Souviens toi de nous

Chapitre 9: Mon meilleur ami est sexy

Luna, juillet 2014

— Tu as prévu d'arrêter de faire la gueule avant demain ? hurlé-je dans l'oreille de Scott. Je préfère être au courant pour que tes ondes négatives ne m'empêchent pas de m'amuser.

Voilà deux jours qu'il tire la gueule. Pourquoi ça ? Parce que j'ai accepté de sortir avec Jason. Non, mais sérieux, je sais bien qu'il lui en veut parce qu'à cause de lui il a dû se mettre un tampon dans le nez, mais quand même, c'était il y a presque deux ans.

— Je fais pas la gueule, dit-il en fuyant mon regard.

Assis par terre, il regarde fixement un point derrière mon oreille. Ce qu'il peut être bizarre et de mauvaise foi quand il s'y met c'est impressionnant ! Sentant mes jambes trembler et ma tête tourner, je m'installe face à lui et commence à faire de grands signes à Clara que j'aperçois dans l'entrebâillement de la porte. Pour fêter la (presque) fin d'année, nous nous sommes tous réunis dans le garage de Jack et Oliver et une bonne partie des élèves de notre âge sont présents. Évidemment, Jason n'a pas été invité. Je me demande si c'est simplement parce que Connor le déteste ou si c'est Scott qui lui a donné l'idée.

C'est grâce à l'énorme élastique attaché autour de ses cheveux que j'arrive à reconnaitre la brune. Adossée au mur, elle est en pleine discussion avec Oliver. Celui-ci nous a avoué hier être attiré par une fille de la classe de mon amie et depuis, elle essaie de l'aider coute que coute. On a d'ailleurs réussi à convaincre Jack d'inviter l'inconnue au dernier moment et elle a accepté ! Ava et Clara savent être très persuasives quand elles le veulent, vous pouvez me croire.

Amusé de les voir parler, je décide qu'il est l'heure pour moi d'aller les rejoindre. Moi aussi je veux savoir ce qui lui trouve de spécial à cette fille ! Malheureusement, mes jambes ne supportent pas le poids de mon corps et je m'écroule de nouveau par terre sous les ricanements de Scott. Quel idiot celui-là, il ferait mieux de m'aider !

— T'es pas croyable Lu'.

À l'entente de ce stupide surnom, je ne peux m'empêcher de lâcher une grimace ce qui fait automatiquement sourire mon meilleur ami.

Sentant mes affreuses bottines me faire un mal de chien en me compressant les pieds, je décide de les enlever. Hormis le fait qu'elles ne soient évidemment pas à ma taille, mais à celle de ma génitrice, les quelques centimètres de talons me détruisent les pieds petit à petit. Il faut vraiment que j'arrête d'écouter les conseils catastrophiques en termes de mode de ma mère, à chaque fois qu'elle m'aide, c'est une véritable catastrophe. N'ayant pas prévu le coup, je me retrouve alors en chaussettes orange fluo. En voyant le carrelage extrêmement lisse, je me prends à vouloir faire la course avec Scott. Avant même que je ne lui demande, j'entends :

— C'est une très mauvaise idée.

Bon, puisqu'il ne croit pas en moi je pense que c'est inutile que je lui demande de glisser en chaussettes tous les deux. Tant pis pour lui, je suis sure et certaine qu'il va louper quelque chose d'extraordinaire et de tout à fait mémorable !

Sans savoir par quelle force miraculaire, je réussis à me redresser et pendant un instant reste droite comme un piquet. Dans ma tête, je décide du parcours que je vais prendre et en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, je m'élance dans la pièce. Sans comprendre vraiment ce qu'il m'arrive, je me retrouve sur les fesses, les jambes en l'air et les bras sur la tête pour me protéger de ma chute. Ma tête rebondie sur le carrelage si bien qu'à ce moment-là, j'ai l'impression d'être le ballon de basket-ball des garçons. Les quelques personnes qui ont aperçu ma chute éclatent de rire devant ma tête dépitée. Franchement, je me tape vraiment la honte en toutes circonstances, ça en devient grave.