Chanson : Scared To Be Lonely - Martin Garrix ft Dua Lipa (Acoustic Version)
#PDV Camila
Mercredi 6 Mars 1968
Je soupir faiblement en pliant correctement le plaid que je mets sur le coin du canapé, une petite pointe dans le bas du dos. Après deux mois à dormir dans un vrai lit, blottit contre le corps chaud de la brune, le canapé semblait être une torture, pourtant à mon retour du Vietnam il avait été parfait. Hier soir j'avais passé la pire soirée depuis mon arrivée à San Francisco, même ma nuit à errer dans le centre ville en train de me vider de mon sang avait été meilleure, la souffrance parcourait pourtant mon corps de la même manière que cette nuit là : Intenable, monstrueuse, parcourant chaque veines de mon corps.
Quand je suis rentrée de chez Anne, Lauren était assise dans la cuisine sur un tabouret, fixant le vide. Elle avait tourné la tête rapidement vers moi en m'entendant passer la porte puis de nouveau fixé l'établit. J'avais prononcé son prénom, une fois, puis son surnom, deux fois. Elle s'étai levée avant de partir s'enfermer dans sa chambre.
Je serre les dents en attrapant l'oreiller pour le placer sur le plaid, elle n'avait toujours pas quitté sa chambre. Cette nuit j'avais peu dormi et beaucoup réfléchi, j'avais surtout prit une décision, je partais pour le Tennessee, aujourd'hui. Mon sac de vêtements n'avait pas quitté le coin du salon depuis mon arrivé et j'y dépose mes quelques bricoles récentes avant de me tourner vers la pièce Roméo et Juliette posait sur la table basse, son cadeau de noël. Ma gorge se serre à nouveau alors que j'attrape le livre pour le feuilleter, trouvant aussitôt la citation qui expressait en partie ce que je ressentais, je ne peux m'empêcher de les murmurer :
"Voilà, telle est la transgression d'Amour,
Car mes peines d'amour pèsent lourd sur mon coeur,
Et tu vas les grandir en les pressant encore
Avec les tiennent ; car cet amour que tu me montres
Ajoute plus de peine encore à mon trop de peines."Je sors de mes pensées en tournant la tête vers la porte de la chambre de Lauren qui venait de se refermer sur la brune, me fixant silencieusement. Je la regarde quelques secondes avant de me concentrer de nouveau sur mon sac, déposant soigneusement la tragédie sur le dessus, ce livre avait une valeur inéstimable. Qu'est-ce qu'il me manquait ? Alice. Alice au pays des merveilles. Je laisse le sac sur le canapé, passant à côté de l'infirmière pour rentrer dans sa chambre où le roman se trouvait. L'oreillet semblait humide et des mouchoirs se trouvaient sur le matelas, peu importe, ça ne changeait rien à son comportement. J'attrape rapidement le livre puis retourne dans le salon, le posant à son tour avec le reste de mes affaires, je ferme le sac en essayant d'établir une liste de chose à ne pas oublier.
"Qu'est-ce que tu fais ?" Je me stoppe en entendant la voix de la brune pour la première fois depuis hier matin, rauque et fatiguée. Je pince les lèvres en tirant doucement sur la manche de mon pull nerveusement.
"Je m'en vais. Je rentre eu Tennessee." Son regard se durcit et elle inspire profondément, sa mâchoire se contractant visiblement. Un nouveau silence s'installe après ces deux phrases, tendu et terrifiant. J'enfile ma veste et cale le sac sur mon épaule, visiblement il n'y avait plus rien à dire, du moins par pour elle. Je jette un dernier regard à l'appartement et à la brune, essayant de mémoriser chaque forme de son corps, chaque trait de son visage, chaque nuance de couleur de ses yeux. Je t'aime. J'avais envie de le dire, terriblement, mais ça serait égoïste et plus douloureux qu'autre chose. Je secoue faiblement la tête puis me dirige vers la porte, posant ma main sur la poignée pour l'ouvrir mais je me stoppe en sentant une main glacée s'enrouler autour de mon poignet.
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The End Of Us (Camren)
FanfictionSan Francisco, 1967, alors que les États-Unis sont en guerre au Vietnam et en concurrence avec l'URSS, Lauren Jauregui, une infirmière de 27 ans voit sa vie basculer après une rencontre inattendue en pleine nuit. Elle fait alors la rencontre de Cami...