Introduction + CHAPITRE 1 : Retour au premier septembre 1939

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                    Le premier voyage

Aujourd'hui est un grand jour, mon père va me faire tester sa nouvelle expérience, sa nouvelle machine. LA machine, celle qui changera le cours de l'Histoire et vos cours d'Histoire. Je vais grâce à cette invention de mon père sauver des millions, que dis-je, des milliards d'êtres humains. Je vais retourner dans le passé, et éliminer les menaces de l'Histoire. J'ai évidemment confiance dans les expériences de mon père, toutes celles qu'il a testées sur moi ont été un franc succès. Mais j'avoue avoir un peu peur de ce qui va se passer.


                    CHAPITRE 1 : Retour au premier septembre 1939

- Allez fiston, assieds-toi ici. Détends-toi, on se retrouve très vite, mais en attendant, sauve tous ces innocents morts pour rien.

- Quand je reviendrai, le monde n'aura jamais connu la seconde guerre mondiale.

- Départ dans trois... deux... un... A bientôt fils.

Une douleur indescriptible emplit mon crâne. Un souffle puissant s'écrase sur mon visage. Je hurle, je pleure, mes yeux se ferment, je perds connaissance. Je perds toute sensation. Ensuite je me réveille dans un lit. Je regarde par la fenêtre, il fait gris dehors. J'entends des détonations au loin. Et puis j'entends une voix. Une voix grave et grasse, une voix de fumeur, une voix d'homme certainement âgé d'une bonne cinquantaine d'années. Je l'écoute parler, je ne sais pas à qui. Il semble inquiet

- On ne peut pas rester ici ! Les nazis nous enlèvent tous nos droits uniquement car nous sommes juifs ! Et Hitler a déclaré la guerre à d'autres nations. Tu te rends compte ? Certains parlent même de récompenses s'ils donnent au Reich des informations sur des possibles endroits où vivraient des juifs. Qu'allons-nous devenir ?

Une autre voix, féminine cette fois lui répond.

- On se doutait bien qu'un jour tout chuterait après sa mise au pouvoir en janvier 32 ! Maintenant il ne nous reste aucune chance d'y échapper, les frontières pour sortir de l'Allemagne nazi vont être fermées. On est pris au piège !

L'homme lui rétorque, abattu :

- Et notre famille, nos parents, notre fils, que vont-ils faire ? On ne peut pas aller les chercher, les rues vont devenir dangereuses pour nous ! Qu'est-ce qui nous dit qu'un boche ne va pas nous tomber dessus dans une rue et nous descendre sur le champ car nous avons cette étoile sur nos vêtements ? Nous sommes perdus, nous devons fuir. On peut aller en France, on traversera la frontière par les champs, aucun nazi n'irait surveiller les forêts de nuit ! Mais il faudra faire vite si on ne veut pas se faire repérer.

Je décide de me lever, mais je ne peux pas être vu par les habitants de cette maison. Imaginez leur réaction s'ils me voyaient avec mon jeans, mes Stan Smith, et mon sweat à capuche et que je devais leur expliquer de quelle époque vient cet accoutrement, et pourquoi je suis là. Ils me prendraient tout bonnement pour un fou ! Mais que faire pour ne pas être remarqué ? La fenêtre la plus proche de moi n'était pas très haute du sol, deux mètres tout au plus. Seulement le bruit de la réception de mon saut sur la terre en bas de ma chute les alerterait. Et puis ils me verraient certainement m'enfuir, il faut dire qu'il n'y a pas beaucoup de maisons aux alentours, pour ne pas dire aucune... Je commence à me dire que je risque de rester longtemps dans cette chambre quand soudain, on frappe à la porte. Je me dis que c'est l'occasion rêvée pour tenter une sortie, et je me prépare à sauter par la fenêtre quand j'entends des cris au rez-de-chaussée, non pas des rires ou des cris de joie, des cris de douleur. Ce genre de cris que personne n'a envie d'avoir à pousser un jour, mais qu'également et surtout, personne ne veut entendre. Je ne peux pas rester là sans agir. Mais je n'ai aucune chance si je dois combattre une personne, bien que ma grande taille puisse être un avantage, ma faible musculature ne me permet pas d'engager un combat contre certainement plusieurs personnes. Je suppose que je m'en voudrai à vie de ne pas agir, mais je risque de m'en vouloir à mort si je fonce tête baissée vers les assaillants de ce couple.

J'ai beaucoup réfléchi après cet évènement, et maintenant je me répète en boucle quelques phrases : « Peut-être qu'ils étaient déjà morts et que je n'aurais pas pu les aider. Ou alors peut-être qu'ils ont réussi à s'échapper et qu'ils sont en ce moment même en train de traverser prairies et champs à la quête de la frontière Franco-Allemande. Ou peut-être que quelqu'un a entendu ces cris, et est venu pour aider ces gens dont j'ai squatté la maison l'espace d'une quinzaine de minutes. » Certainement les pires quinze minutes de leur vie, voire les quinze dernières... Tous ces « peut-être », je me les suis certainement fabriqués pour me rassurer de mes actes. Je ne sais pas où je suis et je ne sais pas où aller. Je sais seulement pourquoi je suis là. J'ai une mission. Tuer Hitler. 

[Insérer un titre] Tome 1 : Le premier voyageOù les histoires vivent. Découvrez maintenant