L'hôpital

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En reprenant mes esprits j'ai balayé du regard la pièce où je me trouvais. Tout était maculé de blanc je me serais cru au paradis. Le mur qui se trouvait en face de moi avait un carrelage qui émettait une lueur qui me fis presque mal aux yeux. Dans un espèce de flou je distinguais des silhouettes de femmes probablement. Soudain, j'ai eu une violente douleur qui me fit sortir de ce flou. D'abord je l'ai senti dans ma jambe gauche, elle est remontée dans mon dos, en passant par mon bras et ma main et enfin je l'ai senti dans mon visage.

J'aperçu une infirmière passé prés de moi, avec des cheveux noirs qui dépassaient légèrement de sa coiffe, longtemps après je su qu'elle s'appelait Augustine. Elle se trouvait près du lit en face du mien, elle devait lui donner des médicaments. J'ai donc voulu lui demander où j'étais. Au même moment une déchirante douleur me cisailla la mâchoire, j'ai donc essayé de me lever et une fois debout j'ai vu le sol tourné et j'ai ressenti des brûlures atroce dans ma jambe. Je compris alors que j'avais de grave blessure et que je devais être dans un hôpital et je me suis effondré sur mon lit. L'infirmière m' ayant vu est venu me couvrir tout en me sermonant de la bêtise que je venais de faire. Une heure après elle est revenue, elle avait du comprendre  que j'avais quelque chose à lui dire, car elle avait une ardoise à la main. J'ai enfin pu poser ma question. La soignante avec un doux sourire et une voix rassurante me répondit, que je me trouvais à l'hôpital militaire Saint Juste au service des grands brûlés et que j'étais resté presque quinze jours inconscient.

Quand le médecin sut que j'étais réveillé, il est venu me voir. Il m'expliqua que mon maxillaire et ma mandibule gauche sont facturées à plusieurs endroits. Il me dit aussi que mon corps et mon visage sont recouvert de brûlures et que les plus graves sont du côté gauche et dans l'explosion j'avais perdu l'usage de mon œil.

Le lendemain midi Augustine était venu avec un plateau, dessus se trouvait une sorte de saucière en forme de bec de canard rempli de soupe je suppose et il y avait aussi un tuyau avec un entonnoir au bout. Elle a pris cet instrument et elle me l'a mis dans le nez, car je ne pouvais pas ouvrir ma bouche. C'était le seul moyen de me nourrir mais rien que ce geste me faisait tordre de douleur puis elle verssa ce liquide chaud qui me brûlait la gorge. Je me suis étouffé, elle recommança plusieurs fois et je me suis encore étranglé. Trois fois par jour je devais subir cette torture.

Quand les calmants n'agissent plus, toutes mes blessures resurgissent. Celle qui brûles et celle dont les sutures nous tiraient la peau.

Après plusieurs semaines de souffrance, j'ai recommencé à marcher avec l'aide d'un infirmier puis tout seul. Six mois plus tard je reaprenais à manger et à parler. Quand je me suis senti mieux j'ai voulu savoir à quoi je ressemblais. L'aide soignante qui nous apportait le repas dans la grande salle à manger de l'hôpital, avait un jour oublié son grand plateau d'argent. Je l'ai pris pour me regarder dedans mais avant que je puisse voir quoi que ce soit l'infirmière me l'a repris en spécifiant que cela n'était pas bien pour ma guérison. Pendant l'année que je suis resté ici, j'ai subi plus d'une quinzaine d'opérations pour refaire ma face et qu'un enfant puisse me regarder sans pleurer.Le dernier jour de mon hospitalisation, le médecin m'a donné une prothèse pour cacher mon visage meurtri, par ces brûlures et ces chirurgies répétées.

J'ai traversé le dortoir puis je suis passé dans le couloir qui menait aux escaliers. Je les ai descendu et en arrivant dans la cour, j'ai vu ma section qui m' attendait. Mon capitaine s'est approché de moi et il m'a dit :

- Félicitation lieutenant, vous êtes officiellement chevalier de la légion d'honneur pour acte de bravoure.

Il m'a accroché cette médaille sur ma poitrine. Ma compagnie m'applaudie et je pouvait voir dans leurs yeux l'admiration qu'ils avaient pour leur lieutenant puis il m'ont accompagné jusqu'à à la gare en direction de Chaline ville où habitait mon grand-père. Pour finir ma convalescence chez lui.

Histoire d'un officierOù les histoires vivent. Découvrez maintenant