Chapitre 23 - Emily

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Privée de sortie.

- Tu restes dans ta chambre ! hurle ma mère. Désormais c'est moi qui viendrait te chercher tous les soirs au lycée et qui t'y emmène tous les matins ! Tu l'auras bien cherché !

Elle claque la porte de ma chambre et je l'entends fermer le verrou avec une vieille clé qu'elle a été spécialement retrouver à la cave pour me punir.
Pleine de rage, je frappe contre la porte en hurlant encore plus fort qu'elle.

- JE VEUX ALLER VOIR BASTIEN !

Je roule la porte de coups. Ce n'était pas possible. J'avais beau m'excuser auprès de mes parents sans arrêt, rien à faire ils ne me pardonnaient pas. Je ne pouvais pas passer un jour, une heure, une minute sans l'image de Bastien dans mon esprit. Mais ce qui me laissait supporter sa perte était d'aller le voir tous les jours la où il reposait.
Malheureusement, je n'étais plus en capacité d'aller lui rendre visite. J'en avais besoin pour survivre, pour réduire ma douleur.
Je m'écroule contre ma porte, le dos râpant contre le bois usé.

- Oh Bastien je suis désolée...

Et je me mets à pleurer, me sentant prisonnière de toute cette vie qui ne me ressemblait plus.

***

Six jours plus tôt

- Mademoiselle Harmon, c'est à vous.

Je pénètre dans une petite salle d'interrogatoire, comme celles que l'on voit dans les séries policières. De l'autre côté, j'aperçois une vitre teintée qui laissait supposer que plusieurs autres policiers qui devaient assister à mon interrogatoire.
Je tremble de tout mon corps. Ce ne pouvait être qu'un cauchemar, et j'allais me réveiller comme chaque nuit. Hélas cette fois-ci c'était bien la réalité.

Un collègue de mon père que j'avais déjà aperçu quelques fois entre dans la salle avec un dossier en main ainsi qu'une tasse de café.
Je tente de rester le plus calme possible en rongeant mes ongles, malgré mes efforts pour ne pas fondre en larmes.
L'agent Moiret comme l'indiquait sa plaque pose sa tasse sur la table.

- Mademoiselle Harmon j'ai plusieurs questions à vous poser.

Je hoche la tête.

- Connaissez vous cet homme ?

Il glisse une photo d'un vieil homme qui a disons la cinquantaine sous mon nez. Il est couvert de tatouage, et a une tête de délinquant. Sa peau est ridée, ses yeux sont minuscule et espacés. Je n'avais jamais vu cet homme de ma vie.

- Non.

Ma voix est cassée, mais sûre d'elle.

- Il s'agit de Micheal Kruguer. Il a disparu il y a quelques mois. Six mois pour être précis. Et comme par hasard nous avons retrouvé son cadavre, ses ossements dans la forêt. Cela ne vous dit rien ?

- Non. Absolument rien.

- C'est étrange parce que nous avons retrouvé vos empreintes sur le sac dans lequel il reposait. Une idée de comment elles ont pu se retrouver dessus ?

L'agent Moiret pose ses questions du tac au tac sans jamais douter de ce qu'il avançait. Le pire c'est que son regard me déstabilisait. Il ne tremblait pas, toujours sur de lui. Je me sentais terrorisée, une pauvre fille a l'affût de la moindre menace. Dans ma tête à cet instant, je pensais que j'allais croupir en prison. Fini les sorties, fini le lycée, fini Aaron.
Je baisse les épaules. Ma lèvre extérieure se met à trembler, manifestant mon envie de pleurer.

- Je suis désolée...

- Désolée de quoi ?

- C'est moi qui ai trouvé le sac dans la forêt.

DESTINS Tome 4 - EspoirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant