Lost in the Mist

Chapitre 7 : Ce passé qu'il est interdit d'évoquer

[Illustration par ???]

La neige tombait dans les rues de Kirigakure. Le froid avait comme endormi le village mais cela n'empêchait pas les enfants de se rendre à l'Académie. Ce n'était cependant pas le cas de tous. Assise à même le sol, une petite fille semblait perdue dans ses pensées comme si son avenir avait été happé. En une nuit, elle avait tout perdu : son père, sa mère, sa maison... et se retrouvait seule et abandonnée de tous au milieu de ces rues glaciales. Elle savait que la famille de son père ne lui viendrait pas en aide car elle était une héritière maudite du Hyôton. Quant à sa mère, elle avait été jusqu'à ce jour la seule descendante de sa lignée encore en vie en dehors de sa propre enfant.

Allait-elle mourir seule au bord de la route ? La veille encore, elle marchait au milieu de ses camarades pour retourner sur les bancs de l'Académie et étudier dans le but de devenir une Kunoichi renommée dans le but de mettre un terme aux préjugés contre le Hyôton. C'était son rêve depuis toujours : se battre pour la paix et redorer le blason de son clan. Voire devenir Mizukage, un jour ? Mais en une seule soirée, tous ses rêves avaient été brisés. Ce village dont elle ignorait l'ampleur de sa cruauté avait réduit ses espoirs au néant. Elle avait toujours eu une grande estime pour Kirigakure mais ce lieu avait désormais les mains tâchées du sang de ses parents et plus jamais elle ne ressentirait la moindre bonté envers lui ou ses habitants. Elle ne comptait pas se laisser mourir de faim. Non, elle survivrait et vengerait sa famille. Pourquoi de si sombres pensées devaient-elles traverser l'esprit d'une enfant de six ans ?

Ne pas se laisser mourir de faim incluait de devoir se nourrir et son estomac criait déjà famine. Tristement, inlassablement, il réclamait ce dont il avait été privé depuis la veille. Ayant fui sa demeure pour sauver sa vie, elle n'avait pas été en mesure d'emporter des provisions. Cependant, la souffrance l'avait guidée vers cette ruelle calme et ses espoirs s'amenuisaient au point qu'elle se demanda s'il ne serait pas préférable pour elle de se laisser mourir...

Ses grands yeux d'un vert électrique se fermèrent dans un profond soupir et son menton vint s'appuyer contre ses genoux recroquevillés contre sa poitrine. Entendant un bruit de pas dans sa direction, elle n'eut pas le courage de regarder si on venait pour elle ou non. Tant pis. Sa fin ne ferait qu'arriver plus vite que prévu. L'individu stoppa sa course face à elle. Il lui sembla qu'il réfléchissait car il resta un moment immobile. La petite fille, trahie par le bruit de son estomac, grimaça car elle aurait souhaité éviter de montrer toute faiblesse face à ce potentiel ennemi. Puis un bruit de sachet la fit légèrement tressaillir.

« Tiens, mange. » dit la voix au-dessus d'elle.

Ouvrant grand les yeux, elle se retrouva face à un généreux bentô qui la fit aussitôt saliver. Tournant ses pupilles vers son porteur, elle vit un garçon à peine plus âgé qu'elle, le teint légèrement bleuté et un air de squale. Elle le connaissait de vue mais ignorait son nom. Pourquoi lui venait-il en aide ?

« Pourquoi est-ce que tu fais ça ? Demanda la petite fille.

— Tu as l'air d'avoir faim.

— Effectivement mais...

— Ne pose pas de questions et mange alors. »

Le garçonnet avait détourné légèrement son regard et son teint s'était légèrement empourpré. Aya trouva cela plutôt mignon et lui esquissa un sourire chaleureux avant de le remercier puis d'entamer ce repas qui était devenu un luxe pour elle.

« Je m'appelle Hoshigaki Kisame, j'ai huit ans. Je t'ai déjà croisée à l'Académie...

— Nikaru Aya. Ton visage ne m'est pas inconnu mais j'ignorais que tu étais un membre du clan Hoshigaki.