Loup-Garou 2

Chapitre 29 : Enea

J'ai déjà tué auparavant.

June n'est ni la première, ni la dernière.

J'ai toujours aimé tuer. J'ai toujours aimé torturer. Voir ma victime paniquer, souffrir, puis mourir. C'est pour moi une extase.

Hier, Calix m'a fait la plus alléchante des propositions : elle m'a demandé de tuer June.

Bien évidemment, j'ai accepté sans hésiter.

Habituellement, je préfère prévoir à l'avance quand je vais tuer. Je porte une attention particulière sur la façon dont va se dérouler mon meurtre. Le faire sur un coup de tête, c'est vraiment prendre des risques bêtement. Je n'aime pas trop non plus faire passer mes meurtres pour des suicides, j'aime bien laisser une trace de mon passage sur ma victime. Mais là, Calix ne me l'aurait pas autorisée.

Calix m'a assuré que je ne me ferai pas prendre, donc je n'ai su résister à la tentation. Elle a aussi tenté de m'expliquer pourquoi elle voulait faire ça, mais je l'ai arrêté directement : je voulais juste tuer quelqu'un. La raison, je n'en ai rien à faire. Je crois qu'elle me disait que June lui avait avouée furieuse qu'elle avait couché avec Mikay, et donc elle a voulu se venger et aussi rendre coupable Jodie, ou quelque chose comme ça.

En somme, des histoires de gamins qui ne m'intéressent pas.

Voici donc comment j'ai procédé :

J'ai tout d'abord demandé à mon armoire une corde bien solide. Je me suis dit que cela pourrait peut-être passer suspect, mais l'envie de tuer était tellement forte qu'elle m'a fait prendre des décisions qui auraient pu me porter préjudice.

Oui, cette envie m'a tellement précipitée sur mes décisions, que je suis partie sur l'idée stupide de pendre June. J'aurais pu très bien lui ouvrir les veines et la regarder se vider de son sang mais non, j'ai voulu me compliquer la tâche et la pendre !

En même temps, un corps tout raide qui est pendu par une corde est tellement plus beau qu'un corps affalé au sol avec les avant-bras ouvert...

Toujours est-il qu'ensuite, je suis partie dans les toilettes pour cacher la corde, car si June me voyait arriver avec, elle se serait douté de quelque chose.

Puis vient le moment où je suis rentrée dans sa chambre. Là, j'ai dû me la jouer amical et changer du tout au tout ma personnalité, pour qu'elle puisse avoir confiance en moi et me suis. Ce n'était pas la tâche la plus compliqué, elle était tellement triste et déprimée qu'elle ne se demandait même pas pourquoi une fille à qui elle n'a presque jamais parler vient discuter avec elle comme-ci nous étions amies depuis toujours.

J'ai donc réussi à la convaincre qu'elle devait m'accompagner aux toilettes de la cantine. Nous sommes donc sorties en discutant comme deux bonnes amies. Elle semblait heureuse que quelqu'un veuille encore lui parler après ce qu'il s'est passé. Moi, j'essayais de retenir mon excitation, j'allais enfin tuer !

Quand nous sommes arrivées dans les toilettes, je me suis enfermée dans la cabine où j'avais caché la corde. Je l'ai récupéré et ai fait un nœud coulant, en essayant de retenir les affreux rires que je peux avoir quand je suis trop pressée de tuer.

Au moment où je l'ai entendu ouvrir le robinet, certainement pour se rincer le visage ou boire, je suis passée à l'action. Quand j'étais partie cacher la corde, j'avais analysé les lieux : juste en face des toilettes se trouvent des éviers. En l'air, une poutre en bois qui semble suffisamment solide pour supporter le poids de June.

Le plan était simple : quand elle tourne le dos à la porte des toilettes, j'en sort rapidement, passe la corde autour de son coup et la serre d'un coup pour lui couper une première fois la respiration. Ensuite, je saute sur l'évier et passe la corde autour de la poutre et, à l'aide de mon poids, la suspend dans les airs et la regarde mourir lentement.