Chapitre 6 - Prendre le temps

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Maxime croyait en avoir fini avec les surprises. La première de la journée, la plus belle de toutes, fut le moment où ses yeux se posèrent sur Clémentine. Il savait qu'elle ne souhaitait pas une robe fastueuse et exagérément imposante et il constata qu'elle avait finalement opté pour un tailleur-pantalon d'une simplicité folle que l'élégance naturelle qui émanait d'elle suffisait à magnifier. Avec ses escarpins blancs, ses bijoux discrets et sa chevelure savamment coiffée et décorée d'accessoires blancs eux-aussi, elle était tout bonnement sublime.
Les invités avaient ponctué le dîner d'intermèdes en leur honneur, à qui un sketch, à qui une chanson, à qui un diaporama rassemblant les plus beaux clichés les représentant. Maxime s'y attendait, mais les attentions et la sincérité avec laquelle leurs amis et sa famille les célébrèrent le toucha profondément. Ils passèrent du rire au larme toute la soirée, et le sentiment de pure plénitude qu'il ressentit le stupéfia.
Cette sensation ne le quittait pas, alors quand le moment vint de déshabiller Clémentine, il découvrit avec délice la lingerie fine dont elle s'était parée pour lui. La dentelle blanche se découpait sur sa peau claire et épousait parfaitement les formes généreuses de son corps. Exposée devant lui, elle défit l'attache qui retenait ses cheveux, qui se dévoilèrent autour de son visage, les boucles figées par la laque qui les avait maintenus en place toute la journée.
Elle sourit face à l'adoration qu'elle lisait sur son visage, et l'attira contre elle.
Plus tard Maxime dormait dans ses bras. Il avait succombé au sommeil immédiatement après l'amour, quand la pression était retombée, celle de l'instant et celle des jours passés. Elle caressa sa joue, si douce. L'autre reposait contre son sein, comme s'il écoutait son cœur. Hypnotisée par le visage de Maxime qui se soulevait et s'abaissait au rythme de sa propre respiration, elle s'endormit aussi.
Ils dormirent tard. Se réveillèrent ensemble, blottis l'un contre l'autre dans le lit pourtant d'une largeur indécente. Heureux.
— On devrait se lever.
— Sûrement.
La volupté de leurs corps mêlés dans la douceur des draps luxueux qui les enveloppaient les empêchait de bouger. C'est la faim qui les tira de là, ou presque. Maxime appela la réception et demanda que leur meilleur petit déjeuner leur soit servi dans leur chambre.
— Madame, dit-il quelques instants plus tard en tendant à Clémentine une tasse de thé fumante.
Elle lui sourit. Ils avaient revêtu les peignoirs moelleux de l'hôtel et n'avaient aucune l'intention de se presser. Ils ne rallumèrent pas leurs téléphones, et comptaient sur leurs témoins pour accueillir les premiers invités qui assisteraient au retour de noces. Mais ils ne pouvaient décemment pas disparaître complétement.
— On est obligés d'y aller ? se plaignit Maxime. Je pourrais rester ici avec toi toute la journée !
Clémentine fit mine de réfléchir.
— C'est tentant ! Mais je crois que ça serait malpoli, ils sont tous restés pour nous !
— C'est vrai. C'est égoïste de ma part d'avoir hâte que tout le monde s'en aille ?
Cette fois Clémentine rit aux éclats.
— Ne parle pas trop vite, tu as signé maintenant, tu vas m'avoir pour toi tout seul bien assez longtemps !
Il recouvrit la main de Clémentine de la sienne, encore émerveillé d'y voir briller leurs alliances assorties.
— Et puis, bientôt nous n'aurons que ça à faire, reprit-elle, paresser rien que tous les deux pendant notre voyage de noces. C'est bientôt. Il me tarde de rester avec toi bien au chaud sous la couette à longueur de journée !
Maxime esquissa un sourire. La proposition était séduisante pour échapper à la tristesse des longues journées d'hiver, mais ce n'est pas comme cela qu'il voyait les choses.
— A ce propos, annonça-t-il. J'ai un cadeau pour toi !
Il se leva et sortit un petit paquet de son sac, qu'il tendit fièrement à Clémentine. Il s'assit près d'elle et attendit impatiemment qu'elle l'ouvre. Etonnée, elle palpait le présent pour deviner ce qui se cachait à l'intérieur. N'ayant aucune idée, elle déchira le papier et découvrit un superbe bikini multicolore.
— Un maillot ? Merci, mon cœur.
Maxime s'amusa de sa réaction. Elle essayait de rester impassible, mais la surprise et l'incompréhension se lisaient sur son visage.
— Regarde bien ! précisa-t-il.
Clémentine examina le papier défait étendu devant elle et découvrit une enveloppe rectangulaire. Elle l'ouvrit fébrilement et en sortit des billets d'avion, destination l'aéroport de Malé, aux Maldives.
— Maxime...
— Pas question qu'on reste ici pour notre lune de miel. Je ne veux pas perdre la moindre occasion de voyager avec toi, Clem.
Le cœur de Clémentine se serra. Elle savait que Maxime avait l'impression que le temps leur était compté, et ça le rendait anxieux. Alors plus que d'autres peut-être, il mesurait l'importance de vivre l'instant présent, sans attendre.
— Cette voyage sera merveilleux, mon cœur. Nous oublierons le temps, et nous nous aimerons.
Elle se pencha et captura lentement sa bouche entre ses lèvres. Quand le doux baiser prit fin, elle saisit le visage de Maxime entre ses mains et plongea ses yeux dans les siens.
— Jusqu'à ce que la mort nous sépare.

Et s'aimer encore  (Demain nous appartient - Clemax - NOUVELLE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant