CHAPITRE 9: Pourquoi l'avez-vous fait?

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‹‹ La nuit s'était perdue dans le temps, les nuages avaient cessé de bouger, le ciel était vide et la pâle lumière sur cette route était contraignante. Ma vision biaisée par cette faible teneur en lumière, j'avançai dans un noir quelques peu refait de discrets faisceaux d'astres lunaire. Le corps alourdi et endolori,  la fatigue poignante et l'envie irrépressible de rabattre mes paupières, je conduisais, mes mains cramponnées sur le volant, mes épaules légèrement affaissées et mes yeux partiellement rabattu.  Un calme fou m'avait saisi, une quiétude inébranlable m'avait envahi me  poussant un peu plus dans les bras douillet et frêles de Morphée. Je ne pensais à rien ou plutôt, je ne pensais qu'à ce moment où je retrouverais mon lit. Mais, soudain, alors que la rue s'était entiché d'un calme qui me laissait endormi, des bruits pertubants, agaçants, jaillirent du devant. Des hurlements, des cris de rages et des tapages impétueux,, bref une avalanche de son exécrable. Sur moment, j'eus peur. L'impression de ne plus être en sécurité me remplit et l'envie de fuir cette situation qui s'était entichée d'un doute assez pointu me pinça les nerfs. Alors, de manière plus instinctive, je plaquai les vitesses, espérant ne point tomber dans une affaire ensanglantée de gang ou de voyous du quartier. La route paraissait dégagée, plus j'avançais, plus les bruits de faisaient intenses accentuant les battements irréguliers de mon cœur. J'avais peur, et je ne pouvais me trouver dans de telles histoires. Et, la cerise sur le gâteau, c'était ce coup de feu. En moins de temps qu'il le fallait j'augmentai une autre vitesse, appuyant nerveusement sur l'accélérateur. Je filais, mon corps tambourinait, mes nerfs étaient à vifs et je n'avais, une fois proche du lieu où les bruits giclaient, le temps de poser une quelconque attention. Erreur, que je crois avoir commise. Parce que à cet instant, alors que mon pied était décidé à ne point se replier, une jeune fille apparaît devant moi. Je vous jure que j'aurais voulu éviter ce qui c'était passé, mais tout est passé si vite, que je n'eus le temps que de ralentir une demi-seconde allégeant le choc, enfin je crois. Je suis désolé, j'avais pas voulu le faire. J'étais en proie à une peur qui me contrôlait moi et mes pensées. Je suis vraiment navré. ››
Il est nerveux, ses yeux sont toujours aussi fuyant, ses mains ne tiennent plus en place et ses yeux, pour le peu de temps que j'ai eu à les voir, ils semblaient purs, étincelants et pleins de tristesses. Était-ce les regrets, les remords, la culpabilité ? Sans doute. Il avait l'air de s'en vouloir énormément, comme si toute la faute lui revenait. Je le regardais et je ne pouvais m'empêcher de croire qu'il disait vrai, que sa tristesse ne pouvait cacher un si gros mensonge. Non, il ne mentait pas, il avait mal du tort qu'il avait fait à mon petit corps. Mais, malgré ce sentiment qu'il était véridique, quelque chose me chifonnait, un détail paraissait omis. Je me souviens que la voiture qui m'avait percutée, c'était en allé, mais alors comment ? Comment puis- je me retrouver ici et ce, par la bienveillance de celui qui m'avait cogné? Attends, je comprends plus rien.
- Pourquoi m'avais-tu abandonné pour ensuite revenir ? Demandai-je immédiatement les sourcils renfrognés et les yeux braqués sur lui.
- Je... Je, commença-t-il, titubant sur ses mots.
- Mais parle, je t'écoute.
-  J'avais peur. J'ai paniqué surtout avec ces coups feux. Et cette foule de personnes qui te coursait ne m'inspirait aucune sûreté. Je me suis dit, que descendre de la voiture et venir te porter secours alors qu'ils étaient prêts à te lapider, aurait fait de moi une victime et aussi, les aurait encouragé leur mission. Alors j'ai préféré partir dans l'intention de venir vous prendre. Je n'avais aucunement envie de vous laisser mourir sur cette route. Croyez-moi, malgré cette peur, j'avais profondément envie de vous aider.
- C'est pour ça que vous vous êtes senti obligé de payer tous mes frais de soins?
- Non, détrompez-vous, je les fais par charité, mais aussi par devoir. C'est vrai, je pouvais vous laisser dans une telle situation, vous voyant mourir alors que je pouvais faire quelque chose.
- En clair j'ai raison, vous vous êtes sentis obligé. Mais ne vous en faites pas, je n'y trouve pas d'objection. De toute manière, je vous dois la vie... La vie. Je baisse la tête laissant de mornes souvenir refaire surface et je reviens à plisser mes sourcils, dépitée et rageuse. Je reviens à détester cette vie qu'on m'a redonnée, à m'accabler de pourquoi.
- Hey, vous êtes là ? M'interrompt cette personne dont je connais toujours pas le prénom.
Je tique presque et je me redresse essayant d'effacer ses macules de tristesse sur mon visage.
- Oui je suis là. Je pensais à un truc en fait.
- Bien, je comprends.
- Avant que je n'oublie. S'il vous plaît, comment dois-je vous appeler ?
- Jacques. Je suis Jacques. Dit-il avec un ton plus enjôleur et plus confiant.
Je suis surprise de ce charme qu'il dégage à l'instant, mais je ne le montre.
- Moi, c'est Angela. Enchantée.

ANGELAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant