Les cicatrices de l'océan (Fukaboshi x OC)

Le poids du temps et de l'espoir

Presque une année avait passé. Au début, Kelda voulut cacher leur relation des gens. Fukaboshi et elle pensaient que ça serait mieux pour son image de prince au cas où leur relation ne durerait pas. Mais ils n'eurent jamais de problèmes en dehors de petites disputes de temps en temps.

Kelda essaya de le cacher le plus possible, mais elle ne pouvait pas cacher beaucoup de choses à Madame Shirley. Elle avait eu besoin de beaucoup de temps pour se remettre de ses blessures mais elle allait mieux désormais. Elle était presque aussi active qu'auparavant. Elle avait remarqué l'attitude étrange de sa protégée et son regard rêveur. Après un interrogatoire pointu, Kelda admit sa relation avec le prince. Madame Shirley sursauta et sa cigarette en tomba presque de sa bouche. Elle ne pouvait pas y croire. Quand elle se fut remise du choc, elle soupira.

- Ça fait longtemps ?

- Oui...

- Mon Dieu...

Elle soupira de nouveau, puis rit, puis secoua la tête.

- Il est tellement gentil.

- Je sais que tu ne veux pas que je m'engage dans une relation, mais s'il te plaît.

- Je suis contente, tu sais. Il est fort, beau, loyal, noble, riche, honorable, intelligent...

- Madame Shirley !

- Il est bon. Quand est-ce qu'il va te demander en mariage ?

Kelda rougit furieusement.

- Ce n'est pas la question !

Si ça tenait juste à moi, j'accepterai mais...

- D'accord. Tu devrais aller dormir chez lui une fois.    

- Oh ! Quand même !

- Quoi ? Il est de type requin et toi de type orque. Ça devrait rentrer. Et t'as fait ça avant.

Kelda décida de ne pas répondre. Fukaboshi cacha aussi sa relation à sa famille. Ses frères étaient sans aucun doute les plus suspicieux. Mais apparemment, son père l'était aussi. Ils dînaient tous ensemble avec Shirahoshi.

- Aniki, pourquoi est-ce que tu es tout le temps sorti ?

Fukaboshi s'étouffa avec son vin. Neptune le regarda.

- C'est vrai, mon fils. Ça fait un moment que tu passes tout ton temps libre à l'extérieur. Je me demande où tu vas.

- Il va dans la Forêt Marine, révéla Ryuboshi.

- D'où tu sais ça, toi ?

- Vraiment ? Qu'est-ce qu'il y a de si intéressant là-bas ?

- C'est drôle, je connais quelqu'un qui y va souvent aussi, renchérit Shirahoshi. Son nom est Kelda. Tu as dansé avec elle l'autre fois.

Même s'il aimait sa petite soeur, Fukaboshi la détesta pour ça.

- Kelda ! Tu l'as vue ?

- Oui... Quelques fois... On a un peu parlé...

Ryuboshi et Mamboshi éclatèrent de rire. Fukaboshi rougit de honte.

- Allez, fais pas cette tête. On sait.

- Non ! Comment ?

- Il sort avec elle ! scanda Mamboshi.

- Aniki !

- Tu ne l'as jamais amenée ici, espèce de lâche.

- Arrêtez de parler de ma copine.

- Les garçons, calmez-vous. Bon, dit Neptune. Tu dois beaucoup aimer cette jeune femme.

- Oui, répondit-il, embarrassé.

- Tu devrais l'amener ici ! Tu reviens toujours si tard, ce n'est pas une bonne idée pour une jeune femme de rentrer seule. Quand est-ce que tu vas la demander en mariage ?

- Papa ! C'est pas la question !

- Donc j'ai une soeur, dit Shirahoshi les yeux brillants.

Fukaboshi quitta la pièce. Il sortit à l'extérieur et soupira. Il y avait pensé des milliers de fois. Il l'aimait tellement. Depuis qu'elle était là, il avait une raison de vivre. Il voulait la protéger et en même temps, il savait qu'elle serait là pour le supporter dans les moments les plus durs. Quand ils étaient entourés de monde, son côté de leader prenait le dessus et elle se contentait toujours de le regarder avec des yeux brillants et un léger sourire. Il voulait plus.

Il avait pensé à lui faire sa demande mais il n'avait pas osé. Il avait déjà les anneaux, qu'il avait dus acheter un soir où il était particulièrement alcoolisé. Ils étaient très beaux pourtant. Fukaboshi savait qu'il allait la voir quelques jours plus tard. Il y pensa de plus en plus. Il savait quelque part qu'elle était la bonne. Elle serait une très bonne princesse.

Quand ils se revirent enfin, il avait emmené les anneaux, juste au cas-où. Mais en la voyant, assise dans les coraux et jouant avec les poissons, il eut la confirmation dans son coeur : il ne pourrait pas vivre avec une autre sirène. Kelda rit et ses beaux yeux se posèrent sur lui. Il lui tendit la main.

- Ça va ? lui demanda-t-elle en voyant ses yeux aussi brillants.

Il la serra fort et l'embrassa. Il était vraiment le plus chanceux des tritons de l'avoir.

- Je ne me suis jamais mieux porté.

Elle rit et l'embrassa de nouveau.

- On va à notre endroit ?

Il acquiesça et la suivit au bateau naufragé. Après plusieurs autres baisers, elle s'assit sur ses genoux. Elle ne le faisait pas souvent mais Fukaboshi trouvait cela très sexy. Cette fois, elle se contenta de se blottir contre son torse.

- Tout va bien, princesse ?

- Je ne suis pas une princesse.

- Pour moi, tu l'es.

Ils parlèrent de leurs sujets habituels. Quand Fukaboshi avait un cas difficile, elle l'aidait. Ils finirent par parler de leur futur.

- Tu seras où dans dix ans ?

- Probablement là où je suis, soupira-t-elle.

- Et si la vie te donnais une opportunité ?

- Je ne vois pas ce qui pourrais arriver.

- Tu pourrais te marier ou avoir une promotion.

- Pourquoi tu insistes autant ?

Il embrassa sa joue.

- Je ne veux pas tu sois triste, ma douce.

Ils continuèrent à parler mais Fukaboshi ne se sentait pas bien. Après un moment, il s'arrêta même de parler. Kelda prit sa main.

- Kelda, j'ai pensé à un truc dernièrement. Chaque fois que tu me dis que tu n'es pas une princesse... Je veux que tu sois la mienne.

- Je le suis déjà.

- Je veux dire, ma princesse.

- Qu'est-ce que tu veux dire ?

Il prit une grande respiration.

- Je veux qu'on se marie.

- Quoi !?

- Je... Je sais que tu es la seule pour moi. Je t'aime de tout mon coeur. Je promets de te rendre heureuse.

- Fukaboshi...

- Je t'en prie...

- Calme-toi mon prince.

Elle rougit et le serra dans ses bras.

- Pourquoi est-ce que je refuserais d'être ta princesse ? Je t'aime tellement...

Il sortit les anneaux et en glissa un à son doigt. Sans un mot, ils se comprirent et s'embrassèrent passionnément.