Forbidden tentation

Intimidation

C'est si beau le mystère. Si éphémère et si violent de douceur, cet échange silencieux entre deux personnes. L'un qui arrive et l'autre qui attendait.

« Suis-moi », ces deux petits mots interrompent mon rythme cardiaque si doux et calme. Je sens ma poitrine se gonfler. Je ressens une bourrasque d'air emprisonné à l'intérieur de mon être. C'est comme si ces deux petits mots, ces sept petites lettres avaient revigoré mon corps d'une substance inconnue. Rongée par la honte d'éprouver de telles sensations à son égard je sers mes mains sur mes cuisses et hoche la tête en guise de réponse. Il retire son emprise de mon corps paralysé par notre proximité et je me relève sous les regards brulant de mes amis. Des fourmis démangent mes pieds endoloris par la panique. Des milliers d'émotions et de questions me percutent. A commencé par la raison de son apparition et pourquoi je le suis docilement ?

Il s'arrête au carrefour entre un bâtiment et le parking du lycée, à l'abri des regards indiscrets. Voudrai-t'il me faire du mal à l'abri des regards curieux ?

Je plonge mon regard perdu au plus profond de ses iris indéchiffrables. Je pince mes lèvres nerveusement et croise mes bras sous ma poitrine. Tandis qu'il sort un paquet de cigarettes de la poche avant de son jean. Tout en délicatesse ses longs doigts agiles sortent une blonde et la porte entre ses fines lèvres.

-Ce soir, je vais m'absenter, commence-il entre deux bouffés de fumée. Je hausse un sourcil d'incompréhension. Quel est le rapport avec moi ? Je mm'en contrefiche qu'il s'absente, d'ailleurs s'il pouvait ne jamais revenir ça m'irait.

-D'accord et qu'est-ce que ça peut me faire je ne suis pas ta mère ? Il claque sa langue contre son palais agacé de mon attitude insolente et s'avance plus près de moi. Mon corps devient fou de sa présence, quel supplice.

-Tu vas juste fermer ton clapet ce soir, ta mère n'a pas à être au courant pigé ? Rage-il d'une voix ferme. Son visage est tellement près du mien que je peux sa respiration claquer sur mon visage. J'ai l'impression d'être une minuscule chose à ses côtés. Sa proie à qui il somme d'obéir docilement.

-Et sinon tu vas me faire quoi ? J'ose du peu de courage que je possède. Son regard se durcit et  une lueur de noirceur inconnue le transperce.

-Il vaut mieux pour toi que tu n'aies pas à provoquer ma colère d'une quelconque manière Leya, sa voix gronde et me glace le sang. Sa poitrine se soulève doucement contre ma poitrine, notre proximité me désarme. Je peux presque entendre son cœur cogner contre sa cage thoracique. Note à moi-même il possède un cœur mais sait-il s'en servir au moins ?

-Je tremble de peur, ma voix cassante dénote avec ma personnalité. D'un mouvement fluide je me retourne faisant voler ma chevelure contre son visage. Je l'entends gronder dans mon dos, j'ai presque envie de sourire de la situation mais, cela me paraît déplacé.

Sur la route j'attrape mon téléphone pour consulter mes messages. L'un deux m'intéresse particulièrement, c'est Simon il m'informe qu'il m'appellera ce soir et que c'est très important. Je suis mitigée entre la panique et l'excitation. Qu'a-t'il donc à me dire de si important ?

La journée s'est déroulée rapidement, j'ai soigneusement évité les questions de mes amis concernant l'interruption de Derreck peu avant le déjeuner. J'ai bredouillé une excuse bidon comme quoi ma mère cherchait à me joindre. Scott et Cassie m'ont directement cru, mais il n'en a pas été de même pour Ty'. Ce dernier ne cesse pas de me lancer des regards interrogateurs, que j'évite soigneusement. Je sais que mon temps est compté avant qu'il me coince entre deux murs du lycée pour me forcer à avouer la vérité.

Mais laquelle ? Celle que Derreck veut me faire mentir à ma mère, si seulement c'était mon seul secret. Au plus profond de moi, je le sais qu'il est un poison qui me consume à petit feu. Derreck me déstabilise et me transforme petit à petit. Je deviens plus courageuse, plus téméraire et insolente. Je dirais même que j'ai plus confiance en moi à ses côtés. C'est comme si sa carapace hargneuse et désagréable me protégeait de tous chocs extérieurs. Dès lors où il est entré dans ma vie, j'ai changé. Je deviens une nouvelle version de moi-même, hélas je ne sais pas si cette rencontre est bénéfique pour moi.

Ce soir nous avons déjeuné rapidement devant la télévision un plat de spaghettis. Mon met préférer sans hésitation. J'ai évité soigneusement les regards furtifs de Derreck. Comme, pour vérifier mon implication dans sa sortie clandestine de ce soir il me foudroie constamment du regard.

Quel calvaire d'avoir cet individu vingt-quatre heures sur vingt-quatre chez moi, au lycée et dans mon groupe d'ami. Il est comme ma deuxième peau, je ne peux pas me ressourcer seule sans qu'il pointe le bout de son nez dans ma petite vie bien tracée.

-Bonne nuit maman, j'embrasse sa tempe et salut Derreck d'un simple coup de main avant de gravir chaque marche de l'escalier.

Je n'ai pas eu à attendre de longues minutes avant d'entendre grincer les marches sous le poids de Derreck, je reconnais sa démarche instantanément. Sans la moindre surprise, il surgit dans ma chambre sans frapper.

-Toquer existe ! Je peste agacée qu'il prenne ses aises ainsi. J'aurais pu être nue, quel crétin. En réponse à mon intervention, il hausse les sourcils et s'avance vers moi doucement, trop doucement. Je peux voir les muscles de ses bras se contracter sous mon regard attentif.

-Tu vas fermer ta gueule ? Me demande-t-il d'un langage cru et agressif. Il n'a pas la moindre once de moquerie dans son regard. Son visage est fermé, un rictus sérieux se dessine sur son front. Je n'ose bouger un cil sous sa réplique piquante, je hoche la tête de haut en bas nerveusement. Comme coupée d'air, je pince mes lèvres entre elles priant pour qu'il sorte rapidement de ma chambre.

Satisfait, il me gratifie d'un sourire mauvais, si on peut appeler ça ainsi. Derreck peut-il sourire en ma présence d'ailleurs ? Parce que tirer un peu sa lèvre sur le côté n'est pas un sourire. Il sort définitivement de ma chambre. Me donnant ainsi de nouveau la possibilité de respirer normalement. Quel bonheur de retrouver une respiration normale, je m'effondre sur mon lit et me recroqueville sur moi-même.

Puis une idée me vient, une très mauvaise idée. Le genre de décision qui bouleverse une situation. Si, ce n'est une vie.

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