Cauchemar

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« J'aurais aimé que tu vives tout ça avec moi, ça aurait été incroyable, j'te jure. »

C'est la première phrase de la lettre que je t'ai écrite lundi soir. J'aurais aimé que tu vives ma vie avec moi, ce que j'ai vu ce que je vois et ce que je vais voir.  Beaucoup de temps sans toi, c'est pas facile tu me manques beaucoup. Je ne dis plus un mot.

Reviens moi, un soleil qui brille sans rayons n'est pas un vrai soleil, il ne brille pas. Depuis la rentrée je trouve plus de sens à tout ce que je fais j'arrive pas à me convaincre que tout ça a un sens. Je te l'ai déjà expliqué que quand je t'écris je me sens mieux même si j'ai rien de spécial à te dire. En plus tu sais très bien que mes paroles les plus sincères sont écrites ici.

Aujourd'hui, c'était ennuyeux une journée banale dans un environnement banal. Cette routine devient fatiguante. Aujourd'hui, en cours, je me sentais si seule alors que j'étais entourée il y avait du monde du bruit de la vie autour de moi mais pas en moi. Je te jure cette année je me sens si vide je trouve de sens à rien, alors je parle je parle je parle, je rigole je reparle je comble le vide dans l'atmosphère je parle sans discontinuer on me l'a déjà dit d'arrêter de parler Em tu déblatères à une vitesse folle (ça c'est ma phrase) mais je peux pas je peux pas m'arrêter ce silence est tuant je me sens si seule des que je quitte mes amis je me sens seule, je passe mes heures de pause seule parce que la compagnie des gens de ma classe m'enfonce dans ma solitude. Ils se parlent entre eux sans discontinuer ça m'enfonce encore plus.  J'ai jamais autant poussé le volume de mes écouteurs dans les couloirs. Ça m'arrive même de parler aux étoiles en pensant que c'est toi. Chaque début d'année c'est pareil l'année dernière en première c'était pareil et en seconde aussi, comme en troisième et en quatrième.

Je parle et rigole sans discontinuer parce que si je le fais pas c'est la fin et c'en sera fini de moi. Ton départ m'a montré ce que ça fait de se sentir seule. Et il me le fait sentir tous les jours. J'adore écrire mais j'aime encore plus t'écrire. Ce vide en moi se comble quand je t'écris parce que je sais et je suis persuadée que tu me lis.

5 ans auparavant. Nous étions toutes les deux. Nous parlions.

4 ans auparavant, 1 an après. J'ai entendu ta mère pleurer entre mes larmes.

Je m'étais pas sentie aussi seule depuis le confinement. En fait je te l'ai toujours pas raconté. J'ai tellement de choses à te dire que je pourrais écrire Narnia édition collector.

Je t'aime, merci.

Nous nous tuerons ensemblesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant