Faedre - Tome 1 : Le souffle d'un vent nouveau

Prologue

Je suis vraiment fatiguée de tout ça..., de ce monde..., de me battre. Quand tout cela prendra-t-il fin ? Trouverai-je la paix un jour, que ce soit dans la vie ou dans la mort ? Tiendrez-vous votre promesse de me laisser si je vous raconte tout ?

Je suis peut-être folle de croire encore à quelque chose, mais après tout, plus rien n'a d'importance à présent, j'ai échoué..., j'ai failli à ma tâche, à ma promesse, à sauvermon peuple les Faes...

Nous le peuple de l'Arbre Monde, autrefois humain, sommes un peuple maudit. Nous qui avions changé abrités sous les racines de l'Arbre, le pilier central de notre monde. Enfant je pouvais passer des heures à admirer les lumières qui se dégageaient de ses branches, à écouter le chuintement des feuilles sous le vent, le léger chuchotement dans l'air rempli de vie qui s'échappait de l'Arbre. C'était si réconfortant, si apaisant... Tout ça me manque horriblement...

Selon les croyances de mon peuple, ce furent l'Arbre et la Dame Blanche notre divinité qui transformèrent nos corps, après avoir passé des décennies sous terre pour échapper à la fin du monde, à l'abri sous ses racines. C'est ainsi que nous étions devenus ces créatures aux corps sveltes, aux membres fins et élancés. Les seules choses qui nous différenciaient vraiment des autres êtres humains étaient nos yeux lumineux et étincelants aux couleurs vives et chatoyantes, ainsi que les arabesques dorées qui couraient sur notre peau, tels des tatouages divers et éclatants.

Les humains nous jalousaient, nous les détenteurs de pouvoir particulier, même si un certain nombre d'entre eux en avaient également, mais ça restait extrêmement rare, contrairement à nous les Faes. Un trop grand pouvoir attise la peur et la convoitise, et inexorablement, nos pouvoir furent ce qui entraina notre fin... Je n'ai pu sauver personne...

Je suis si fatiguée..., si fatiguée... Comme le palmier, j'ai mainte fois plié sous les bourrasques sans jamais me briser, sans jamais lâcher, mais je ne sais plus à présent... Si je peux au moins me débarrasser de ce poids, alors écoutez-moi, entendez mes joies, mes peines et mon désespoir. Voyez mon combat, celle que je fus et celle que je suis devenue.

Si je dois commencer mon histoire quelque part, autant commencer par ce jour-là, car c'est là que j'ai réellement commencé à exister. J'avais alors treize ans.

Je ne pourrais pas dire quand tout cela a vraiment commencé, la seule chose dont je suis sure, c'est que ce cauchemar m'a toujours poursuivi du plus loin que je me souvienne. Vous savez, ce genre de rêve qui se confond avec la réalité, comme si une chose se tenait là tapie dans le noir, attendant sagement que l'on s'assoupisse. Je ne le savais pas encore, mais les ombres sont partout, et les plus dangereuses sont celles qui font partie de nous.