Une journée rude s'annonce. Nous allons marcher pendant environ sept heures pour rejoindre Stahnsdorf. On passera la nuit et la journée de demain là-bas. Ce sera la dernière étape avant Berlin, avant notre combat contre les forces nazi. On prépare nos affaires pour ce trajet de trente-cinq kilomètres. On remplit les gourdes, les estomacs et on remet de la nourriture dans nos sacs. Il est huit heure, on démarre. Trente-cinq kilomètres, je me dis que c'est trop, c'est la distance qu'une voiture parcoure en dix-huit minutes, la distance qu'un cycliste fait en une heure et dix minutes, mais c'est aussi et surtout la distance durant laquelle nous, « soldats », allons traverser en sept heures et ce uniquement si nous marchons à bonne allure.
Nous avons fait maintenant trois kilomètres, « plus que » trente-deux. Nous marchons tels un troupeau, tout le monde en un seul et unique groupe. Un chant arrive à nos oreilles. Deux ou trois des hommes de notre armée se sont mis à chanter, les autres suivent le chant. Sans s'en rendre compte, tout le monde se met à marcher au pas et s'aligne dans des rangées de quatre personnes, dix-neuf rangs. Le chant est énergique et motivant. On sourit, rit, chante et oublie la douleur qui commençait déjà à se faire sentir dans nos jambes.
Soudain, un camion tels que celui qui nous avait attaqué il y a deux jours arrive au loin. Un allié placé au premier rang crie :
- Tout le monde dans les fougères, dans les fossés, les hautes-herbes, un camion arrive ! Allez ! Plus vite que ça ! On fait comme on avait prévu !
Tout le monde se cache comme il peut, il n'y a plus un bruit, hormis celui du camion qui se rapproche. Il arrive à notre hauteur, le piège est en place. Espérons que ça fonctionne. D'un coup, on entend un claquement, comme une explosion. Tout le monde se relève et je m'exclame :
- Notre plan a fonctionné ! Nous allons gagner !
Nous avions pensé à cette éventualité de croiser un camion blindé, c'est pourquoi nous avions imaginé un principe de herse pour camion blindé. Un panneau métallique vertical auquel nous avions accroché des scies, des couteaux à viande et d'autres objets tranchants pour qu'une roue des roues éclate.
Nous avançons, armes braquées en direction des nazis présents dans le véhicule. Prêt à ouvrir le feu s'ils le font. Je crie alors :
- Sortez les mains en l'air ! Maintenant ! Si vous essayez quoi que ce soit, vous serez criblé de balles, donc je vous conseille de faire ce que je vous dis !
Une réponse plutôt étonnante parvient de l'intérieur du véhicule :
- Ne tirez pas ! On vient vous aider !
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[Insérer un titre] Tome 1 : Le premier voyage
Science-FictionLe noir était total dans la pièce, comme d'habitude. Seulement la lumière bleue des trois néons éclairait la grande pièce. Il faut dire que personne ne pouvait voir ce que mon père créait dedans, ce n'était pas vraiment légal. Les voisins avaient d'...