Chapitre 38 : Calix

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C'est ça, la vengeance du Maître des Cons ? Pff, c'est raté !

J'imagine qu'en m'attachant à ce poteau, il pensait que tout le monde allait sauter sur cette occasion pour me tabasser, mais personne ne m'a touché une seule fois ! Personne !

Mes poignets me font mal, je commence à avoir des fourmillements dans mes doigts et je crève de froid, mais même ainsi, j'arrive à me sentir heureuse. Les Villageois ont tellement peur de moi que même quand je me retrouve dans une position où ils pourraient me faire du mal, ils ne le font pas, c'est tellement jouissif !

En parlant du Loup, le Maître du Con sort de sa maison sans même me lancer un regard et traverse tout le Village pour, j'imagine, aller dans la chambre de Jodie. Quelques minutes plus tard, je les vois apparaître dans mon champ de vision, main dans la main, se dirigeant vers la Maison Rouge en gloussant comme des imbéciles.

C'est sûre que la nuit, quand tout le monde dort, ils n'ont plus à se cacher.

Bien que je ne sois pas vraiment en capacité de me défendre si je les énerve, je ne peux m'empêcher de crier à Jodie :

- Force Bryan à mettre un préservatif ! Vu le nombre de nanas qu'il a baisé avant toi, y a de fortes chances pour qu'il te refile une saloperie !

Jodie fait mine de m'ignorer mais Bryan s'arrête pour me regarder méchamment. Il a compris ce que j'essaye de faire : gâcher leur soirée en bousillant la confiance de Jodie a pour lui.

Voyant qu'il me regarde ainsi, je lui souris et lui demande :

- Quoi ? Tu voulais lui faire croire que tu étais puceau ?

Pas de réponse de sa part. Jodie le tire par la main pour le forcer à rentrer dans la Maison Rouge et lui lâche un petit : "ignore-la, elle n'en vaut pas la peine". Il finit donc par la suivre, en claquant violemment la porte de sa maison.

A travers la fenêtre qui donne sur le salon, je les vois s'embrasser vigoureusement avant que Jodie ne pense à fermer des rideaux de cette fenêtre.

Beurk.

Je n'ai jamais compris l'intérêt d'aimer quelqu'un, c'est une vraie perte de temps. Au lieu de se focaliser sur soi-même pour devenir meilleur et plus fort, ils préfèrent passer leur temps à faire des mamours avec quelqu'un d'autre et construire une famille, pour au final se faire tromper, se retrouver seul, tomber dans l'addiction et mourir d'une overdose. Ainsi va l'Amour.

Depuis ma plus tendre enfance, je n'ai jamais aimé. Quand je regarde quelqu'un, j'essaie plutôt d'estimer si cette personne peut m'apporter quelque chose pour plus tard ou non. S'il semble être d'une quelconque utilité, j'en fais mon "ami". Sinon je l'ignore complètement, ou je tente de voir à quel point je peux le dominer et le rabaisser.

J'ai toujours aimé dominer, c'est plus fort que moi. C'est peut-être dû au fait que je suis plus intelligente que la plupart des gens qui m'entourent. Je me sens supérieure à tout le monde, donc je leur montre, voilà tout. Enfin, j'y trouve quand même beaucoup de plaisir. Sentir que les gens sont soumis à moi me procure une sensation tellement exquise...

Commençant à avoir mal aux jambes, je me relève pour les secouer un peu et refaire circuler le sang dans mes mains. Autour de moi, j'aperçois de petites boules blanches tomber lentement au sol : des flocons de neige.

Je lève les yeux au ciel en fronçant les sourcils. Il faisait tellement chaud aujourd'hui, comment peut-il neiger cette nuit ?!

Le Maître des Cons a peut-être décidé de me punir aujourd'hui car il savait qu'il allait neiger et il veut que je meure de froid ? Pas de bol ! Mes longs cheveux épais me tiennent bien plus chaud qu'il ne le pense !

Loup-Garou 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant