Quelque part à Dakar, une jeune fille envoyait plusieurs messages à l'homme pour qui elle ne cessait de faire des bêtises.
Elle aimerait qu'il l'estime au moins. N'a-t-elle pas échoué dans cette relation loin d'être amoureuse mais charnelle?Plus loin, à Thiés, une jeune dame remettait des liasses de billets au marabout. Elle reprit la route, satisfaite et pressée de voir le résultat.
Fatim Aw
Le cauchemar et le rêve sont incontrôlables. La réalité peut subitement ressembler à l'un ou à l'autre.
Une vie cauchemardesque comme une lame qui lacère notre âme ou qui la consume à petit feu et une vie de rêve comme si le paradis était à portée de main.
Telles que les lettres de l'alphabet qui s'inversent au miroir, on ressent les changements, chaque détail.
Debout la tête baissée, les rayons de soleil ne m'aident vraiment pas après cette gifle qui a fait bourdonner mes oreilles.
Mami Sow: Qui est ce garçon ?Qu'est-ce qu'il t'a donné ?
Moi: c'est notre voisin mami
Mami Sow: ce sera tata Mami pour toi
Moi: tata Mami
Mami Sow: Bien. Qu'est-ce qu'il t'a donné ?Que devrais-je répondre ?
Pendant que ma conscience me souffle de lui montrer le bracelet, mon coeur me suggère de ne pas risquer de perdre ce petit bijou.Mami Sow : d'accord. Ton frère sera content de savoir qu'à ton âge, tu fais du n'importe quoi avec des garçons.
Je la regarde ébahie par ses propos.
Mami Sow : des garçons plus âgés.
Le sourire qu'elle affiche est comparable au croissant lunaire, tellement parfait et glorieux.
Mami Sow : Arrête de faire la muette. Écoute moi bien! Tu vas faire tout ce que je te demande et je ne dirai rien à ton idiot de frère. Alors?
J'ai le choix?
Mouhamed Mbaye
1, 2, 3, ALLEZ !!!
Dans cette salle aux portes insonorisées de la maison, les répétitions se font à l'abri des voisins indiscrets.
En libérant les autres, je me concentre sur le bloc-note. Ma musique diffère de celle des autres griots et mon appartenance ne me permet pas d'extérioriser mon style.
Je n'ai pas arrêté de bosser depuis hier. Brouillon après brouillon, j'écris et je chiffonne puis des tirs au panier improvisés. Je ne suis pas fier de ce qui s'est passé avec cette fille hier. Celle-ci et Fatim se ressemblent de la même manière qu'elles sont si différentes. Des beautés similaires, des personnalités opposées.
De +221771...... :
Tu ne peux pas me faire ça Mouhamed. Depuis hier tu m'ignores, daigne au moins me répondre.
De +221771...... :
Tu vas m'épouser comme t'as dis hier?
Voici ses deux derniers messages, le même sujet comme les douze autres.
JE BAT LE TAM-TAM AVEC RAGE!
Le dérapage est un péché bien réfléchi, une envie mise en œuvre.
EN REMPLAÇANT LES BÂTONS PAR MES MAINS, LE SON DU TAM-TAM S'AMPLIFIE
L'excuse de tout le monde après l'acte devient : je n'ai pas fait exprès.
JE SENS MES MAINS ENDOLORIES MAIS RÉCONFORTÉES PAR CE LANGAGE DU TAM-TAM QUI M'INCRIMINE
Se préserver est un lapsus de la société mais le quart de la nouvelle génération ne le fait pas. Lorsque la foi nous dompte, la tentation s'éloigne. Dans le cas contraire, il est inévitable de dévier.
MES PAUMES SONT ROUGIES PAR TOUTE CETTE ÉNERGIE FOURNIE.
Je réécris mes phrases, avec la sueur débordante qui coule sur mon bloc.
Fatim Aw
C'est une main enroulée d'un bandage qui se pose sur ma bouche et une autre sur mon ventre, m'amenant ainsi vers la voiture qui s'est garée devant la boutique.
Fatim / Mouhamed : Pourquoi ?
Une question posée en même temps. Il ose me demander alors que c'est lui qui vient de se comporter comme un kidnappeur.
Moi : pourquoi tu m'as fait ça ?
Mouhamed : pourquoi tu m'as mordu par dessus mon bandage?
Moi: mais je ne savais pas que c'était toi. Désolé c'était instinctif. Maintenant tu me réponds ?
Mouhamed : à cette heure, tu n'aurais pas accepté de monter dans ma voiture.
Moi: évidemment que non. On m'attend sûrement pour dîner, déverrouille les portes.
Mouhamed : t'as gardé le bracelet, ça me fait plaisir princesse. Tiens cette clé USB et écoute le son. Tu me donnes ton avis sur whatsapp ? S'il te plaît.
Moi: et si ça me plaît pas ?
Mouhamed : Gamine ! Ça va te plaire j'en suis sûre.
Il déverrouille les portes et me retient la main.
Mouhamed : prend soin de toi.
Je lui fit un oui de la tête avant de me hâter pour descendre.
Le lendemain......
Vers Mouhamed (+22177.....) :
Tes paroles sont profondes, tellement concrètes malgré qu'elles soient abstraites. Ton Beat harmonisé au son du tam-tam ne fait ressentir que de la colère ; les notes du piano et de la guitare renvoient à l'amour , un parfait mélange d'émotions. J'adore.De Mouhamed (+22177.....) :
Merci PrincesseAlors que je m'apprêtais à sortir, les cris de Mame Ouleye me tétanisent sur place . D'autres personnes hurlent à leur tour. Elle entra en larmes dans ma chambre avant de me prendre dans ses bras et de parler en Haalpulaar.
Massa, massa, massa!
Furent les seuls mots que j'ai compris dans tout ce brouhaha après que la pièce soit remplie de voisines.
Le même scénario et le même message que renvoie leurs yeux, non je refuse de revivre cela.
Qui ? Qui est encore parti ?HELLO !!! CHAP TROP COURT AVEC LES RÉVISIONS C'EST PAS ÉVIDENT !
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Apparemment maudite
RandomUne vie presque parfaite! Assez parfaite pour faire envier plus d'un . Considérez cette phrase comme étant employée au passé. Avec des sentiments brusquement mitigés et partagés entre douleur, peine, tristesse dont aucune richesse pourrait y remédie...