Belle(-)famille.

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On a beau vivre avec des gens pendant longtemps
On a beau faire l'effort de jouer au sage enfant
On sait que rien ne remplaçera un vrai parent.
Quand on déménage en laissant derrière ses amis
On en vient à se demander ce que vaut la vie.
Privé de mes attaches, privé de ma passion
J'ai toujours voulu m'extirper de cette condition.
L'internat, le sport et les sorties improvisées
Étaient devenus les seules choses qui me faisaient rester.
Partir. Je l'ai voulu mais n'ai jamais pu m'y résoudre.
Je n'aurais pu laisser frères et sœurs seuls face à la foudre.
Je ne suis pas un héros je ne suis pas assez fort
Mais je sais que ma présence anethésie, je sais qu'elle endort.
Quand on ne peut éviter la guerre, on apaise les tensions.
Apaiser par le silence, ne jamais critiquer la maison.
Telle était ma règle pour éviter l'incendie.
Telle était ma règle pour survivre jusqu'à la nuit.
Ça fait mal à la famille quand il y a une tête pensante.
Ça fait mal au cœur quand il y a une bouche blessante.
Les deux dans la même famille ça ne peut que créer une friction.
Il en fallait un adulte pour se taire et donner raison.
Je me suis toujours tue pour réduire les leçon à la criée.
Je ne suis jamais parti pour essayer de les changer.
Je ne me suis jamais permis le luxe de pouvoir rêver.
Je sais que ma maison n'a jamais été l'endroit où je dormais.

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