Chapitre 3: S'attaquer aux mauvaises personnes

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Luna, janvier 2011

Je jette quelques coups d'œil rapide à mon téléphone et fini de me changer rapidement. Qu'est-ce que Scott fait ? Il devrait m'avoir envoyé un message depuis au moins cinq bonnes minutes. Toutes les filles sont déjà sorties des vestiaires pour partir en récréation mais j'ai bien peur de ne pas pouvoir profiter de ce moment de pause à cause de la lenteur de mon meilleur ami. Pourtant il m'a dit qu'il avait planqué le jean d'Edouard avant le début du cours, je ne comprends donc pas pourquoi il se fait tant désirer. Voulant gagner du temps, je réajuste lentement mon tee-shirt dans mon jean mais je ne gagne que quelques secondes. Qu'est-ce qu'il est en train d'inventer ?

— Tu viens ? me demande Ava.

Ses grands yeux noirs me toisent et elle me dévisage de haut en bas. Je suis dans la même classe qu'elle depuis l'année dernière mais on ne s'est jamais vraiment adressée la parole. Cette fille m'a toujours impressionnée de par sa beauté certes, mais surtout grâce au charisme qu'elle dégage. A à peine quatorze ans elle a un charme inégalable et je suis sûr que sa belle peau mate y est pour quelque chose.

— Euh non, j'ai oublié ma veste dans la salle ! l'informais-je en me levant précipitamment.

J'ai à peine le temps de la voir lever son sourcil gauche, surement pour se demander quel genre de mouche m'a piquée ce matin que je suis déjà dans la salle d'entrainement. L'odeur de déodorant du vestiaire pour fille a disparu pour laisser place a la mauvaise sensation de transpiration qui s'immisce dans mon corps. Je me plante quelques secondes au milieu du marquage au sol rouge avant de rentrer à nouveau dans les vestiaires. Ava a disparu mais Scott n'est toujours pas apparu. Je vais finir par croire qu'il est mort. Vu le coup qu'il est en train de préparer, ce serait vraiment dommage.

Contre toute attente, après avoir fait les cents pas dans le vestiaire, je reçois enfin le message tant attendu et me précipite vers la porte de sortie. Scott est déjà en train de courir, son sac sur le dos. Dans une main il tient son téléphone qu'il range rapidement dans sa poche et dans l'autre il porte un pauvre jean trempé. En m'apercevant, il me lance un sourire amusé.

— Désolé. Edouard me soupçonnait alors j'ai dû faire le mec compatissant.

Il me montre le morceau de tissu et je ne peux m'empêcher de rire comme une gamine. Nos idées sont vraiment très sordides parfois.

Edouard est un garçon de notre classe et, sans vouloir être vulgaire, on peut dire que c'est un gros con. Il n'y a réellement pas d'autre mot pour le décrire, je vous jure. Enfin, vu la taille qu'il mesure, je devrais plutôt dire un petit con, mais la question n'est pas là. Edouard est con.

Depuis le début de l'année, il se moque ouvertement de toute la classe. Si ce n'est pas pour traiter Samantha de grosse, c'est pour souffler à John qu'il a une coupe de papi. Nous sommes seulement les défenseurs de la justice !

Néanmoins, il ne m'a jamais attaqué et j'ai toujours pensé que c'était pour ne pas avoir Scott sur le dos. C'est vrai après tout il est très grand et depuis qu'il fait du basket il a pris beaucoup de muscle ! Pourtant, il faut croire que les quelques trente centimètres qui les séparent ne lui importait pas grand-chose quand il a balancé devant toute la classe que je puais. Je lui ai simplement répondu qu'il devait avoir un gros problème d'odorat vu la marque de parfum que j'utilise et que je comptais lui prendre un rendez-vous chez un spécialiste dès que possible. J'aurais pu en rester là, mais mon meilleur ami a eu une idée de génie !

— T'as les boules puantes ? demande Scott en continuant sa course.

— Elles m'ont coutée ma petite fortune personnelle du mois. Bien sûr que je les ai ! renchéris-je.

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