L'héritage Flamel : Séléné Rosewood - Partie 2/3

| L'enfermement |

Les premiers jours de son enfermement, Séléné les passa à jouer de la musique et à fixer des pans de mur avec morosité. Elle n'avait pas l'habitude d'être restreinte dans ses mouvements et cela ne lui convenait pas. Elle avait pour habitude de sortir un peu tous les jours, ne serait-ce que pour faire des courses ou prendre l'air. Maugrey avait formellement chargé Sirius de veiller sur elle et de lui interdire toute tentative de sortie :

- C'est une question de vie ou de mort, avait-il précisé.

Il semblait plus atteint par la mort d'Olivia que ce qu'il laissait paraitre et Séléné le soupçonnait de la surprotéger pour combler le fait de n'avoir rien pu faire pour sauver Olivia. Elle décida donc de ne pas mettre les capacités de surveillance de Sirius à l'épreuve et de rester à l'intérieur sans faire d'histoire.

Il y avait néanmoins un avantage et un seul à la situation. Être au contact de Sirius toute la journée pu lui permettre de répondre à une question qu'elle se posait depuis longtemps : comment lui-même occupait-il ses journées ? Maintenant qu'elle partageait la totalité de son quotidien elle était décidée à l'observer pour percer le mystère qui entourait ses occupations.

Il s'avéra que Sirius lisait beaucoup. Il lisait à divers endroits de la maison allant de sa chambre au salon en passant par des rebords de fenêtre. Le reste du temps, il cuisinait et passait du temps avec Buck. Mais ce qui intriguait le plus Séléné était ce qu'il faisait de ses nuits. Sirius ne dormait pas, ou à peine, et elle se demandait ce qu'il pouvait bien fabriquer quand elle dormait. Cette enquête silencieuse - et avec peu d'enjeu - occupa suffisamment Séléné pour lui permettre de ne pas penser à la mort d'Olivia.

Dans les premiers temps, il laissa à Séléné un temps d'adaptation et ne lui proposa rien à faire à part de partager des repas. Il ne lui posait pas de questions sur son humeur et elle ne lui posait pas de questions sur la raison pour laquelle il dormait à peine et cela leur convenait très bien. Elle ne doutait pas qu'il l'entende pleurer quand elle se retrouvait seule dans sa chambre mais il ne lui en parla jamais et elle lui en fut reconnaissante.

Au bout de quelques jours, elle lui emprunta finalement des livres et commença à se joindre à lui lors de ses séances de lecture. L'un à côté de l'autre, toujours dans un silence presque nécessaire, ils passèrent ainsi de nombreuses heures à lire. Ils n'échangeaient presque pas et Séléné s'étonna de voir que le silence entre eux n'était jamais inconfortable. Sirius appliquait seulement à la lettre ce qu'il savait faire de mieux : laisser les gens en paix avec leurs humeurs. Remus ne passait qu'en coup de vent pour leur déposer des provisions mais Séléné s'aperçut qu'il ne lui manquait pas. Elle avait envie de continuer de chérir l'image qu'elle avait d'Olivia et elle n'avait pas envie d'entendre les remarques acerbes de Lupin à propos de la Traque. Elle préférait le laisser à son nouveau quotidien heureux et garder pour elle son amertume et sa tristesse.

Un jour où il vint déposer des courses, Remus les trouva installés face à face sur le rebord d'une même fenêtre. Sirius était plongé dans un livre moldu et Séléné occupée à changer les cordes de son violon.

- Eh bien, commenta-t-il en les voyant ainsi. Je ne vous ai jamais vu aussi calmes.

- Sirius, fit Séléné sans lever les yeux de son instrument, ça y est je crois que j'entends des voix. C'est comme si d'autres humains nous parlaient alors que nous savons tous les deux que ce n'est pas possible.

- Ne fais pas attention, répondit Sirius en ignorant Remus, ça finira par passer. Personnellement, j'ai arrêté de leur répondre.

- Une sage décision, marmonna Séléné en posant son violon pour jeter un regard amusé à Remus.