Vous étiez une jeune femme, passionnée par le thé, sous toutes ses formes, et ce depuis votre tendre enfance.
Venant d'une famille assez aisée, vous aviez pu vous épanouir, à travers cette passion, bien qu'elle n'ai jamais trop plue.
Arrivée à la ma...
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En ce début de matinée printanière, vous étiez attelée à votre jardin. Celui-ci gardait les traces de la rosée qui s'était déposée en fines perles sur les feuilles de vos nombreux théiers et autres plantes. Vous appréciez de les sentir glisser sur vos doigts, et chatouiller vos nervures, quand vous saisissiez les jeunes pousses de vos arbres à thé.
Cela vous amusait, ça avait toujours été le cas, mais aujourd'hui, sans trop savoir pourquoi, vous étiez un peu plus sujette à être prise d'éclats de rire étouffés.
N'aimant pas trop vous questionner en travaillant, vous chassiez toute idée susceptible de vous déranger de votre esprit, en soufflant doucement. Vous y parveniez rapidement grâce aux rayons de soleil qui venaient lécher votre peau, ceux-ci vous régalant.
Encore une fois, vos pensées se dirigeaient vers ce soudain sentiment qui vous envahissait, vous vous surpreniez à autant l'apprécier que le détester, encore.
De ce que vous avez pu retenir de votre enfance, une profonde tristesse suivait toujours un grand moment de joie et vice-versa, c'était comme ça, l'imperturbable équilibre dans lequel vous aviez grandi vous l'avait inculqué. Vous le saviez, la ville ne fait pas de cadeau, et le destin n'est qu'une superstition servant de repère à certains, un peu comme Dieu.
Bien que vous soyez une personne très rêveuse, dotée d'une grande ambition et d'un optimisme sans pareil, vous aviez connu des malheurs qui vous tenaient en laisse, vous obligeant à tout de même garder les pieds sur terre.
De ce fait, vous ne vous sentiez pas à l'aise avec ces sentiments pourtant communs à tous et fondamentaux. La tristesse, la haine, la joie, l'amour, la peur. Personne ne vous avait vraiment appris ce qu'ils étaient, trop peu de possibilités s'étaient offertes à vous pour les découvrir. Donc vous les expérimentiez, en quelque sorte.
Après avoir de nouveau soufflé, tout en rassemblant par la même occasion tout votre courage, vous veniez essuyer votre front puis vous releviez, époussetant par la suite votre tablier blanc.
Vous retourniez dans votre magasin, afin de regrouper les feuilles et fleurs récoltées pour pouvoir les faire sécher au soleil. Quand vous aviez terminé, vous prîtes le temps de vous reposer, en vous emparant donc d'une tasse de thé bien chaud et votre livre favori.
L'heure fut venue d'ouvrir la boutique, vous ne sembliez pas surprise de voir l'un de vos clients habituels, vous ne saviez pas son nom, mais il se montrait toujours très poli et courtois. Il venait le même jour chaque semaine, et attendait l'ouverture devant le petit bâtiment.
