Le piège

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Comme Neptune l'avait dit, un transport royal arriva quelques jours plus tard. Kelda réconfortait un dichendractus qui avait eu sa queue amputée dans un filet de pêche. Madame Shirley vint la voir pendant qu'elle fermait la cage.

- Doucement, je vais revenir bientôt, dit-elle au poisson qui faisait des yeux ronds en la voyant partir.

- Tu as vu ce qu'il y a dehors, n'est-ce pas ? demanda Madame Shirley.

- Oui. J'arrive tout de suite.

Kelda ne prit rien avec elle, pensant qu'elle serait de retour avant le soir. Madame Shirley la regarda avec fierté alors qu'elle quittait le Café.

J'espère que de bonnes choses sortiront de tout cela, pensa-t-elle.

C'était une chose merveilleuse que de voyager sur cette carpe japonaise géante. Kelda ne se sentait pas nerveuse. Ça faisait du bien de faire quelque chose en dehors de sa vie quotidienne. Alors qu'ils se rapprochaient du chateau, Kelda retint sa respiration. Il était grand et impressionnant. Elle était impatiente de savoir ce qui lui attendait. Elle entra, accueillie par le Ministre de la Droite et le Ministre de la Gauche. Elle s'inclina timidement devant eux. Le Ministre de la Droite tenait un long papier.

- Puis-je connaître votre nom ? demanda-t-il.

- Kelda, monsieur.

Il la regarda suspicieusement.

- Vous voyez, j'ai un problème. Il n'y a pas de Kelda dans notre royaume selon les rapports.

Elle sentit son sang se figer.

- Et surtout il n'y a pas de sirène de type orque dans notre royaume.

Il rangea le papier.

- Avez-vous une explication ?

Sa tête commença à s'emballer. Shiru, frères et soeurs, désastre, mort. Tant de souvenirs et de mots se mélangeaient en même temps. Kelda ouvrit la bouche mais aucun son n'en sortit. Elle ne voyait pas ce qu'il y avait à expliquer. Au fur et à mesure que le silence s'installait, elle sentait la panique monter en elle et ses yeux s'embuèrent de larmes. Le moins elle pouvait parler, le plus elle paniquait et le plus elle paniquait, le moins elle pouvait parler. Quand elle commença à pleurer et à trembler sans contrôle, le Ministre de la Gauche lui passa des menottes. Bientôt, elle ne percevait plus que ses propres larmes et ses propres sanglots. Tout ce qu'elle savait était qu'elle était conduite dans la prison. Ils l'enfermèrent dans une cellule et elle s'effondra aussitôt sur le sol en pleurant et en tremblant. En vérité, elle était en train de faire de crise de panique et ne pouvait rien faire d'autre.

Après des heures, personne n'était revenu, même pas pour lui donner de l'eau ou de la nourriture. Sa crise continua toute la nuit durant. Elle pleura, cria et essaya de se blesser avec les pierres sur le sol. Elle avait du mal à respirer et commença à se sentir mal car elle avait passé beaucoup de temps sans manger ou boire. Kelda finit par s'évanouir sur le sol et s'endormit en position foetale, ses mains faisant face au corridor.

Quand le soleil se leva, les princes se levèrent. Ils déjeunèrent tous ensemble.

- J'ai entendu quelqu'un pleurer cette nuit. Comme... Une jeune femme, dit soudainement Fukaboshi.

- Je l'ai entendu moi aussi, dit Ryuboshi.

- On aurait dit que ça venait de la prison, ajouta Mamboshi.

- Vous l'avez vraiment entendu ? Je pensais que je rêvais, répondit Fukaboshi.

- Oh non, et les servantes l'ont entendu aussi. Elles étaient terrifiées ce matin.

Les cicatrices de l'océan (Fukaboshi x OC)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant