Petites pensées

Elle sait qu'il n'aime pas danser.

La musique bat son plein et elle danse au milieu de ses amis qui rient aux éclats. Elle se sent entière, comme ça n'était plus arrivé depuis ce qui lui semble être une éternité. Ça bouge, ça transpire, ça tournoie, ça ondule, ça se lance des regards exagérément aguicheurs puis ça rit parce que ça sonne si faux ! Elle se sent bien. Le coeur gonflé de plaisir. Les yeux pétillants de bonheur. L'âme légère, enfin. Et elle danse.

Ça faisait terriblement longtemps qu'elle n'avait plus dansé. Terriblement longtemps que plus personne n'avait voulu le faire avec elle, même pour rire cinq minutes. Et avant ce soir, elle ne s'était pas rendu compte à quel point ça lui avait manqué. A quel point ça lui faisait plaisir de bouger en rythme et n'importe comment avec ce petit groupe de belles personnes.

Et puis, tout à coup, deux mains se posent sur sa taille. Elle enlace son cou, souriante, les yeux pétillants. Et ça aussi, c'est quelque chose qui lui manquait. Elle sait qu'il n'aime pas danser. Il a deux pieds gauches et elle s'en rend compte quand il écrases les siens par inadvertance. Il s'excuse et se joint au rire de la jeune fille dans ses bras qui enlace son cou. Ils sont complètement hors du rythme, ils s'en moquent tous les deux. Le moment est doux, tendre, léger. Ils basculent d'un pied à l'autre, tournent maladroitement... Ils dansent tous les deux. Ils se sourient, presque timides. Simultanément, ils se rapprochent l'un de l'autre pour amplifier leur étreinte. Elle colle son front contre son cou à lui, elle ferme les yeux pour profiter de chaque seconde de ce moment, le vivre pleinement. Bientôt, c'est comme si le monde autour s'évanouissait et qu'il n'y avait plus rien autour d'eux. Qu'est-ce que ça fait du bien de retrouver ces sensations ! Elle sourit en se répétant encore qu'il n'aime pas danser. Qu'il le fait pour elle, pour lui faire plaisir. Et cet effort, aussi minime soit-il, lui réchauffe grandement le coeur. Il l'éloigne doucement de lui, la fait tournoyer un peu et la ramène contre son corps. Front contre front, yeux dans les yeux, ils se confient silencieusement ce qu'ils ne savent pas encore se dire. C'est là, ils en sont conscient. La tension positive qui émane d'eux est palpable. Rien n'a de sens et tout semble pourtant si clair. En souriant, il relève la tête pour lui embrasser les front. Elle sourit et se love de nouveau contre lui. Parce que là, entre ses bras, elle se sent si bien.