque.

Il retourna au canapé en se répétant « Un mois... un mois ça fait quand même longtemps... ». Camille quant à elle pu reprendre sa réflexion. Pendant ce temps, Théo, chez lui, était parti dormir sans mangé. Il n'avait pas faim et croisait les doigts avec force pour que ni Camille, ni Thomas ne parle de ses combats illégaux ni de sa cuisante défaite face à élève en licence de science cherchant à se réorienter en art. Quitte à les supplier, il était prêt, exceptionnellement, à mettre sa fierté de côté pour s'éviter une incommensurable honte auprès de ses camarades. Edward, quant à lui, pensait à une fille qui avait écrit une fanfiction à son sujet. Il ne savait quoi en penser malgré la colère qu'elle semblait avoir déclenché chez son auto-proclamé meilleur ami.

De l'autre côté, il pensait aussi et surtout à la licence d'art qu'il souhaitait intégré. Il hésitait à aller au bout de ses rêves de peur de ne plus avoir assez d'argent pour nourrir sa petite soeur. Alors, sans même trouver la réponse à sa propre question, il s'endormit à poing fermés, assommée au bout de seulement quelques secondes par la fatigue de son corps. Valens, de son côté, réfléchissait également. Après avoir lu le synopsis d'une terrible fanfiction dédiée à son meilleur ami, il avait envisagé de mettre sa rancune de côté et d'aider l'écrivaine à améliorer son récit afin qu'il soit plus proche de la réalité et moins clichée. Seulement voilà, est-ce que la jeune femme accepterais ? Cela demeurait un mystère.

Et puis d'un mystère à un autre, il repensait à l'olympia de Camille dont le principe l'attirait tout particulièrement. Seulement, voilà, la jeune femme avait déjà user de son olympia sur le pauvre Thomas et la question était donc de savoir « Pourquoi le délégué de sa promotion et pas un autre ? Qu'avait-il de particulier ? En quoi la position de délégué pouvait-elle la séduire ? ». Ces questions résonnèrent en lui toute la nuit jusqu'à l'empêcher de dormir et ce, malgré tout ses efforts... Et puis le lendemain, tandis que le matin se levait, tendrement, tous convergeait vers un seul et même lieu : l'université dans laquelle tous étudiaient...

Rends-moi ma vie ! (Annulé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant