Chapitre 10

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Chanson : Falling - Harry Styles

#PDV Lauren

"Je vais regarder ça" Je souris en tirant sur les straps qui maintenait le bandage, essayant d'être le plus tendre et délicate possible. Camila pince les lèvres en retenant un grognement de douleur, sa blessure avait bien cicatrisée en deux semaines, la cicatrice encore rose et sensible. Son corps se remettait doucement des coups qu'il avait subit bien que son esprit restait traumatisé, je le sais. J'attrape les ciseaux avant de souffler doucement pour me concentrer, Camila avait fermé les yeux, semblant avoir une totale confiance en moi.

"Tu es sûre que tu ne veux pas laisser un chirurgien faire ?" Elle secoue aussitôt la tête, ouvrant les paupières sur moi pour me sourire.

"Vas-y" Camila soupir en refermant les yeux. Je commence à couper délicatement les fils, mais bien sur madame avait encore refusé les anti-douleurs. Elle avait eu pas mal de points de sutures et plus je l'ai retiré, plus la colère montait en moi. Le quadrillage avait parfaitement imprimé sa peau, les cicatrices parfaitement visibles. Sa torture, ces hommes qui s'étaient amusé à jouer au morpion sur sa peau.

"Camila... tu peux me parler tu sais. Tu peux me raconter ce qui t'es arrivée, tu dois avoir besoin de parler à quelqu'un, c'est humain. Et puis j'aimerai apprendre à te connaître" Je demande doucement en m'appliquant sur mon travail, tout en essayant de ne pas lui faire mal. La brune se contente de serrer les dents, inspirant profondément comme pour se calmer. Je ne voulais pas insister, ni la brusquer, elle était fragile. Elle prend de nouveau une grande inspiration, tremblante et commence à parler.

(Flashback Camila, 17 octobre 1967)

Un grognement quitte mes lèvres alors que la douleur dans mon bras se propage à mon épaule, la clé de bras que me faisait ce connard me faisait mal. Les mots quittent sèchement leurs bouches, mais je ne comprenais rien à leur langue. Sa main frappe mon dos violemment pour me pousser, me faisant tomber à terre, mes mains ligotées ne me permettent pas d'amortir ma chute. Le soldat vietnamien aboie un ordre avant de me donner un coup de pied, me faisant gémir de douleur. Je vois son coéquipier commencer à lui crier dessus, les deux hommes se disputaient violemment et soudainement, le noir complet.
Une douleur lancinante parcours l'arrière de mon crâne et ma tête tourne. Un courant d'air frôle la peau de mon estomac me faisant frissonner, où suis-je ? Des voix et des rires me font saigner les oreilles, je sens, une main se pose sur ma cuisse.

"Lâchez moi" Je grogne en ouvrant difficilement les yeux, encore sonnée. Trois hommes se tiennent devant moi, trois viets congs armés, avec des sourires malicieux. La chaleur était encore plus humide que d'habitude, étouffante, mes cheveux collent à ma nuque et à mon front, la sueur coulait le long de mon corps. Je me trouvais dans une vielle cabane, le soleil filtrait à travers les planches délabrées qui faisait office de murs. Mes bras étaient attachés par une corde et des crochets au plafond, me laissant totalement vulnérable. Ma chemise kaki était ouverte sur mon corps, exposé à leurs yeux pervers avec pour seule barrière mon soutien gorge.

"Vous avez intérêt à me laisser part-" Un grognement quitte mes lèvres alors qu'il enfonce un tissu rouge dans ma bouche pour me faire taire. Une sensation de dégoût s'empare de moi à l'état du tissu qu'il venait mettre, sale, tâché de noir. Le soldat en face de moi était assez petit, des cheveux noirs qui avaient été coupés récemment, des dents sales et cassées. Une arme de poing, le doigt sur la gâchette mais elle reposait contre sa jambe.

"Miss America..." Il sourit et la vision de sa dentition noire me soulève le coeur. Le malaise s'intensifie alors que son haleine fait son chemin jusqu'à mon nez au fur et à mesure qu'il s'approche de moi.

The End Of Us (Camren)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant