Chapitre 2

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Fin Flashback

La suite, tu la connais, Cedric. Le match Irlande-Bulgarie mémorable auquel nous avons assisté, puis l’arrivée des fidèles de Voldemort qui ont répendu le chao et qui ont tout gâché. Pendant qu’avec Ron et Hermione, je courais à travers les tentes pour leur échapper, je n’ai pas arrêté de penser à toi, et de m’inquiéter. Je me posais mille et une questions à ton sujet : Est-ce que tu allais bien ? Est-ce que tu étais en sécurité ? Est-ce que tu avais déjà quitté le terrain, ou est-ce que tu étais coincé avec ton père entre les flammes et les mangemorts masqués ?

Après cette nuit et toutes les péripéties qui s’en suivirent, nous rentrâmes au Terrier, Hermione, les Weasley et moi. L’ambiance générale était bien moins joyeuse que quelques heures plus tôt, et nous étions tous bouleversés par la manifestation des serviteurs du seigneur des Ténèbres. Je commençais même à avoir un mauvais pressentiment. Mes cauchemars ajoutés à ce qu'il s’était passé lors de la coupe du monde de Quidditch faisaient un combo beaucoup trop réel pour que cela reste une coïncidence. Heureusement, une bonne nouvelle me rassura : Un hibou était arrivé au Terrier avec une lettre destinée à Artur Weasley. Elle était de ton père, et elle annonçait que lui et toi s’en étaient sortis indemnes, et que la veille, vous aviez rapidement réussi à prendre un portoloin pour rentrer chez vous.

Ce très court séjour sportif fut la dernière fois où je te vis avant la rentrée, quelques jours plus tard. Ron, Hermione et moi allions commencer une nouvelle année à Poudlard, et nous étions heureux d’y retourner…

Flashback

Harry regarda par la fenêtre du Poudlard express. Le train passait sur un pont, et dans le vide, on pouvait apercevoir des vallées et un ruisseau, enveloppés par le brouillard. L’été n’était même pas encore terminé que pourtant, le ciel gris et l’air frais annonçaient que l’automne pointait déjà le bout de son nez. Le trio d’or avait embarqué dans la matinée à bord du train qui allait les ramener à Poudlard, tout comme les autres élèves de la première à la septième année. Hermione lisait la Gazette du Sorcier, les yeux rivés sur la photo de la marque des ténèbres qui serpentait en première page. Il s’agissait d’un article qui relatait l’incident s’étant produit après le match de Quidditch.

"J’ai l’impression que le ministère ne prend pas du tout ça au sérieux." Dit-elle en fronçant les sourcils.

"Ou alors il veut étouffer l’affaire." Ajouta Ron avec bon sens.

Harry, lui, écoutait ses amis d’une oreille distraite. Depuis ce qu’il s’était passé, il dormait encore plus mal et était réveillé en pleine nuit par sa cicatrice. Il n’aurait pas voulu inquiéter ses amis, mais il était un mauvais menteur, et Hermione n'avait pas mis bien longtemps à le percer à jour et à lui faire dire la vérité. Elle lui avait ensuite conseillé d’en informer son parrain Sirius, ce qu’il a fait en lui envoyant une lettre attachée à la patte d’Edwige par la fenêtre du Poudlard Express.

Harry devait être honnête avec lui-même. Il n’y avait pas que la douleur de sa cicatrice qui le tourmentait. Il y avait également le regard et le sourire de Cedric qui lui restaient dans la tête, bien plus qu’il ne l’aurait souhaité. Ces derniers jours, le jeune homme occupait ses pensées, et quand il ne cauchemardait pas, il rêvait de la scène qu’il avait vécu en sa compagnie lorsque le Poufsouffle lui avait tendu sa main pour l’aider à se remettre debout. Le sorcier à lunettes ne savait pas quoi en penser. Il était troublé, et ça, il le savait. En revanche, il ne savait pas pourquoi. Il y avait de toute façon une explication logique qui pourrait expliquer son état, mais elle lui faisait peur, et il n’était pas sûr de vouloir en prendre conscience. Pas encore, pas maintenant.

Et puis il y avait Cho. La jeune Serdaigle qui lui avait souri lorsqu’il était allé acheter des bonbons à la dame au chariot de friandises. Harry la connaissait de loin, il savait qu'elle avait un an de plus que lui. Elle était très belle avec ses yeux en amande et ses cheveux noirs, et son sourire avait laissé Harry tout retourné.

Fin Flashback

Si tu me le permets, Cedric, je reviendrais sur Cho plus tard, et je vais à présent sauter quelques étapes pour en revenir à l’essentiel. Il y a bien sûr eu l’arrivée des élèves de Beauxbâtons et de Durmstrang, suivit du discours et des explications de Dumbledore sur le tournois des trois sorciers, compétition entre les écoles. Il était prévu que les élèves ayant au moins 17 ans voulant participer mettent leur nom dans la coupe de feu, et que, quelques jours plus tard, cette même coupe choisisse au hasard un candidat par école. Mais ça, Cedric, tu le sais déjà. Tu étais assis à la table des Pouflsouffles de la grande salle, dans ta robe noire et jaune, et tantôt c’est moi qui te regardais, tantôt c’est toi qui me regardais, et tantôt nous nous regardions…

Flashback

Hier était un jour particulier. Tous les élèves de Poudlard avaient eu le privilège d'accueillir des élèves sorciers français et bulgars qui resteront parmi eux une année scolaire durant, le temps de procéder aux trois tâches du tournois des trois sorciers. La veille, dans la grande salle, pendant que Dumbledore leur expliquait les conditions de cette compétition, Harry avait les joues en feu. Pourquoi ? Parce que Cedric Diggory le fixait depuis la tablée des Poufsouffles. Il avait essayé de l'ignorer, mais c'était plus fort que lui, alors il l'avait lui aussi regardé. Leurs regards ne s'étaient pas quittés jusqu'à ce que les plats apparaissent sur la table et que les conversations se mirent à fuser. À quoi Cedric avait-il pu penser ? À quoi Harry avait-il pensé à ce moment là ? Il ne le savait pas. Il n'en avait même aucune idée. Tout ce qu'il savait, c'est qu'il s'était plu à se perdre dans ses yeux gris-verts si envoûtants. Il y avait tellement de lueurs différentes dans le regard de Cedric. Harry aurait aimé savoir ce qu'elles signifiaient, mais le jeune homme restait pour lui un mystère.
Les élèves intéressés par la compétition avaient un peu moins d'une semaine pour officialiser leur participation, et Harry se dit que Cedric, ayant l'âge requis, allait sans doute participer.
Il ne croyait pas si bien penser...

Fin Flashback

Quelques jours plus tard, les champions ont été élus par la coupe de feu. Tu as été choisi pour être celui qui représenterai Poudlard, avec Fleur Delacour pour Beauxbâtons et Viktor Krum pour Durmstrang. Et puis il y a eu moi, aussi. Une stupide erreur, une manigance du traître Barty Croupton Junior déguisé en Maugrey Fol Œil. Mais cela, personne ne le savait encore. Je me souviens ne pas m’être posé beaucoup de questions sur ce mystère. A vrai dire, j’étais habitué à vivre des choses très peu conventionnelles dans ma vie de tous les jours. Et puis j’étais sans doute trop sous le choc pour m’interroger sur mon sort. Je vivais les choses au ralenti, depuis le moment où Dumbledore a appelé mon nom inscrit sur ce petit papier qui était sorti de la coupe de feu, jusqu’à mon arrivée dans la salle réservée aux champions où tu te trouvais déjà, après la traversée infernale de la grande salle où tous les regards étaient posés sur moi. En revanche, tous les professeurs avaient l’air inquiets, Dumbledore le premier. Je ne m’en étais pas rendu compte sur le moment, si ce n’est lorsqu’il m’avait fait jurer que je n’avais pas mis mon nom dans la coupe de feu et que, suite à cela, il m’avait annoncé que je serais obligé de concourir au tournois des trois sorciers, ou plutôt des quatre sorciers, même contre ma volonté. Je ne réalisais pas ce qui m’arrivait sur le moment. Je savais seulement que durant les épreuves, je serais avec toi, Cedric, et que, si nous allions représenter ensemble Poudlard tout au long du tournois, nous allions également être en compétition l’un contre l’autre. Je ne savais pas pourquoi, mais je sentais que je n’allais pas aimer ça du tout.

Je n’ai commencé à réaliser ce que le titre de champion impliquait que lorsque les premiers journalistes, dont la cruelle Rita Skeeter, sont venus nous interviewer au château. J’avais horreur des journalistes qui s’insinuaient dans votre vie pour la déformer dans la presse. Je n’étais pas à l’aise le jour de l’interview avec Skeeter, et malgré ton assurance, je voyais que tu étais gêné et intimidé. Tes joues s’étaient teintées de rose et je me souviens avoir rougi à mon tour en te voyant. Je me demandais ce qui t’avais poussé à vouloir participer au tournois des trois sorciers. Voulais-tu la gloire éternelle ? Ou seulement la reconnaissance de ton père qui t’aimait tant ? T’étais-tu décidé à le faire tout seul, ou est-ce que tes amis t’ont poussé ? Je n’ai jamais eu la réponse, et de toute manière, ça n’a plus d’importance.

À la mémoire de Cedric DiggoryOù les histoires vivent. Découvrez maintenant