Basil se tient face à moi, le visage impassible. Le feu me monte soudain aux joues, me rappelant de la tenue dans laquelle je suis. Par précaution, je resserre la serviette autour de mon buste.
— Bordel mais qu'est-ce que tu fous là ? je m'exclame en le dévisageant.
— Pourquoi tu m'évites depuis une semaine ?
Répondre à ma question par une toute autre question, j'ai horreur de ça. Je le fusille du regard.
— Comment tu es rentré ? je persiste.
— Pourquoi tu m'évites depuis une semaine ? il s'exclame en haussant le ton.
Je le tire à l'intérieur de la salle de bain et ferme derrière lui. En me retournant, je lui fais les gros yeux.
— Premièrement, qu'est-ce que tu fais ici ? Deuxièmement, comment est-ce que tu es entré ? Et troisièmement, non je ne t'ai pas évité. Maintenant, parles moins fort, à moins que tu aies envie que mon père ou mes frères te trouvent dans ma salle de bain, alors que je suis encore en simple serviette.
Il soupire, mais je vois qu'il se détend.
— J'ai simplement été occupée avec Amelia cette semaine. Et en plus, ils n'ont pas bougés de la semaine, ils attendent la prochaine pleine lune j'ai entendu. Donc je n'ai pas pu fouiller leurs affaires ou faire de sorties nocturnes comme l'autre soir.
Il hoche la tête en soupirant. Peut-être que je l'ai blessé en l'évitant. Je m'en veux soudain d'avoir été si brute avec lui, j'aurai dû lui parler simplement.
— Je suis désolée si je t'ai blessé ou quoi, ce n'était pas voulu. C'est juste qu'avec Amelia, je devais rattraper mon retard. Et puis elle est un peu seule, alors ça nous faisait du bien à toutes les deux d'être ensembles.
— Ah ... parce-que vous êtes ensemble ?
Il lève son fameux regard de braise sur moi. Bon dieu ce qu'il m'a manqué. Je lui souris et lui tape doucement dans l'épaule.
— Non, parce-que ça ne me dérange pas ... un petit truc à trois avec Amelia.
— Arrête de faire l'idiot Basil ! je m'exclame. Dis-moi plutôt comment tu as réussi à entrer sans te faire choper ?
— Par la fenêtre, répond-t-il simplement en haussant les épaules.
Je fronce les sourcils. Ma chambre est à l'étage, sans balcon ni rien qui aurait pu lui servir à grimper. Mais son regard sur moi me coupe dans mes réflexions. Il s'avance doucement, un sourire aux coins des lèvres, et me bloque contre le meuble vasque. Ses mains se posent de chaque côté de mes hanches, m'emprisonnant. J'ai le souffle court et le coeur complètement affolé. Ses yeux noirs ne me quittent pas. Il est si près que je sens son haleine chaude sur mon visage.
— Basil..., je soupire.
Il passe sa main bouillante dans mon cou, et un violent frisson parcourt tout mon corps. Non.
— Ça suffit, je dis dans un souffle.
Je me redresse et me dégage de son emprise envoûtante.
— Basil, tu t'es incrusté dans ma chambre en pleine soirée. Si tu crois que je vais te laisser ... m'envoûter grâce à ton regard de braise et ton sourire ravageur, tu te mets le doigt dans l'oeil, je bégaie.
Il arbore un air amusé qui me tape sur le système.
— De quel regard tu parles ? fait-il en recommençant exprès avec ses yeux.
— Il faut que tu sortes, tu ne peux pas venir dans ma chambre comme ça.
J'essaie de le faire reculer en poussant sur son torse, mais il prend ça pour un jeu et attrape mes mains. Puis il remarque mes phalanges et fronce les sourcils. Il me toise plus attentivement et repousse doucement des cheveux de mon visage.
— Qu'est-ce qu'il t'est arrivé ?
— C'est rien, un groupe d'idiots à Portland.
Il m'attrape par le menton alors que j'essaie de m'éloigner.
— Qu'est-ce qu'ils t'ont fait ?
— C'est bon Basil, j'ai géré. Tu sais bien à quel point je peux gérer un combat, non ?
J'esquisse un petit sourire, et ça suffit à le rassurer. Il jette un coup d'oeil à la ronde, observant ma chambre.
— Pourquoi tu n'accroches pas des photos de tes amis ? Ça habillerait un peu.
— Parce-que je ne suis pas le genre de fille à avoir des amis.
Il hausse un sourcil, étonné. Il se permet d'ouvrir la porte du dressing, je la referme devant son nez. Pas le moins du monde gêné, il continue de parcourir ma chambre en ouvrant les tiroirs, feuilletant les livres ou en s'allongeant sur le lit. Toujours en serviette, ma patience commence à atteindre ses limites.
— Basil Leatherwood ! j'articule en lui jetant un livre dessus. Lèves-toi et pars ! J'aimerais bien m'habiller et me coucher.
— Tu peux te changer, ça ne me gêne pas, s'amuse-t-il, et il n'est que dix-neuf heures, on est en week-end, Théa ! Couches-toi tard, pimentes un peu ta vie.
J'hausse un sourcil, incrédule.
— Je me suis battue avec cinq types aujourd'hui, je pense que ma journée est assez pimentée comme ça.
Fatiguée d'attendre, je m'assois sans ménagement sur la chaise du bureau. Voir Basil allongé ainsi sur mon lit, avec son t-shirt noir saillant et ses biceps en évidence, me procure un chatouillement au ventre. Je réprime un sourire.
— Et tu vas faire quoi si je m'en vais, dis-moi ? Tu vas mettre un joli pyjama, ou mieux encore : rien du tout ! dit-il en haussant les sourcils. Tu vas lire un livre et te coucher ? Ennuyant !
Il fait claquer les pages du livre que je lui ai balancé, avant de me le renvoyer dessus. Je rattrape le bouquin avant qu'il ne fracasse quelque chose et n'attire l'attention. Par chance, ma serviette n'a pas bougée. Basil se lève avec souplesse et me rejoint en deux pas rapides. Il s'appuie de deux mains sur les accoudoirs et plonge ses yeux dans les miens.
— Alors vu que tu n'es pas une fille ennuyante, tu vas aller enfiler une jolie robe, et tu vas venir avec moi au feu de camp près du grand réservoir, juste à la sortie de la ville.
— Basil, je viens de me doucher ...
— Justement ! il me coupe, plein d'entrain. Tu n'as plus qu'à te sécher les cheveux et à t'habiller et hop !
— C'est pour ça que tu es venu ce soir ? Pour me demander de t'accompagner à un feu de camp ? je lance, incrédule.
— Entre autres, oui.
Je soupire une fois de plus. Si je refuse, j'ai peur qu'il se vexe pour de bon, mais je n'ai pas franchement envie d'y aller. Il est le seul que je connais, et il ne va pas passer toute sa soirée collé à moi. Et puis, j'ai eu une journée chargée avec Portland et l'incident. Mais en même temps, une part de moi meurt d'envie d'aller à cette soirée avec lui et de voir ce qu'il va se passer. Je ne sais pas quoi faire. Et son visage à trois centimètres de moi ne m'aide pas. Je peux sentir son parfum boisé et épicé, aussi sensuel et sauvage que son propriétaire. Tous ces phéromones m'empêchent de réfléchir.
— Ok ! Je veux bien ...
Il ne me laisse pas finir ma phrase, qu'il saute déjà littéralement de joie.
— Mais, quand je dis on rentre, alors c'est fini on rentre.
Je croise les bras sur ma poitrine, sans appel. Il me toise, jugeant mon faible taux de tolérance, puis finit par acquiescer et se pousser pour que je puisse aller m'habiller.
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Cursed Huntress⏤ original story
Werewolf❝ Depuis la nuit des temps, notre famille chasse les hommes maudits par la lune. ❞ Après la disparition de sa mère, Théa a été peu à peu mise de côté par le reste de sa famille. Mais en arrivant à Silverton, sa rencontre avec le magnétique Basil Lea...