Black Poplar - Une Enquête Épineuse

Chapitre 1 : Intégration et Week-end associé

« Notre totem a disparu ! hurla soudainement quelqu'un. On nous a volé notre totem ! »

C'était la voix de Timéo, un chevalier. Aussitôt, Sam s'avança vers lui et se mit à le questionner :

« A quoi ressemble votre totem ? Quand et où l'as-tu vu pour la dernière fois ? Qu'as-tu fait ce matin ?

- C'est un sac à dos customisé en princesse ! Ce matin, j'étais en cours avec vous. A la pause je suis allé au foyer, j'ai acheté un croissant et un café, parce que j'avais du mal à rester réveillé.

- Tu avais encore ton sac à ce moment-là ? questionna Sam, en mordillant un stylo sorti de nulle-part.

- Tu veux dire le totem ? Oui, bien sûr, il y a mon porte-monnaie dedans, j'en avais besoin pour payer. Après je suis allé m'asseoir dans le canapé et j'ai grignoté en attendant la fin de la pause.

- J'imagine qu'ensuite tu t'es relevé du canapé et que tu es allé en cours ?

- C'est juste, acquiesça Timéo.

- Avant de crier au voleur, tu es allé voir au foyer, à côté du canapé si ton sac ... totem était encore là ? s'agaça Sam.

- Non, mais j'y vais de ce pas ! Merci les amis ! »

Alors que Timéo s'éloignait, Sam se tourna vers son ami pour l'inviter manger. Mais celui-ci avait encore une fois disparu. Dépitée, Sam alla manger en se promettant d'avoir une discussion sérieuse avec Noé sur ses disparitions récurrentes et répétitives.

Le jour tant attendu du WEI arriva finalement. Le sac à dos vissé aux épaules, la tente, le matelas et le sac de couchage fixés consciencieusement sur le dessus, Sam était fin prête. Impatiente, elle guettait Noé à travers la foule d'étudiants aussi excités qu'elle. Malgré le mauvais temps, elle restait persuadée qu'ils passeraient un super week-end !

Lorsqu'elle repéra enfin son ami, elle lui fit de grands signes et s'approcha de lui en sautillant :

« Coucou ! C'est le WEI ! On va au WEI ! C'est trop génial ! J'avais tellement hâte d'y être !

- Je partage ton enthousiasme, bien que son expression chez toi soit un tantinet démesuré, annonça Noé.

- Beaucoup de mots compliqués pour me dire ''Moi aussi'', le taquina-t-elle, sans se départir de son sourire. Elle est où ta tente ? Et ton matelas ? Tu n'as qu'un sac de couchage ? Tu partages la tente de quelqu'un ?

- Beaucoup de questions inutiles pour me demander comment se passeront mes deux prochaines nuits. Je n'ai pas de tente, ni de matelas, mon sac de couchage est censé être étanche et non, je n'avais pas l'intention de m'imposer dans la tente d'un camarade.

- Alors c'est décidé. Tu dormiras avec moi ! Allez, en route, le bus va partir ! »

Sans lui laisser le temps de répondre, Sam prit la direction des autocars.

Le trajet se fit dans les chants et la (trop) bonne humeur. Sur place, chacun s'installa à son rythme et par famille afin d'être prêt lors de l'ouverture des tireuses.

Pendant que la fête battait son plein, les tentes furent saccagées. Évidemment, Sam sauta sur l'occasion pour enquêter et découvrir qui avait bien pu faire ça. Dans un premier temps, elle observa les dégâts : tentes remplies de copeaux de bois, de farine ou de riz, affaires complètement trempées, voire inutilisables pour cause de boules gluantes et malodorantes. Elle traça sur une carte sommaire du camping les emplacements des tentes touchées, pendant que Noé partait, en titubant, poser des questions à tous ceux qu'il croisait.

Assise sur une buche à côté du feu, la jeune femme lista mentalement les personnes qui n'étaient pas suspectes : les danseurs, les cuisiniers volontaires, les accros de la tireuse et les pyromanes. Malheureusement, il restait toujours trop de suspects et elle commençait à sentir sa motivation diminuer. Mais à ce moment-là, Noé s'affala à côté d'elle comme un arbre abattu par un bûcheron :

« Aucun individu ne fut témoin d'un quelconque acte malhonnête, déclara-t-il. J'ai visionné les vidéos que nos camarades avaient filmé afin de partager sur leurs réseaux sociaux, ou à conserver pour la soirée ''Qui est-ce qui''. Malheureusement, nous ne distinguons rien, l'obscurité est trop forte.

- Fascinant, tu gardes ton langage soutenu même quand tu es alcoolisé, nota Sam, amusée. Mais tu as relevé un détail important pour ce soir : on ne voit rien. On reprendra l'enquête demain. »

Les deux amis profitèrent encore un peu de la fête, avant de se coucher au petit matin dans la tente de Sam. Blottis dans leurs sacs de couchage, ils furent réveillés quelques heures plus tard par le doux chant de la fanfare qui beuglait des « C'est le WEI ! C'est pas l'heure de dormir ! » à tue-tête en secouant les tentes.

A nouveau sur pieds, Sam alla inspecter à la lumière du jour les tentes les plus touchées et repéra beaucoup de traces de pas. En jetant un œil et en comparant les traces près des huit dernières tentes non touchées, elle réalisa qu'il y avait plusieurs coupables, que ceux-ci avaient certainement de très grands pieds et du riz, de la farine ou des copeaux de bois sur leurs chaussures. L'étau se resserrait enfin : seules quatre personnes, parmi les habitants des huit tentes non touchées, correspondaient à ce critère. Pas vraiment intimidée, Sam s'approcha de chacun d'eux et les questionna à tour de rôle :

« Bonjour ! Qu'est-ce qui te plait le plus au WEI ?

- Salut ! Je trouve ça sympa que les 1A puissent s'intégrer et se connaître. Ils font partie de la famille de l'ENSTIB maintenant, se réjouit Enzo.

- Moi, tant qu'il y a de quoi se remplir la gorge et danser, tout me va ! chanta Matthieu.

- C'est trop cool de faire du camping et de s'amuser ! affirma Greg. En plus au WEI tout est permis !

- Je t'avoue qu'on est un peu déçu quand même, ronchonna Carl. Le WEI c'était mieux avant ! »

Alors que Sam ressassait ses conversations en boucle afin de trouver un indice, Noé s'assit à côté d'elle et lui lança un clin d'œil complice :

« J'ai une bonne nouvelle pour toi !

- Tu as découvert comment avoir accès aux douches ?

- Non, désolé, s'excusa l'étudiant. Par contre, en allant contre mes valeurs éthiques de respects de la vie privée, j'ai découvert des preuves matérielles.

- Peux-tu être plus précis ? s'intéressa Sam.

- J'ai découvert l'emballage d'un paquet de farine, jeté dans une des poubelles du camping. J'ai donc accidentellement regardé à l'intérieur des tentes sauves aux alentours de la poubelle et j'y ai découvert un sachet de riz entamé et des sacs de copeaux de bois.

- Noé tu es génial ! »

Folle de joie, Sam sauta dans les bras de son ami, sans remarquer que celui-ci rougissait. Ils avaient enfin des preuves pour déterminer les coupables. En sautillant, Sam pu annoncer aux membres du BDE les noms des coupables et ceux-ci furent convoqués sans plus tarder. La sentence était évidente : ils devraient nettoyer toutes les tentes qu'ils avaient sabotées !

Le WEI pu se terminer sans plus d'anicroches, dans la joie, la bière et la bonne humeur.