7_Socialiser, c'est difficile

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Ace soupira, adossé contre un comptoir de bar. Le monde onirique mettait l'accent sur l'odeur de l'alcool, la musique enivrante et les railleries des ouvriers profitant de la soirée pour décompresser de leur dure journée d'été.

Certains dansaient, d'autres étaient soul, la plupart parlaient.

Pas comme lui et Marco qui se regardaient sans rien dire.

Ace avait fait beaucoup d'effort pour avoir des compétences sociales dignes d'un adulte, mais il savait que, quoi qu'il fasse, son enfance au mont Corvo allait lui revenir à la gueule.

Il avait vécu la majorité de son enfance en insultant tout ce qui bougeait, bien sûr que ça allait lui laisser des séquelles.

Et bien, aujourd'hui était le moment. Comment avoir une discussion normale avec Marco ?

De ce qu'il sait, aucun de ses cours de politesse avec Makino ou des parties de poker avec l'équipage n'avaient cochés la case 'apprendre à connaître quelqu'un dans une situation paisible seul à seul'.

Il avait tenté de tuer Luffy, Pops et certains membres des Spades Pirates avant de les apprécier.

Il avait rencontré Deuce sur une île déserte.

Il avait connu l'équipage de Barbe Blanche lorsqu'ils l'ont kidnappé (n'ayons pas peur du mot) et il avait été introduit au reste des alliés sans rien faire.

En plus de cela, ça faisait plus d'un an qu'il n'avait pas eu de conversation avec quelqu'un. Et non, bébé Ace ne comptait pas.

En conclusion : l'entièreté de l'interaction sociale repose sur la chance et Marco, qui se méfie de lui.

Oh ironie, la plupart du temps, c'était Ace qui se méfiait et non l'inverse.

De la bonne musique et un peu (beaucoup) d'alcool étaient habituellement la combinaison parfaite pour se mettre à l'aise et converser.

Mais la caractéristique irréelle des alentours ainsi que leur situation nullifiaient la sainte trinité de la beuverie réussie.

(De la musique, de l'alcool et de la bonne compagnie)

(Ah, Ace n'était pas qualifié comme bonne compagnie alors ?)

Pour éviter de regarder constamment la seule réelle personne du bar il jeta son dévolu sur sa chope et bu le rhum. Il pinça ses lèvres de dégoût. Yep, totalement fade, un jour il arriverait à recréer les goûts avec son imagination.

Du coin de l'œil il vit un Marco curieux tester son breuvage et avoir un haut le cœur. Ace aurait ricané s'il n'était pas pleinement conscient du malaise entre eux.

Si quiconque lui dit qu'il devrait simplement être soi-même, en premier, il fout une tarte dans la gueule de la personne, et en second, il explique que des paroles rassurantes n'aident en rien quelqu'un qui cherche des compétences humaines basiques.

Le 'être soi-même' comportait en ce moment à regarder Marco sans rien dire.

Si on oubliait son inaptitude à aligner les mots pour former des phrases, ce n'était finalement pas si mal. Il pouvait contempler le blond à volonté.

Sa mâchoire possédant la même barbe de 3 jours, sa putain de coupe de cheveux idiote (pas aussi idiote que Thatch dirait-il) 100% naturelle, imitant son fruit préféré.

Il ne possédait plus de rides, bien qu'il en avait peu dès le départ mais il y avait un distinct manque de pattes d'oie.

Ace se demandait à quoi Marco ressemblait quand il souriait.

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