39 : Les portes rouges

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Alors que les nains s'attendaient à découvrir un immense palais, ils arrivèrent bientôt devant une étrange bourgade : de grands bâtiments en pierre grisâtre et lisse, des ornements de métal argenté et des toits noirs. Pas de couleurs. Du noir et du gris. Comme les uniformes que portaient les humains qu'ils croisaient. A croire qu'il n'y avait aucun civil.

- Où sont les femmes et les enfants ? demanda Nori.

- Que voulez-vous dire ?

La jeune soldate ralentit la marche, se laissa dépasser et se positionna au côté du nain.

- Et bien, je suis étonné de ne voir que des soldats...

- Et chez vous, seuls les hommes sont soldats ?... Ici, hommes, femmes, enfants, tout le monde est guerrier... pour protéger l'Amalthée... Vous connaissez déjà une soldate de cette maison d'ailleurs...

La jeune femme avait tourné son regard vers Dwalin qui en fut surpris. Il fronça les sourcils.

- Vous parlez de Vic sûrement... intervint Fili qui trouvait là le bon moyen d'entamer la conversation avec cette superbe humaine.

- Vic ? Vicencia !... Elle n'a pas perdu cette habitude de masculiniser son prénom. grogna-t-elle.

- Pourquoi fait-elle cela ? s'enquit Dwalin ravi de parler de sa bienfaitrice.

Une fois de plus, il avait posé la main sur sa poitrine. Il sentait sous sa cape l'épaisseur du livre.

- Parce qu'une femme n'a aucun crédit une arme à la main et encore moins à un poste à responsabilités...

Lyana se tourna vers la jeune femme.

- ... Sauf son Altesse Royale ! corrigea-t-elle, penaude.

- Donc vous avez un prénom féminin affiché ? poursuivit le prince.

- Oui. répondit-t-elle avant de talonner son cheval pour rejoindre l'avant du groupe.

- Loupé ! Sifflota Ori.

- Pfff... bouda Fili.

- Votre prénom ? demanda Lyana à la belle aux cheveux d'ébène qui se tenait alors à son niveau.

- Mina.

- Vous connaissez Vicencia ?

- J'étais avec elle, ... Et avec vous à la révolte de Corneville.

- Je ne savais pas...Il y avait tant de combattants... Alors vous avez votre part de gloire dans l'érection de cette nouvelle maison.

Mina sourit enfin. Fili soupira. Pourquoi ne lui avait-elle pas souri, à lui ?

Sans s'en être rendu compte, ils avaient maintenant traversé la ville et s'enfonçaient lentement dans une épaisse forêt qu'on ne distinguait même pas quelques minutes auparavant. Les arbres se dénudaient. L'air se rafraîchissait. Et l'ambiance devenait lugubre...

Enfin une clairière mais pas de soleil. En tout cas, l'astre était différent. Il était noir.

- Comment est-ce possible ? C'est toujours le soleil ? s'enquit Oin.

- Oui. C'est toujours le soleil... mais nous en sommes privés de la lumière.

- Pourquoi ?

Thorin venait de poser pied à terre. Ses yeux, comme ceux des autres, commençaient à s'habituer à la pénombre.

Il se tourna vers Lyana qui était toujours en selle, le regard insistant.

- Une malédiction ! dit-elle froidement.

La Folie de Thorin 2 : Le Feu sous la MontagneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant