Le lendemain matin, Sam se mit à la recherche du coupable dès qu'elle en eut l'occasion. Pendant la nuit, elle avait modifié le petit haut-parleur à connexion Bluetooth, afin qu'il émette un bruit lorsqu'elle s'approcherait du portable auquel il était relié, dans un rayon de cinq mètres. A la première heure, elle fit tranquillement le tour de l'amphithéâtre, attendant que son outil lui indique son coupable. Celui-ci se mit à grésiller quand elle passa à côté d'Antoine. Un sourire victorieux se dessina sur ses lèvres alors qu'elle faisait un signe à Noé. Ils s'installèrent à ses côtés et Sam l'attaqua sans attendre :
« Antoine, on sait que c'est toi qui a trafiqué le piano.
- Vous allez me demander d'arrêter ? Et aussi pourquoi j'ai fait ça ?
- Et bien ... hésita la jeune femme.
- Non, j'ai compris et je comprends ta démarche, la coupa Noé. Est-ce que tu veux de l'aide ?
- Ah bon ? sursauta Sam, perdue.
- Ça m'étonnerait, fit Antoine, sceptique.
- Tu as essayé de faire passer un message dans tes partitions mais que seule une personne avertie puisse recevoir ; en l'occurrence, quelqu'un qui a fait du solfège et qui a une oreille musicale absolue. Cependant, il y a beaucoup de fautes dans le message, ce qui le rend assez incompréhensible. Mais de ce que j'ai compris, ça se passe dans les années 1985. »
Très surpris, Antoine et Sam le dévisagèrent. Il leur fit un clin d'œil et se concentra sur le cours. Toute la nuit, il avait réfléchi à cette mélodie. Il avait transcrit la partition, et avait relevé les éléments les plus importants. Tout ceci lui faisait l'effet d'un code, il voulait absolument le décrypter.
A la pause, Antoine décida de tout raconter à ses nouveaux amis.
« Il y a quelques années, dans le grenier de la maison familiale, j'ai découvert des cartons contenant les recherches scientifiques de mon grand-père. J'ignore sur quoi elles portaient car tout est codé et il a disparu il y a dix ans, mais ce dont je suis sûr, c'est qu'il est venu ici. Il y a le logo de l'ESSTIB sur plusieurs de ses documents.
- Autrement dit, l'ENSTIB d'avant, commenta Sam.
- Exact, acquiesça Antoine. C'est pourquoi je me suis inscrit à l'ENSTIB : j'aimerai retrouver la trace de mon grand-père et découvrir ce qui l'a forcé à disparaitre.
- Quel est le rapport avec le piano ? demanda Noé.
- J'ai trouvé la partition dans le grenier avec le reste des documents. En haut, il y avait une heure écrite, alors je me suis dit que je devrai jouer ce morceau à cette heure et que quelqu'un le reconnaîtrait.
- C'est tordu ...
- Mais ça se tient, marmonna Noé. Y avait-il d'autres indices sur cette partition ? Est-ce que je pourrai la voir ?
- Je n'ai rien remarqué d'anormal. Je me suis inscrit en prépa et j'ai commencé à apprendre le piano quand j'ai découvert les cartons il y a deux ans. Je n'ai peut-être pas encore assez d'expérience pour trouver les subtilités musicales, avoua-t-il. Mais je peux te l'amener demain si tu veux.
- Merci beaucoup !
- Et il y avait aussi une vieille machine à écrire cassée avec, mais je ne pense pas que cela aie une importance. »

YOU ARE READING
Black Poplar - Une Enquête Épineuse
AdventureL'ENSTIB est une école d'ingénieur spécialisée dans le bois. Or, avec du bois on peut faire des maisons, ou du papier. Et avec du papier, on peut faire des journaux. Comme par exemple, la Gaz'Hêtre, le journal de l'école, où on peut lire chaque mois...