Chapitre 4 : Le pianiste coupable

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Le lendemain matin, Sam se mit à la recherche du coupable dès qu'elle en eut l'occasion. Pendant la nuit, elle avait modifié le petit haut-parleur à connexion Bluetooth, afin qu'il émette un bruit lorsqu'elle s'approcherait du portable auquel il était relié, dans un rayon de cinq mètres. A la première heure, elle fit tranquillement le tour de l'amphithéâtre, attendant que son outil lui indique son coupable. Celui-ci se mit à grésiller quand elle passa à côté d'Antoine. Un sourire victorieux se dessina sur ses lèvres alors qu'elle faisait un signe à Noé. Ils s'installèrent à ses côtés et Sam l'attaqua sans attendre :

« Antoine, on sait que c'est toi qui a trafiqué le piano.

- Vous allez me demander d'arrêter ? Et aussi pourquoi j'ai fait ça ?

- Et bien ... hésita la jeune femme.

- Non, j'ai compris et je comprends ta démarche, la coupa Noé. Est-ce que tu veux de l'aide ?

- Ah bon ? sursauta Sam, perdue.

- Ça m'étonnerait, fit Antoine, sceptique.

- Tu as essayé de faire passer un message dans tes partitions mais que seule une personne avertie puisse recevoir ; en l'occurrence, quelqu'un qui a fait du solfège et qui a une oreille musicale absolue. Cependant, il y a beaucoup de fautes dans le message, ce qui le rend assez incompréhensible. Mais de ce que j'ai compris, ça se passe dans les années 1985. »

Très surpris, Antoine et Sam le dévisagèrent. Il leur fit un clin d'œil et se concentra sur le cours. Toute la nuit, il avait réfléchi à cette mélodie. Il avait transcrit la partition, et avait relevé les éléments les plus importants. Tout ceci lui faisait l'effet d'un code, il voulait absolument le décrypter.

A la pause, Antoine décida de tout raconter à ses nouveaux amis.

« Il y a quelques années, dans le grenier de la maison familiale, j'ai découvert des cartons contenant les recherches scientifiques de mon grand-père. J'ignore sur quoi elles portaient car tout est codé et il a disparu il y a dix ans, mais ce dont je suis sûr, c'est qu'il est venu ici. Il y a le logo de l'ESSTIB sur plusieurs de ses documents.

- Autrement dit, l'ENSTIB d'avant, commenta Sam.

- Exact, acquiesça Antoine. C'est pourquoi je me suis inscrit à l'ENSTIB : j'aimerai retrouver la trace de mon grand-père et découvrir ce qui l'a forcé à disparaitre.

- Quel est le rapport avec le piano ? demanda Noé.

- J'ai trouvé la partition dans le grenier avec le reste des documents. En haut, il y avait une heure écrite, alors je me suis dit que je devrai jouer ce morceau à cette heure et que quelqu'un le reconnaîtrait.

- C'est tordu ...

- Mais ça se tient, marmonna Noé. Y avait-il d'autres indices sur cette partition ? Est-ce que je pourrai la voir ?

- Je n'ai rien remarqué d'anormal. Je me suis inscrit en prépa et j'ai commencé à apprendre le piano quand j'ai découvert les cartons il y a deux ans. Je n'ai peut-être pas encore assez d'expérience pour trouver les subtilités musicales, avoua-t-il. Mais je peux te l'amener demain si tu veux.

- Merci beaucoup !

- Et il y avait aussi une vieille machine à écrire cassée avec, mais je ne pense pas que cela aie une importance. »

Black Poplar - Une Enquête ÉpineuseWhere stories live. Discover now