VII

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Erza regarda son téléphone en marchant sur le trottoir.

Maman: « ne me déçois pas compris? »

Erza souffla en rangeant son téléphone et rentra dans un café. Elle vit un homme d'une cinquantaine d'année assis seul près de la terrasse. Elle sourit en se rapprochant et s'assit devant lui.

Erza: Bonjour monsieur Gonzalez, je suis enchantée d'enfin vous rencontrer. Je m'appelle Erza Scarlett de l'école Savarti.
Gonzalez: Bonjour! J'ai entendu beaucoup de bien vous concernant. Une élève à la fois belle et studieuse, dit-il en souriant.

Erza se sentit tout de suite mal à l'aise mais afficha un sourire de façade.

Erza: Oui... Merci pour le compliment.
Gonzalez: D'après le courrier que vous m'avez envoyé, vous voulez donc intégré mon agence en tant que musicienne n'est-ce pas?
Erza: C'est exact, je fais du violon depuis mes 8 ans ainsi que du piano, du violoncelle, de la flûte et du chant.
Gonzalez: Impressionnant! Mais cela ne m'étonne pas vraiment venant de la fille de la célèbre Irene, dit-il en rigolant.

Erza perdit tout de suite son sourire et but une gorgée de la boisson qui se trouvait en face d'elle pour se donner une contenance.

Erza afficha un sourire de façade: Je suis très différente de ma mère, répondit-elle en détournant le regard.
Gonzalez: Oh oui, bien sûr. Je pense que cela pourrait se faire alors. Je vous enverrais par mail des documents à remplir ce soir.
Erza: Vraiment?! Demanda-t-elle à la fois heureuse et surprise.
Gonzalez: Bien sûr! Comment pourrais-je refuser une femme de votre genre pour rejoindre ma prestigieuse agence!
Erza: J'en suis vraiment honoré...
Gonzalez sourit: J'en suis heureux alors! Votre mère nous a beaucoup aide alors il est normal que nous lui retournions sa si grande gentillesse en vous acceptant parmi nous! Dites à votre mère que je serais ravie de la revoir et qu'elle n'a aucun souci à se faire vous concernant.
Erza: Pardon? Attendez mais de quoi parlez vous?
Gonzalez: Votre mère ne vous a-t-elle rien dit? Elle nous a énormément aidé en nous versant une somme très généreuse.

Erza se figea sur place.

Erza: Et c'est donc pour cela que vous voulez m'accepter dans votre agence..?

Gonzalez se rendit tout de suite compte du mal être de la jeune femme et toussota mal à l'aise.

Gonzalez: Allons ce n'est rien de grave. Il est tout à fait normal de recevoir un coup de main de temps en temps surtout venant d'un membre de sa famille.

Erza se leva et s'inclina rapidement devant le directeur.

Erza: J'étais vraiment honoré de savoir que vous me vouliez dans votre agence grâce à mes talents. Mais savoir que vous le faites seulement par gratitude envers ma mère me rend à la fois mal à l'aise mais aussi humiliée alors je pense qu'il est préférable pour moi que je m'en aille maintenant, dit-elle en s'en allant.
Gonzalez se leva: Attendez! Vous ne pouvez pas partir comme ça! Cria-t-il en regardant la jeune femme s'éloigner.

Erza marcha rapidement en direction de sa maison, les larmes aux yeux. Un sentiment de honte et de dégoût commença à se former à l'intérieur d'elle-même. Elle qui pensait rejoindre l'agence de ses rêves grâce à son travail acharné, venait en fait de se prendre un coup en pleine face. Tout cela n'était qu'un simple rêve.
Elle claqua la porte de la maison et se dirigea vers sa chambre avant de se laisser tomber sur son lit en pleurant à chaude larmes. Encore une fois, son rêve lui tournait le dos et lui semblait encore plus éloigné.

Elle entendit la porte d'entrée claquer et se précipita en bas faisant face à sa mère.

Erza: Pourquoi est-ce que tu me fais ça? Dit-elle en hurlant les larmes coulants encore à flot sur ses joues.
Irene fronça les sourcils: Mais de quoi est-ce que tu parles? Demanda-t-elle à sa fille, choqué de la voir pleurer.
Erza: Est-ce que c'est vrai que tu as payé l'agence pour pouvoir m'y faire entrer plus facilement?
Irene: C'est vrai que j'ai donné une somme assez généreuse à cette agence en partie pour toi, mais c'était aussi pour faire un don à l'association avec laquelle elle collabore.
Erza: Est-ce que tu sais à quel point je me suis sentie humilié devant le directeur quand il me l'a avoué!?
Irene: Je ne pensais pas que sa te ferait autant de mal, je pensais seulement à ton bien parce que je sais mieux que quiconque à quel point tu tenais à rejoindre cette agence! Il n'y a rien de mal à recevoir un peu d'aide de la part des autres pour réaliser son rêve.
Erza fronça les sourcils: Tu n'as jamais essayé de te mettre à ma place maman? Est-ce que tu sais seulement à quel point je travaille dur tous les jours pour avoir les meilleures notes de l'école et pour qu'on arrête de toujours à m'identifier à toi? Est-ce que tu sais seulement à quel point je me suis donné du mal pour qu'on arrête de toujours me comparer à toi, pour qu'on me voit enfin pour qui je suis et qu'on me félicite enfin pour tous les progrès que j'ai fait grâce à mon propre travail personnel? J'ai travaillé d'arrache pied presque toute ma vie pour ne jamais te décevoir et pour qu'on puisse enfin voir tous les efforts que je fournissais chaque jour! Mais encore une fois quand j'ai l'impression de réussir quelque chose grâce à mes efforts je me rends compte que c'est encore seulement à cause de toi...Parce que bien sûr tu es la grande Irene mondialement connue, toujours aussi parfaite...
Irene ferma les yeux un instant: Erza... Dit-elle sentant un mal de tête venir.
Erza: Combien de temps encore tu vas bousiller ma vie hein? Ça t'a pas suffit de faire souffrir Grey? La coupa-t-elle.
Irene cria: Je t'interdis de parler de cette histoire à qui que ce soit Erza!
Erza: Et pourquoi? Tu as peur que j'aille voir la presse pour leur raconter ce que tu as fait il y a plus de 15 ans? Tu as peur que ton véritable visage soit enfin révélé au grand jour et que tout le monde te haïsse? Tu es tout aussi responsable pour ce qui s'est passé.

La tentationOù les histoires vivent. Découvrez maintenant