Je décidai de m'exercer avant le prochain cours d'aptitude, qui n'aurait pas lieu avant quelques jours, mais sans l'orbe je n'arrivai pas à créer du vent. Je percevais les choses m'environnant, mais pas la moindre brise ne naissait de ma volonté.
On commença un nouveau programme dans les différents cours généraux que nous avions. On nous demanda donc d'acheter de nouvelles fournitures pour ceux-ci, mais malheureusement je n'avais plus d'argent. Le peu qui m'était alloué avait fondu comme neige au soleil quand j'avais dû me racheter des pièces de l'uniforme, pour remplacer ceux qu'on m'avait déchirés. Il me restait juste assez pour le déjeuner et le dîner chaque jour.
Je soupirai... Je ne pouvais pas me passer d'un autre repas dans la journée... Me priver du petit déjeuner était déjà assez éprouvant, et je ne pouvais décemment pas réclamer plus d'argent à ma pseudo-famille. J'étais coincée.
- Et bien, toujours à te triturer les méninges à ce que je vois.
Un doux frôlement vient me caresser le cou puis la joue.
- Ivy ! Tu es réveillée !
Je l'attrapai sur mon épaule, la serrant contre ma poitrine. J'enfouis mon visage dans sa fourrure, plus qu'heureuse de la retrouver.
- Tu m'as tellement manqué durant ces longues semaines, lui dis-je. Ne me laisse plus comme ça. Je t'en prie.
Ma voix se cassa sur cette dernière phrase. Je me mis à hoqueter de manière incontrôlable, avant de pleurer tout bonnement, n'arrivant plus à contenir les larmes qui s'échappèrent pitoyablement.
- Je suis désolée... désolée...
Elle me caressa doucement le front de sa tête, me murmurant des pensées réconfortantes. Je me calmai petit à petit, essayant de prendre sur moi, trop heureuse de son retour.
- Qu'est-ce que j'ai manqué ? me demanda-t-elle après un petit moment.
Je lui expliquai tous les évènements qui s'étaient déroulés depuis qu'elle s'était endormie. Elle ne dit rien attendant que je finisse, mais elle se faisait de plus en plus grave au fur et à mesure de mon récit.
- Je vois... Nous allons devoir pallier au plus urgent pour le moment, ton manque d'argent.
- Je refuse de quémander quoi que ce soit à personne ! la prévins-je butée.
Elle sourit face à mon obstination qu'elle avait présagée, me connaissant.
- Très bien, donc le seul choix qu'il nous reste est de te trouver un travail.
Un travail ? Je haussai les sourcils. Je n'y avais pas du tout pensé. Me frottant le menton je réfléchis à cette éventualité. Me trouver un travail me permettrait d'être indépendante, et m'éloignerait un peu de l'école durant mon temps libre. Ce recul me ferait du bien. J'acquiesçai de la tête en direction d'Ivy.
-Mais où pourrais-je en trouver un ? Et qui accepterait d'embaucher une fille de quatorze ans ?
- Nous irons au marché en fin d'après-midi, et nous aviserons une fois là-bas. En attendant, et si tu m'expliquais un peu cette histoire avec Ceejay.
***
Finalement un professeur fut absent, me libérant un créneau. On put se rendre ainsi au marché avant le déjeuner. La capuche de mon manteau rabattue sur mon visage, on se dirigea en direction de l'avenue centrale, là où se rassemblaient toutes les boutiques de la cité. Je connaissais le chemin, y étant déjà allée avec Ceejay pour acheter des chaussures. L'avenue faisait bien plusieurs kilomètres, et chaque bâtiment comprenait une voir plusieurs boutiques, avec pour certaines des étales à ciel ouvert directement sur les trottoirs. Même les rues adjacentes s'ouvraient sur d'autres magasins où fourmillait un monde fou. Je me dis qu'avec tous ces commerces, il y en aurait bien au moins un qui chercherait du personnel.
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Faedre - Tome 1 : Le souffle d'un vent nouveau
FantasiaJe suis née dans un monde qui a vu une grande majorité de sa population décimée, mais un peuple s'est relevé, les Faes. Changés par des décennies passées sous terre, sous les racines de l'Arbre Monde, la peau marquée par des arabesques dorées, nous...