OS n•1

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(Mettre la vidéo à partir de la page 11😉)
Il lui avait promis depuis quelques années déjà, ce voyage à Venise. Mais ces années leur avaient été nécessaires pour enfin franchir le pas. Aujourd'hui ils se connaissaient suffisamment pour savoir que ce n'était plus simplement un pari entre collègues. Il était quatre heures du matin quand le téléphone de Cassandre sonna. Elle tâtonna jusqu'à enfin pouvoir dérocher.
- J'espère que vous avez une bonne raison de m'appeler en pleine nuit capitaine. Lança-t-elle encore endormie.
- Excellente. Un cadavre.
- Ils ne dorment jamais en fait les criminels.
- Aller commissaire, préparez-vous, je passe vous prendre dans quinze minutes.
- Super. Ironisa-t-elle.
Elle se prépara en quatrième vitesse, et s'endormit à moitié en attendant Pascal. Quinze minutes passèrent, le capitaine arriva et sonna ce qui sortit Florence de son sommeil. Elle ouvrit et comme un robot ferma derrière elle sans prêter attention à l'homme à côté d'elle.
- Bon qu'est-ce que vous faites Roche. On y va ?
Il sourit et s'approcha, fier de lui. Son opposé le fixa sans comprendre. Il sortit un papier de sa poche et le lui tendit.
- Je dois vraiment être crevée parce que j'ai l'impression de voir un billet d'avion pour Venise. Il ne dit rien.
- Quoi ? C'est une blague ? C'est pas une blague. Vous n'avez pas honte de me réveiller à l'heure là pour ses conneries ?
- L'avion décolle dans deux heures, j'ai réservé pour cinq jours dans un superbe hôtel, deux chambres évidemment.
- Parce que vous pensez vraiment que je vais vous suivre ? Demanda-t-elle en croisant les bras.
- Bah j'y compte bien parce que les billets sont pas remboursables.
- Ha très classe.
Il ne dit pas un mot mais trépignait d'impatience de savoir sa réponse. Il voyait qu'elle faiblissait, peut-être aussi à cause de la fatigue. Mais il aurait juré avoir vu un sourire se dessiner sur son visage.
Elle hésita.
- De toute façon je n'ai pas mes affaires.
- Vous allez me vexer. Je suis passer chercher la tenue que vous aviez laisser au teinturier. Et de une. Avec celle que vous portez, ça fait deux. Et j'ai acheté un jean et une chemise qui devraient vous aller. Et de trois. Termina-t-il.
- Je ne vous connaissais pas ce côté Christian Grey.
- Je suis beaucoup plus romantique que lui.
- Ah bon. Prouvez le.
- C'est ce que je suis en train de faire.
- Je ne peux pas partir comme ça pendant cinq jours, sans prévenir, et vous non plus d'ailleurs.
- Roo, mais lâchez vous un peu Florence, arrêtez de penser à tout, tout le temps. Un homme vient de vous proposer de partir avec lui à Venise, dites juste oui. Vous allez voir, c'est pas très compliqué.
-...
- Aller, dites oui. Dit-il en s'agenouillant.
- Oh arrêtez, levez-vous.
- Pas tant que vous ne m'aurez pas dit oui.
- ... Bon d'accord mais s'il vous plaît relevez-vous.
Il s'exécuta, et se retrouva face à elle. Le temps ralentit brusquement. Il était 4 heures 25, et le temps s'était arrêté. Pourtant les aiguilles de l'horloge reprirent leur course et sonnèrent 4h30.
- On y va ? Reprit Florence.
- Oui, venez.
L'aéroport était presque désert. Florence ne réalisait pas vraiment ce qui était en train de se passer. Mais ça ne lui déplaisait pas, commissaire n'est pas le travail le plus reposant qui soit, et pour une fois ce n'était pas à elle de décider. C'est aussi pour ça qu'elle avait accepté. Malgré l'excitation de la situation, la fatigue reprit le dessus, Florence s'endormit sur l'épaule du capitaine qui en profita pour replacer une mèche de cheveux qui cachait son visage.
L'avion arriva, les deux amis s'installèrent, le vol allait durer quelques heures à cause des détours. A partir de huit heures du matin, les appels ont commencé. Pascal n'avait prévenu personne. Même pas Nicky. C'était un rendez-vous clandestin en quelques sortes, très romantique.
- Vous vous rendez compte de ce qu'on est en train de faire ?
- Vous avez peur commissaire ?
- Pas du tout, je veux seulement être sure que vous savez ce que vous faites.
- Non, je ne sais pas, et c'est le but, c'est excitant vous ne trouvez pas ? De toute façon qu'est-ce que vous voulez qui nous arrive ?
- Qu'on se fasse virer par exemple.
- Remarquez, ça nous ferait des vacances, il me gonfle le proc. Et en parlant de vacances, nous sommes en week-end pour cinq jours. La prochaine fois que vous parler boulot, je vous ramène en troisième classe.
- D'accord, je capitule.
Le voyage se termina et ils posèrent enfin leurs valises sur le sol vénitien, puis à l'hôtel. Tous deux avaient de magnifiques chambres. Détail que Pascal n'avait pas précisé à Florence. Les chambres étaient communicantes.
La première journée se passa principalement dans l'hôtel, il y avait à chaque minutes de nouveaux appels des collègues mais elle décida de ne pas y répondre.
Vers dix neuf heures, Pascal frappa à la porte de Cassandre.
- Une ballade ça vous dit ?
- Une ballade ?
- On est à Venise, c'est l'occase. Et j'ai réservé dans un petit resto, ça devrait vous plaire.
- Très bien, mais vous devrez vous contenter de mon jean. J'ai pas vraiment eu le temps de prévoir. Expliqua-t-elle sarcastiquement.
- Vous êtes parfaite en jean. Aller venez.
Venise n'est pas la ville des amoureux pour rien. La nuit commençait à tomber, les rues se remplissaient de couples, jeunes ou plus âgés. Il y avait une atmosphère très différente de celle d'Annecy. Les deux policiers marchaient l'un à côté de l'autre et alors qu'ils continuaient leur avancée, Florence s'aventura à prendre Pascal par le bras.
Après de longues minutes de marche, ils arrivèrent au restaurant. Très classe, et en même temps très intime. C'était un genre de café théâtre mais cinq étoiles. Ils s'installèrent à une table et commandèrent. Forcément, une certaine timidité s'était installée, heureusement qu'un jeune homme vint cassé ce silence en interprétant une des plus belles chansons françaises sur scène. Heureux hasard que ce jeune italien fraîchement revenu d'un séjour en France fut là ce soir là. Et forcément,
les paroles ne pouvaient que raisonner dans les têtes des deux policiers. Je l'aime à mourir, on ne peut pas faire plus claire. A croire qu'il l'avait fait exprès. La soirée avançait, les plats se succédaient, les verres aussi.
- Finalement c'était une bonne idée. Lança-t- elle. Ça fait du bien de changer d'air. Mais vous pensez qu'on arrivera à se supporter pendant cinq jours ?
- Ça fait un moment qu'on se supporte. Répondit-il en riant. Et puis si on y arrive, on aura passer un cap.
- Un cap ? Du style ?
- Bah, ça voudra dire qu'on peut vivre à deux, enfin je veux dire, s'il le faut, on peut cohabiter un temps à deux. Vous voyez.
- Je vois surtout que vous vous enfoncez.
- Vous ne m'aidez pas non plus.
- Pourquoi je le ferai, c'est trop drôle.
- C'est ça moquez-vous. Bon sinon, comment vous avez trouvez le resto ?
- Meilleur que ma cuisine.
- En même temps sauf votre respect...
- STOP, je sais ce que vous allez dire, alors ne le dites pas, vous allez le regretter.
- Ok. Vous savez danser ?
- Pourquoi ?
- Répondez moi.
- Pas vraiment, mais je vous préviens il est hors de question que j'aille danser.
- On pari ?
- Vous allez encore perdre.
Ils quittèrent le restaurant. Pascal avait trouvé une boîte assez sympa dans le centre, pareil, plutôt classe mais très accessible. La musique n'était pas forcément la meilleure mais l'ambiance faisait qu'au final Cassandre ne résista pas longtemps à rejoindre Pascal sur la piste. Encore une fois, les verres défilèrent sur le comptoirs, cela faisait des années qu'ils n'avaient pas autant ris. Aux alentours de cinq heures de la nuit, ou du matin, cela dépend du point de vue, ils rentrèrent tant bien que mal à l'hôtel. Des personnes normalement constituées seraient allées se coucher, mais pas eux, certainement du fait de l'adrénaline. Ils étaient tous les deux dans la chambre, l'état d'euphorie s'estompa et laissa place au silence.
- Sacrée soirée hein.
- Oui. Finalement vous dansez pas si mal.
Il s'approcha d'elle, leurs souffles s'entremêlèrent. Il posa sa main sur la joue de la commissaire et s'approcha d'avantage.
- Qu'est-ce que vous faites ? Demanda-t-elle à bout de souffle.
La tension monta d'un cran, la température aussi. Il déposa un léger baiser aux commissures de sa bouche. Les bruits alentours devinrent sourds, ne restaient que leurs respirations qui ne faisaient plus qu'une. Enfin il l'embrassa délicatement puis plus passionnément. Mais elle mit fin à l'étreinte.
- Non c'est pas une bonne idée, je suis désolée, je ne suis pas dans mon état normal, je, je vais aller me coucher, c'est mieux.
Elle ne lui laissa pas le temps de répondre, et quitta la chambre. Il resta là, sans bouger, sans comprendre ce qu'il avait fait. Puis il s'approcha de la radio, pour éviter de ruminer seul. Il était très tard, ils passaient d'anciennes musiques. Un titre qu'il appréciait beaucoup passait. Poor Man's Moody Blues. Il éteint la lumière, monta le son et s'allongea. Deux minutes plus tard, quelqu'un frappa à la porte donnant sur le couloir. Il alla ouvrir et découvrit Florence. Deux secondes passèrent avant qu'elle ne l'embrasse à son tour. Elle entra dans la chambre et claqua la porte. Le silence de tout à l'heure et la lenteur de l'action étaient remplacés par des mouvements rapides et fougueux, accompagnés de la mélodie qui résonnait toujours et semblait les accompagnés dans leur nuit italienne. Il décrocha son chemisier et le jeta au sol. Laissant apparaître sa poitrine habillée d'un soutient gorge noir en dentelle. Sans comprendre, elle se retrouva plaquée au mur, leurs yeux s'agrippèrent, impossible de dévier le regard. Elle sentit le souffle de l'homme sur elle, des frissons la parcoururent. Il l'embrassa dans le cou, et descendit jusqu'à la naissance de la poitrine, pour faire monter la pression. Elle émit un léger son. Elle dégrafa à son tour la chemise et la fit glisser le long des bras du capitaine. Un torse parfaitement sculpté apparut.
- Vous êtes sure ?
- La ferme, termina-t-elle dans un soupir.
Elle passa ses mains dans les cheveux brins alors qu'il mettait ses mains sur ses hanches. Son ventre se contracta sous sa main. Puis il déboutonna le jean et le fit lentement glisser le long de ses jambes. Il la pressa contre lui en l'embrassant. Elle comprit l'effet qu'elle avait sur lui. Il descendit sa main sur sa cuisse, elle enlaça ses jambes autour de lui, il la porta jusque sur le meuble, sans se rendre compte de la force avec laquelle il l'avait posée, le meuble recula et cogna contre le mur, un bruit sec retentit en même temps que la batterie en fond sonnait, mais ils n'y firent pas attention. Elle posa ses mains sur le torse chaud de Pascal et glissa sa main le long de ses tatouages puis jusqu'à sa ceinture. Le jean se retrouva au sol avec le reste des vêtements. Il retira la dernière barrière qui séparait leurs corps et entama une danse charnelle et sensuelle avec sa partenaire. Il commença doucement, elle se mordit la lèvre pour ne pas crier mais il l'acheva quand il accéléra son mouvement. Elle laissa tomber sa tête contre lui quand enfin son gémissement sortit, il était puissant, presque désespéré. Un sentiment de plénitude l'envahit, jamais elle ne s'était sentit aussi bien.
- Vous me dites si je...
- Chut... vous êtes parfait.
Elle sentit son sous vêtement l'abandonner, puis Pascal la leva et la déposa lentement sur le lit. Il la contempla et sans un mot elle l'attira de nouveau à elle. Elle prit le dessus, sa démarche était plus lente, séductrice avec la nette intention de le rendre fou. Elle le bascula sur le dos alors que les guitares électriques se déchaînaient dans la radio. Elle s'assied sur lui et balada ses doigts, recherchant les mêmes frissons qu'il avait provoqué plutôt.
- C'est dangereux ce que vous faites.
Elle sourit et avança vers lui, d'un mouvement toujours très lent, et saisit le cou de son amant de ses lèvres. Ses mèches bouclées tombèrent vers l'avant, dessinant un aspect plus sauvage de sa personnalité. Il se releva, tous deux étaient à présent assis. Elle l'enlaça, il serra les dents quand ses ongles s'accrochèrent à sa peau bronzée et l'écorchèrent dans sa chair alors qu'elle menait à son tour la danse, passionnelle, fusionnelle. Leurs deux corps ne faisaient plus qu'un, et leurs gémissements accompagnaient le refrain enflammé de la station qui tournait toujours. Après un ultime effort, ils s'écroulèrent sur le lit, brillants de sueur. Ils ne dirent pas un mot, de peur de briser ce lien intangible qui s'était créé. Ils se contentèrent de se glisser sous la couette, serrer l'un contre l'autre et de couper la radio. La chanson était terminée.
Il se réveillèrent aux alentours de midi. Le soleil était bien levé, heureusement, les rideaux étaient suffisamment fermés pour que les rayons passent agresser leurs yeux fatigués. Pascal se leva,

Cassandre~OSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant