Partie 6

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  Trois semaines plus tard, elle était radieuse dans sa jolie robe confectionnée par la mère couturière d'une résistante. Nous nous étions mariés, et à présent la nuit tombait. La cérémonie avait eu lieu en petit comité dans une salle du QG assez spacieuse, contenant des tas de tableaux de résistants et résistantes ayant partagé leur amour aux autres en ce lieu. La lune et les étoiles éclairant désormais le ciel d'un bleu tirant sur le noir, d'autres membres du Cercle qui n'avaient pas pu se libérer avant ou qui n'étaient pas assez proches de nous pour assister à notre union nous avaient rejoints, et fêtaient nos noces avec entrain. La boisson abondait dans cette salle aux murs épais. Certains avaient été chargés de ne pas boire pour surveiller le bâtiment, mais ceux qui n'étaient pas missionnés se laissaient aller aux excès. L'ambiance était bonne, la musique entraînante. Je m'étais retrouvé séparé d'Hoyashi qui dansait avec un Elmi maladroit. Alors que je comptais aller me reposer un peu après être resté debout si longtemps, une main aux doigts colorés par ce que je devinais être du bois brûlé m'agrippa le bras. Je me retournai et vis Orla, avec un grand sourire, qui venait sûrement d'allumer quelques torches dans les couloirs avec certains de ses amis gardes. Elle me lâcha puis me tendis la paume en me demandant.

« M'accorderiez-vous cette danse, bel homme ? »

   Je retins un sourire, pour ne pas qu'elle se croit incroyablement drôle et me le répète les jours suivants, et répondis par l'affirmative. Elle m'entraîna alors dans une danse inconnue, sûrement crée par elle-même dans un moment d'ennui ou dans un élan de folie, au choix. Si cette danse avait pour but de m'achever, c'était brillamment imaginé. Aux dernières notes de violoncelle, j'étais à bout de souffle.

   Elle tendit alors un pouce en l'air à Hoyashi, qui lui répondit d'un clin d'œil d'une discrétion proche de celle d'un troupeau de moutons se faisant poursuivre par un chien errant enragé. Hoyashi et discrétion n'avaient jamais collé, ce pourquoi elle partait rarement dans des missions où au moindre faux-pas tout était fini. Hormis ce détail elle restait un élément d'une importance capitale. Orla me lâcha enfin. Je chancelai quelques millièmes de seconde, puis retrouvai mon équilibre dans les bras de ma, désormais, femme. Profitant de mon désarroi, elle m'entraîna hors de la salle en un rien de temps, et m'embrassa fougueusement aumilieu du couloir. Elle me fit ensuite sortir du bâtiment, d'un pas joyeusement pressé, pour finalement me mener jusqu'au lac.Là, Orion et sa meute nous attendaient. J'étais heureux de le voir, cela faisait quelques mois qu'il avait disparu. Je compris bien vite pourquoi, quand il s'avança avec trois louveteaux marchant sur ses pas. Je ne trouvai malheureusement pas la mère. Orion s'avança,et poussa du museau un de ses petits à mes pieds. Le louveteau geint, se recroquevilla sur lui-même, puis tenta de rejoindre son père. Ce dernier le força à rester près de moi. Je me baissai alors. Le petit bondit alors, puis grogna en tentant de mordre la main que j'avais baissée vers lui. Je ne me démontai pas, et tendit l'autre paume, à plat, pour qu'il puisse renifler. Après avoir inspecté mes mains et compris que je ne comptais pas lui faire de mal, il se laissa caresser, non sans méfiance. Je dis alors doucement,pour le louveteau, mais aussi son père et Hoyashi qui me regardait faire sans dire mot :

-Tu t'appelleras Actéon, pour toujours me rappeler d'où tu viens, que tu n'es pas un animal qui obéit à l'homme. Tu es le symbole de la nature sauvage et de ses animaux.

  Alors qu'il laissait enfin sa faroucherie de côté je le pris dans mes bras, lui gratouillant l'arrière des oreilles, et quittai le lac, après un dernier regard à Orion et sa meute qui se retiraient doucement.

  Je marchai d'un pas lent, pour ne pas brusquer le petit dans mes bras. Hoyashi me suivait de prêt.

  Après quelques minutes de marche, nous arrivâmes devant la porte principale du QG. C'était Erklärm et Soilyamus qui montaient la garde encore ce soir. Ils paraissaient fatigués. Après tout il était aux alentours de trois heures du matin, nous n'avions pas pour habitude de veiller si tard. Ils avaient bu un verre ou deux en début de soirée, ce devait certainement être les seuls à s'être proposés de monter la garde. Ce n'était pas très professionnel, mais bon. Que voulez-vous, l'alcool est un véritable poison lorsqu'il en coule trop en une seule fois. Soilyamus me répondit d'un air amusé :

-Vu comment 'sont éméchés, c'tait mieux qu'on s'charge de surveiller l'troupeau. Des pochtrons que c'est, à l'intérieur. 'Doivent ronfler comme des ogres à c't'heure-ci. Où c'que vous étiez passés d'ailleurs, les deux amoureux ? Encore en train d'folâtrer près du lac ?

  Il termina sa tirade avec un clin d'œil appuyé. C'était une personne amusante, le grand-père un peu gâteux qui donne des tapes dix fois trop fortes dans le dos des gens pour exprimer sa joie de les voir. Il était un homme que les années rattrapaient petit à petit, mais tenait tant à rester dans la Résistance qu'on le laissait, lui confiant des missions moins périlleuses que celles des autres membres du Cercle. J'appréciai son accent campagnard. Il me rappelai les personnes que je côtoyais auparavant qui n'avaient pas eu la chance de profiter de l'éducation de Kesha et s'exprimaient mal.

-Il faut bien décompresser, la mission est pour bientôt après tout.

   Hoyashi tentait de les excuser.

-Ils auront un entraînement plus dur après-demain, le temps de récupérer. Même nous, les jeunes mariés, n'avons pas fait preuve de zèle ainsi. Il n'y a pas d'excuse à leur trouver.

   Quant à moi, j'étais intransigeant.

Erklärm et Soilyamus rigolèrent à nos propos.

  Ma femme reprit :

-Puis, nous ne sommes pas partis batifoler. Erebos a adopté un louveteau pour nouveau compagnon de route !

   Erklärm le plus sensible des deux était touché par la remarque.

-Comme c'est mignon, tu l'as appelé comment ?

-Actéon, comme le Dieu de la nature sauvage et de ses animaux.

-Joli nom, comme toujours !

  Nous entrâmes enfin dans le QG, après ce court échange.


Je viens de me rendre compte que j'avais totalement oublié de poster mercredi, désolée, j'accorde peu de temps à l'écriture en ce moment, ce qui fait que la partie 7 est à peine entamée, je ne sais pas quand est-ce que je pourrais la poster. L'histoire touche bientôt à sa fin et je ne sais pas trop comment la terminer.

De plus, en ce moment je suis très fatiguée sans réelle raison. J'essaie d'être raisonnable dans mes horaires de coucher, je dors assez, mais je suis crevée :/ .

Bref, j'arrête de raconter ma vie. J'espère que vous allez bien et que cette 6ème partie vous a plus !

Ange.

Les Dieux sont mortelsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant