The End Of Us (Camren)

Chapitre 23

Chanson : For The Love Of A Daughter - Demi Lovato

(Flashback 3 mars 1964)

#PDV Camila

L'air chaud et humide qui frappe mon visage à la sortie de l'avion me fait légèrement haleter, c'était étouffant on pouvait à peine respirer. L'air était si épais qu'on avait l'impression qu'un nuage jaune flottait devant nous sous le ciel gris et menaçant, le napalm rendait l'air jaune pourtant on était si loin des combats. L'avion venait de se poser à Hô Chi Minh, dans le sud du Vietnam, l'aéroport n'était pas terrible mais Hanoï était contrôlé par les Viets Congs ainsi que les Russes et les Chinois.

"Avance" La voix sèche de mon père grogne dans mon dos et sa main me pousse en avant pour me faire descendre les quelques marches de l'avion. Les soldats commençaient à se mettre en rang selon leur affection où attendait le nom de leurs général.

"Cabello Camila, n° 44030302, Général William Colley" Un soupir de soulagement quitte mes lèvres, ma requête auprès du chef des armées avait été acceptée.

"Pardon ? Non, hors de question, le soldat Cabello est dans mon régiment" La voix de mon père s'élève au dessus de toutes les autres et attire l'attention, principalement celle du soldat qui gérait la direction des militaires.

"Général Cabello, je comprends votre requête d'avoir votre fille auprès de vous mais celle-ci à explicitement demandé à votre supérieur d'être affectée à un autre régiment, et ce régiment est celui du Général Colley, elle sera entre de bonnes mains" Il hoche la tête sèchement avant de reprendre la dictée de ses admissions. Je m'éloigne d'un pas rapide vers la file d'attente qui m'attendait mais papa semblait en avoir décidé autrement, sa main grossière attrape mon bras pour me tirer à l'écart, me sortant du rang.

"Tu es maline Camila, mais ça ne changera rien pour toi. Tu seras morte avant la fin de la semaine, les Viets Congs ne feront qu'une bouchée de toi" Il sourit sournoisement avant de claquer sa main dans mon dos sous le regard des autres soldats, faisant croire à un geste amical et encourageant. Le sourire toujours aux lèvres, le Général Alejandro Cabello prends la direction du régiment qui serait sous ses ordres et je plaignais chacun d'entre eux, quant à moi je me contente de me replacer dans mon rang, la tête haute et le visage fermé. Ce n'est que deux bonnes heures plus tard et trois avions militaires américains que les camions venaient nous chercher, des GMC CCKW, je n'avais sincèrement aucune idée de pourquoi autant de lettres sans signification définissait de simple camion de transport. Il y en avait une trentaine et les soldats s'entassaient les uns sur les autres avant qu'ils ne démarrent.

Un souffle tremblant quitte mes lèvres alors que les hommes devant moi commencent à avancer, prenant place sur les différents bancs dans le camion, 4 rangées dont deux le long des parois, deux autres rangées étaient collées au centre pour que les hommes se mettent dos à dos.

"Un coup de main ?" Je lève la tête vers l'homme qui venait de m'adresser la parole, un sourire poli aux lèvres et sa main tendue devant moi pour m'aider à monter. J'hoche timidement la tête avant d'attraper sa main pour me hisser sur la haute marche en métal, son regard parcours mon visage sans qu'il ne retire son sourire et je me racle la gorge, me sentant faiblement rougir.

"Merci euhm..."

"Coby, Coby Brook" Il hoche la tête et m'embrasse le dos de la main, la rougeur sur mes joues s'accentuent et ça ne s'arrange pas avec les sifflements et cris des hommes soldats présents dans le convoi. Je m'installe le banc le plus proche et le blond s'installe à côté de moi, à peine une dizaine de minutes plus tard, le moteur vrombissait pour nous emmener vers notre destination finale. Tout ce que je savais sur cette destination c'était qu'elle était dans la province de Phù Yên, un peu moins de 500 km et par conséquent des heures interminables de route nous attendaient. Les routes étaient par moment boueuse et impraticable du aux pluies interminables de la mousson, et quand il y avait un semblant de route, la pluie la rendait invisible.