JOHNSON - Pour Lui (Tome 3)

Chapitre 20 - Mia

Je fixais le message que Liam m'avait envoyé depuis de longues minutes. J'avais la boule au ventre depuis que je m'étais réveillée ce matin, même si j'avais dormi peu. Je n'arrêtais pas de voir ses mains couvertes de sang dès que je fermais les yeux et je détestais me sentir aussi mal. Ma joue me brûlait et je n'osais pas sortir de ma chambre. J'avais trop peur que papa me pose des questions. Il était bientôt quatorze heures et je commençais vraiment à avoir faim, mais je ne pouvais pas cacher ma joue violacée et légèrement gonflée. Avant hier soir, je n'avais jamais reçu un coup au visage, sauf peut-être la gifle que j'avais reçu de la part de Rodrigo, pendant mon agression. Repenser à ça me donnait des frissons.

Je me levais de mon lit pour la deuxième fois depuis ce matin et allais dans la salle de bain pour regarder mon visage. Je détournais à chaque fois les yeux quand je voyais ma joue, que je n'arriverais pas à cacher ce soir pendant mon service. Elle n'était pas si voyante, mais on comprenait tout de même que j'avais reçu un coup.

– Fais chier.

Je sortais ma trousse de toilette pour trouver mon fond de teint que je n'avais presque jamais utilisé et sortais un pinceau. Il fallait que j'arrive à camoufler tout ça un maximum avant de descendre. Je commençais à en tartiner un peu, puis finalement, j'en mettais sur tout mon visage. Le résultat n'était pas aussi satisfaisant que je l'avais espéré, mais j'étais plutôt contente de voir qu'on ne voyait plus de différence de couleur. On pouvait juste penser que j'avais abusé du soleil.

– Salut Mia.

Je sursautais en découvrant Karen dans la cuisine. Elle était en train de vider le lave-vaisselle et je baissais la tête un maximum pour qu'elle ne voie pas trop mon visage.

– Bonjour Karen. Je vais t'aider.

– Non, mange, plutôt. Tu as fait une bonne nuit, on dirait.

– Oui, on peut dire ça. Papa n'est pas là ?

Je prenais mon paquet de céréales dans le placard.

– Oh, attend, il y a un reste de viandes dans le frigo avec des pâtes. Tu les veux ?

– Oh, oui, pourquoi pas.

– Et, ton père est dans son bureau.

– Ah, d'accord.

Tant mieux, il ne pourra pas me voir dans cet état et j'espérais ne pas le croiser avant de partir au travail.

– C'était bien, hier soir ?

– Oui, c'était sympa. Dis-je pour ne pas qu'elle me pose de questions.

Elle passait de l'autre côté de la table pour ranger les verres et je baissais la tête.

– Tu sais, je ne voudrais pas te presser, mais, est-ce que tu as commencé à réfléchir sur l'endroit où tu aimerais étudier, l'année prochaine ?

– Quoi ? Euh, non, pourquoi ?

Elle me regardait maintenant droit dans les yeux et je gardais mon verre à ma hauteur.

– Parce qu'il faudrait que tu commences à remplir des dossiers d'inscriptions pour l'année prochaine. On est déjà en janvier et plus tu t'y prendras tôt et mieux ce sera.

– Oui, je sais.

– Oh, mais, qu'est-ce que tu as au visage ?

Je me raidissais sur mon tabouret. Elle faisait le tour de la table pour venir toucher ma joue et je reculais.

– Quelqu'un t'a frappé ? Me demandait-elle.

– Non. Enfin...

Trouve quelque chose, Mia, vite !