• Chapitre Sept •

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 Aujourd'hui, M. Walter et Mme Dubust, prof d'Eco-sociologie et d'Histoire-Géographie emmenaient les étudiants au musée de la Résistance. Cette sortie ne pouvait pas mieux tomber. Elle allait nourrir, compléter, édifier les projets d'Églantine et Harry. Le musée se trouvait à une centaine de kilomètres de leur lycée et les professeurs avaient transformés tout ce prétexte de visite obligatoire en voyage scolaire. Ils se rendraient sur les traces de l'Histoire de leur pays, des peuples, et de l'irrévocable résultat de la quête du pouvoir des hommes. Elle avait hâte d'en savoir plus sur les déportations, sur la formation de cette résistance. Elle ne voulait pas seulement connaître chaque élément du musée, elle voulait s'imprégner des lieux, sentir, s'imaginer à leur place quelques minutes.

Cependant, comme toujours depuis ces derniers mois, aujourd'hui n'était pas un bon jour pour la jeune châtain.

Églantine demeurait silencieuse dans le car qui les conduisait à destination. Juliette était à côté d'elle discutant avec les filles à proximité. Elle éprouvait de la fébrilité, elle l'était de plus en plus et chaque jour qui s'écoulait devenait plus difficile à vivre. Églantine perdait petit à petit de ce qui la rassurait pour déceler ce qui l'anéantissait. Par l'intermédiaire de ces pensées qui survenaient pour se rassurer, se dissimulait en vérité l'espoir qu'elle entretenait chaque fois que la vie lui faisait mal.

Ses écouteurs couvraient ses tympans, plongée dans la solitude. Elle essayait tant bien que mal d'anesthésier la peine avec la musique qui la berçait sauf que cette fois, elle n'y parvenait pas. Pourtant elle était en voyage scolaire, source d'excitation et de lâcher prise mais son cœur souffrait, il se comprimait lui infligeant des tribulations toujours plus assurées. Elle en avait assez, et elle étouffait dans ce car. Pour la première fois, elle aurait souhaité avoir sa paire de ciseaux avec elle dans le contexte scolaire. Elle n'avait pas reparlé avec Harry. Elle ne le voulait pas. Elle ne comprenait pas son excès de colère. Elle voulait juste tout oublier, à jamais.

En réalité, elle avait objectivement besoin d'un joint pour se soulager et planer, pour se défaire de tout ce qui emprisonna ses méninges. Elle chercha du regard Liam. Il en aurait pour elle, mais il était avec Zayn au fond du car. Elle priait pour que bientôt le car s'arrêta pour une pause.

Harry campait assis à quelque places derrière elle avec Niall. Il n'inclinait pas d'envie particulière à se mêler à l'ambiance joyeuse du car. Il paraissait de mauvaise humeur, il ne su pas pourquoi mais ça l'agaçait. Alors quand Niall lui parla, il essaya de l'écouter avec entrain comme son ami savait si bien le faire.

_ Harry, faut que je te dise, j'ai jamais été aussi heureux d'être à tes côtés.

Harry se figea, un peu étonné des propos épanchés de son ami.

_ Quoi ?

_ Hey! Calme toi. t'es tendu en ce moment. J'en peux plus d'Aurore Woods. J'te jure Harry, je vais lui faire bouffer tes cheveux si elle arrête pas de me parler de toi dans les plus brefs délais. Tu ne veux pas me rendre un service et subvenir à ses besoins sexuels une bonne fois pour toute qu'on en parle plus ?

Harry se renfrogna, puis réfléchit. Son esprit était préoccupé et il fallait qu'il agisse pour se concentrer sur autre chose que tout...cet enchaînement rébarbatif de pensées culpabilisantes paralysant sa réflexion. Il lui fallait un passe-temps contrôlable et Aurore Woods était cette personne parfaite.

_ T'as peut être raison. Tu devrais essayer avec Juliette toi aussi. Tu lui as tapé dans l'œil tu sais.

_ Mais non, arrête.

L'Écorchée de l'AutomneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant