Coton-Tige enfoui à l'oreille, une sucette à la bouche, Aicha Fall balançait ses jambes par dessus le bras du fauteuil. Anxieuse, elle l'était. Le rendez-vous qu'elle avait réussi à dégoter ne risque pas de se reproduire de sitôt d'où la nécessité qu'il soit parfait.Dans la chambre de ses parents éclatait une dispute. Une nouvelle habitude des deux quarantenaires de se faire entendre. Après la tentative de viol à l'encontre de Fatim, la femme de Modou Fall a acquis un réflexe d'investigation. Attentive à chaque détail, elle n'hésite plus à bondir sur son mari telle qu'une lionne affamée, peu importe le moment et le lieu.
Devant le miroir d'un mètre vingt, Mame Khadija réajuste son grand boubou bleu avant d'aller faire jaillir une odeur agréable de l'encensoir.
Parfait ! S'exclamait-elle en frottant les mains, pressée d'offrir un accueil chaleureux à son époux.Le brun, le rouge et le rose peuvent constituer la colorimétrie de la vie. Il existe une alternance flagrante à ce trio.
Le brun, une période pendant laquelle la personne devient perplexe, indécise, influençable et faible face à ses sentiments; un moment où seuls les conseils et la religion peuvent orienter l'individu.
Puis viendront des problèmes à résoudre ou qui ne sont pas résolubles, le rouge.
Et Le rose qui symbolise des instants de bonheur où tous les soucis de la vie s'estompent.
Fatim Aw
Mame Oureye me caresse les cheveux d'une main pour me mettre à l'aise.
Une famille élargie prend son vrai sens avec celle de mon père. Aucun membre n'a été laissé en rade d'après leur présentation, ils sont tous là. Mon père est le seul garçon de leur fratrie et l'aîné de quatre jeunes dames toutes accompagnées de leurs enfants.Mes frères sont ravis de leur visite hormis Badara qui ne cesse de les lorgner. Après un déjeuner digne d'un baptême, nous nous retrouvons à nouveau dans le salon pour une soi-disante petite réunion.
Mame Oureye: vous avez vu la maison, elle est très grande et manque d'une femme qui puisse prendre soin de mon fils et
Badara: Arrêtez tout ce cirque. J'ai bien compris tout ce cinéma et Mame, tu ne dois pas amener tous ces gens ici pour parler derrière Papa.
Mame Oureye: Doom djia Ndeye djia !!! T'es vraiment impoli mais tout est la faute de ta mère. Assois-toi ou sors d'ici.
Badara: c'est notre maison. A eux de déguerpir tout de suite.
Mame Oureye: nous célébrerons le mariage à dix-sept heures comme nous l'avions décidé.
Badara: quel mariage ?
Mame Oureye: celui de ton père et de Mami.
Mami? Mami Sow? Mais c'est la fille aînée de ma tante. Je comprend mieux son accoutrement ; une taille basse de couleur blanche assortie à des talons faits de strass dorés et une pochette de la même couleur. Elle regarde mon frère avec un petit rictus à peine visible avec ce rouge à lèvre matte qu'elle a mis.
Badara: allo papa?
Le ton qu'il avait employé se voulait grave et autoritaire d'où un silence de mort dans le salon.
Badara : tu vas te marier?
Il raccroche avant de nous regarder à tour de rôle avec les yeux rouges. Du haut de ses un mètre quatre-vingt dix et de son physique de Bodyguard, il est toujours intimidant.

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Apparemment maudite
RandomUne vie presque parfaite! Assez parfaite pour faire envier plus d'un . Considérez cette phrase comme étant employée au passé. Avec des sentiments brusquement mitigés et partagés entre douleur, peine, tristesse dont aucune richesse pourrait y remédie...