Nefer & Jim : Le Tombeau Caché D'Osiris

Chapitre 5

Le voyage se déroula dans la joie et la bonne humeur. Depuis l'avion, les paysages étaient à couper le souffle. Jim finit par raconter la façon dont il avait réussi à obtenir un billet d'avion in extremis. Ses parents le rejoindraient le jour suivant, date où ils auraient dû partir ensemble pour Louxor. Lorsqu'ils arriveraient, il les rejoindrait à l'hôtel. 

Les grands-parents de Nefer étaient venus les récupérer avec leur voiture. Ainsi, Jim put rencontrer Salma et Adham, qui même après cinquante ans de mariage avaient toujours la même complicité. 

- C'est quand même incroyable, tu étais un inconnu il y a quelques semaines et maintenant tu nous accompagne en vacance comme si tu étais un membre de la famille ! S'exclama Adham alors qu'ils conduisait. 

Un peu gêné, le jeune homme ne sut quoi répondre.

- Mais c'est un plaisir de t'avoir avec nous, Jim. Rétorqua Salma.

- Je vous remercie. Je suis vraiment content de vous rencontrer. 

- Nous aussi, sois en sûr. Dit Adham. Sinon, Stéphane, comment se passe ton chantier en ce moment ?

- Très bien. Répondit le père de Nefer, confortablement installé aux côtés de son épouse. 

- Et toi, Farah ? 

- Très bien aussi, on avance. 

- Si tout va bien, alors nous sommes heureux aussi. Dit le grand-père en lançant un sourire à Salma. 

- Et toi ma petite Nefer, où en es-tu de tes projets ? 

- Je vais entrer dans une université en septembre, j'ai reçu la confirmation avant-hier. 

- Oh mais il va falloir fêter ça ! Salma ma chérie, tu pourrais appeler Mohammed ? Tu peux le demander le gâteau spécial Nefer. 

- Entendu. Et un gâteau spécial Nefer, un !

En voyant le grand sourire de son amie, Jim ne put s'empêcher de sourire aussi. 

La maison des grands-parents de Nefer était des plus traditionnelles. Entièrement en pierre avec un toit terrasse plat, une cour, des petites fenêtres peu nombreuses pour minimiser la chaleur. Le mobilier était simple et la maison, très agréable. 

On installa les bagages dans les chambres et on fila dans la cour, pour profiter du peu de fraîcheur qu'il restait avant que le pays entier ne se transforme en un gigantesque four.

- Qu'est-ce que vous nous préparez de bon ce midi ? Demanda Farah. 

- Du kochari ! Lui répondit Salma. 

- Je sens que l'on va se régaler !

Après un bon déjeuner, la petite famille resta ensemble à l'intérieur de la maison. Jim apprit a fabriquer du pain ainsi que de la bière, comme dans l'ancienne Égypte. Nefer raconta sa dernière année de lycée à ses grands-parents et Farah et Stéphane discutèrent de leur nouveau projet. Toute la famille dîna ensuite sur le toit-terrasse de la maison, profitant de la douceur du soir et de la beauté du ciel étoilé.

Jim était confortablement installé dans le lit de la chambre d'ami et dormait profondément. Soudain, il entendit que quelqu'un toquait à la porte. Se disant que ce n'était qu'un rêve il se renfonça dans ses oreillers et se rendormit aussitôt. 

Mais soudain, il sentit une main se poser sur son épaule. Il sursauta. C'était Nefer.

Alors que le jeune homme allait allumer la lumière elle le stoppa dans son geste.

- Il ne faut pas qu'on nous entende, ni que l'on sache qu'on est debout. On part pour le temple de Karnak. 

- Attend. Qu'est-ce que tu dis ?

-  Dépêche-toi, je t'attend dans la cour. 

- Euh... Oui ? 

Le jeune Jim s'habilla le plus vite qu'il put et recoiffa rapidement ses cheveux ébouriffés. Mais ce n'était pas simple, surtout qu'il se trouvait dans le noir complet. Une fois prêt, après avoir manqué plus d'une fois de se prendre un mur ou une porte, il arriva dans la cour de la demeure. 

La jeune Nefer l'attendait avec un vélo. 

Une fois assez loin de l'habitation, il questionna son amie.

- Pourquoi maintenant ? On aurait pu y aller demain...

- Ce n'est pas moi qui l'ai décidé.

- Comment ça ?

- Une voix, un murmure dans ma tête. Et la statuette qui brillait. 

Jim baissa la tête vers le sac que portait la jeune femme. A travers le tissu pourtant épais, on pouvait distinguer une lumière. 

Et à cet instant, il se demanda ce qu'il faisait là, à suivre une jeune femme au beau milieu de la nuit vers un temple, avec une statuette qui apparemment assurerait la fertilité d'un pays tout entier. Après tout, était-il vraiment obligé de la suivre ? Et si il était tout simplement fou ?

Alors que pleins de questions traversaient sa tête, son regard se posa sur le visage de Nefer. Et d'un coup, toutes ses interrogations disparurent, comme un grain de sable balayé par le vent.

* Le kochari est un plat traditionnel égyptien à base de riz, de pâtes, de lentille, de pois-chiches, d'oignons frits et de sauce tomate. (Pour en avoir déjà mangé, je peux vous assurer que c'est délicieux. Ça tient au corps et qu'après vous n'avez plus faim du tout...  !)