La pilote n'avait pas hésité une seconde. Animée d'une soif de réponses, elle avait quitté le sanctuaire en trombe sans pour autant oublier de remercier l'accueil du gardien des lieux.
Le crépuscule lointain avait cédé sa place au ciel noir de la nuit. Pas de Lune, une couche de nuage recouvrant tout point lumineux en hauteur. Mais la cité, elle, rayonnait toujours de son bleu ciel éclatant se reflétant sur toutes les paroies, et toutes pupilles aux alentours.
Sur le bitume de la cité, la SilverFury avait repris ses droits. Comme un retour à l'état sauvage, elle était à sa place ici et le faisait bien savoir. Bien que les véhicules individuels aient pratiquement disparu, il en restait quelques uns qui nostalgiques peut-être de la sensation de conduire avaient franchi le pas, reçu leur permis indispensable malgré l'option de pilotage automatique, et acheté une voiture ou autre. Toutefois l'administration concernant les assurances pouvait en décourager plus d'un. Conduire était une lourde responsabilité, les fabricants certes peu nombreux géraient eux-mêmes l'apprentissage et le dossier d'assurance avec leurs clients afin de faciliter le transit, un test psychologique était parfois requis pour être sûr de la fiabilité des futurs conducteurs.
Ce soir là, la pilote ne pouvait rouler plus vite que la limitation. Elle était sur l'autoroute intérieur d'Ozous, une veritable quatre voies en ligne droite en plein cœur de la ville. Tout autour se dressaient des tours, des enseignes brillaient de couleurs variées vers l'intérieur des rues, et multiples ponts et voies de tramway ou métro passaient au-dessus. Ce réseaux était dit "éclatant", car de cette autoroute émanait chaque sortie menant soit à de plus petites routes de quartiers, soit aux bretelles d'entrées au grand tour plus pratique, lui, pour relier les extrêmes opposés comme par exemple du port jusqu'aux couronnes.
Cette route était donc très utilisée et surveillée. Bien que presque tout Ozous était visible depuis les écrans de caméras de surveillance, il y avait quelques points "sensibles". Contrôler le comportement de ces originaux cherchant à conduire en faisait partie.
La pilote du donc contrôler ses nerfs à vif, et essaya de faire l'élève modèle bien qu'elle était à deux-doigs de laisser l'ordinateur de bord prendre le relais pour conduire à sa place. Jamais elle n'avait eu d'ennui, et ce n'était pas demain la veille. Mais son être bouillonnait, la peur avait cédé la place à quelque chose de plus fort : une sorte de colère et d'impatience. Elle voulait qu'on lui explique si on se jouait d'elle ou non, pourquoi la procédure d'enquête ne s'était pas déroulée comme à l'accoutumé, si son rôle à elle était plus important qu'elle ne se l'était imaginée, et ce Besk semblait être la clé de toutes ses incertitudes.
Au-dessus de son casque, l'averse menaçait. L'atmosphère semblait lourde, ou alors c'était juste qu'elle était en nage à cause de son propre stress, car malgré cette forte détermination l'habitant, elle n'avait pas complètement perdu une arrière pensée qui se voulait prudente. Elle se rendait au siège de la protection civile, le domaine de la justice, les chefs de toutes les branches de la protection et l'ordre allant de simples agents de patrouille en civile aux enquêteurs d'élite, Ozous ne possédant pas d'armée. Là-bas le moindre de ses faits et gestes serait soit observé et analysé, soit elle serait mise sur écoute, mais le tout en respectant son consentement.
L'Holograme avait communiqué à l'ordinateur de la moto l'emplacement du lieu d'envoi de la note du directeur. Les messages privés étaient les seuls à avoir le luxe de garder le lieu de l'expédition secret, mais comme dans ce cas-ci se révèla être un bâtiment lié à l'utilité publique, et en plus aillant un étroit lien avec les affaires de la gouverneure, l'adresse ne sera pas supprimée lorsque la destination sera dite atteinte par le guidage automatique.
La pilote apréhendait cet "entretien", car qui lui assurait qu'en réalité elle n'allait pas être décortiquée de toute pare ? Bien qu'elle avait confiance envers les agents de l'ordre, une partie d'elle espérait que toute cette affaire puisse se régler sans problème. Mais elle était aussi curieuse, jamais elle ne s'était rendue dans cette partie de la cité, les services du gouvernat se trouvant pratiquement côte à côte pour plus de facilité. Ils étaient installés dans les tours les plus hautes et larges d'Ozous, formant une sorte d'îlot à part. Bien loin de son quartier tranquille aux bâtiments de taille plus modeste. Alors elle s'imaginait pleins de choses, peut-être trop, mais fantasmait un peu sur ces lieux qu'elle ne visiterait peut-être qu'une fois dans sa vie.
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HumandroiD
Science FictionEn 920 de l'ère Androïdienne Humains et Androïdes vivent en droits égaux. La vie commune de ses deux races est le résultat de presque un millénaire de remise en question de la vie sur Terre, et de la création du peuple Androïde. Cette égalité fut fo...