Épilogue

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  Il faisait froid, pour un soir de printemps. La température avait chuté d'au moins sept degrés depuis l'après-midi. Le plus grand se frictionna les bras.

-Quelle idée de sortir à cette heure-ci, s'exclama Phatoe !

-Tu sais bien que c'était le seul moyen de le croiser.

Le roux répondit après avoir claqué des dents :

-Tout de même, Tachlos, pourquoi faire cela le soir du banquet ? J'ai faim et froid désormais.

  L'autre lui fit signe de se taire. Un craquement venait de résonner entre les murs. Tachlos était content. Ils n'avaient pas eu à attendre des heures comme la dernière fois. Une ombre se refléta sur le mur de droite. Cette ombre laissa ensuite place à une personne. Un homme, plus précisément. Tout de noir vêtu. Il était de taille moyenne, mais pas moins imposant. Après quelques pas, on pouvait apercevoir son visage. Il devait être magnifique, il y a quelques années. Ce soir, il était creusé. Comme si des torrents de larmes avaient autrefois coulé ; puis s'étaient taris, laissant à jamais leurs marques sur le visage émacié de l'ancien combattant. Des cernes violets ornaient le dessous de ses yeux, contrastant avec la pâleur de son visage. L'homme prit la parole d'une voix grave et enrouée, comme s'il n'avait pas parlé depuis des semaines.

-Bonsoir. Merci de m'accueillir. Je ne vous importunerai pas longtemps.

 Phatoe lui tendit une besace.

-Voilà à manger et à boire pour une semaine, le temps que tu arrives jusqu'à la prochaine ville.

-Je te remercie. Comment se porte le roi ? Le peuple l'apprécie, heureusement vu son nom de code, Katharos ou « pur ». Mais lui ?

-Il a un peu de mal à tout gérer, mais on ne lui laisse pas le choix. Après tout, il est celui qui a assassiné l'ancien tyran, c'est la personne la plus légitime à gouverner. Nous l'aidons tous autant que nous pouvons. Arlos et Orla sont de bon conseil

-Bien.

  Tachlos, d'un air inquiet, demanda :

-Et Erebos, comment v-

-Erebos a disparu dans les enfers et le chaos le jour où Nyx est morte. Il n'est plus.

  En répondant, son visage s'était assombri, le rendant plus grave qu'il ne l'était déjà.

-Je suis désolé.

-Ne le sois pas. Le plus important est que le peuple et son roi se portent bien.

  L'homme sortit une pomme rouge sang de sa besace. Il la contempla, semblant plongé dans ses pensées, puis croqua dedans avec violence. Tachlos et Phatoe le regardèrent manger silencieusement. Ils n'osaient troubler le silence pesant qui s'était installé. L'homme finit sa pomme, puis jeta le trognon par-dessus le mur.

-Les pommes de ce verger sont les meilleures du Royaume. On vente leurs vertus dans toutes les contrées. Elle serait magiques et guériraient les plus grands maux. Je n'y crois pas une seule seconde. La seule chose de magique en ce monde est l'amulette de protection que porte le roi.

-Elle appartenait à la nièce du roi, intervint Phatoe, content de savoir quelque chose sur le Royaume.

-Il le sait, lui chuchota Tachlos, lui donnant un coup de coude.

-Merci pour votre accueil, mais je vous ai dit tout à l'heure que je ne resterai pas longtemps.

-Ne voulez-vous pas participer au banquet que l'on donne en l'honneur de la paix qui règne depuis un an jour pour jour ?

-Non, je n'y suis pas à ma place. Adieu chers amis, je vous remercie de votre bonté.

  L'homme leur tourna le dos, et s'éloigna d'un pas rapide, sans leur laisser le temps de répliquer. Phatoe frissonna, cet étrange personnage lui ayant fait peur. Tachlos, quand à lui, murmura, plus pour lui-même que pour l'homme disparaissait désormais dans la nuit noire :

-Au revoir, Iraem.

C'est plusieurs mois d'écriture par segments, et une recherche de motivation qui se terminent aujourd'hui. Je voulais me prouver que j'étais capable de finir une histoire, et de provoquer des émotions sans aller trop dans les détails. Sinon elle serait inachevée à cette heure-ci. Ce n'est pas mon meilleur écrit, mais j'en reste fière.

Merci d'avoir lu, d'avoir commenté.
C'est très important pour moi, c'est motivant, et ça fait extrêmement plaisir.

J'espère que vous avez aimé cette histoire imparfaite.

Ange.

Les Dieux sont mortelsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant