#6 - nouveau jour

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Inconnu

Comme tout les matins je sors de ma maison à pied. Et je me dirige vers le lycée. Sur le trajets je met ma musique à fond dans mes oreilles, je ne regarde personne. Je fixe le sol tout en encrant mes yeux dans le vide. Je roule mon joint machinalement et le porte à mes lèvres. Je me referme sur moi même et ne parle pas jusqu'à mon arrivée. Même si j'essaye de penser ça ne servira à rien. Alors je porte le rouleau à ma bouche et aspire cette substance qui me détruira les poumons. Mais je m'en fou. Après tout je n'ai rien à perdre.

Vous vous dites sûrement que si, que je suis jeune, que j'ai la vie devant moi. Cependant ce n'est qu'une foutaise. Je n'ai plus d'espoir et plus d'envie. Je fais mes tâches machinalement comme un vieux disque rayé et pourtant mon coeur bat toujours. Vous comprendrez pourquoi. Mais plus tard. Pour l'instant c'est trop dur, poser les mots dessus rendrait les choses réelles et je ne veux pas de ça. Je veux être encore un instant innocent et retourner dans ma jeunesse. Dans mon enfance inconsciente.

Je plane tellement que je ne me vois pas approcher du lycée. Ni même mes potes se foutrent de ma gueule qui doit être explosé. Je dois avoir des cernes monstrueux et une mine meurtrière. C'est comme ça quand je suis stone. On voit mon vrai moi mais pourtant je me sens paisible. Alors que les autres sont joyeux et insoucieux.
Je leur fait un grand sourire qui dévoile toutes mes dents blanches et parfaitement alignées. Je donne un coup dans l'épaule de celui qui est le plus proche de moi et rigole avec eux. C'est mon rôle et je le jouerai jusqu'au bout. Quoiqu'il m'en coûte. Nous explosons de rire, ils sont tous faux et pourtant ça fait du bien. Nous retrouvons nos habitudes, j'arrive, ils se foutent de moi, on rigole, on se moque des autres et on va en cours tout en se faisant correctement remarquer. Vous pouvez trouver ça puéril mais c'est notre rituel.

J'écrase mon joint sous ma semelle el le jette dans la poubelle la plus proche. Les gars se demandent encore pourquoi je ne fais pas comme tout le monde en le laissant par terre. Mais ils n'ont toujours pas compris que c'est un geste du quotidien qui entretient la planète. Pas comme tout ces fumeurs irrespectueux. J'ai beau être le populaire, bad boy et beau gosse du bahut je ne suis pas un connard pour autant.

Nous entrons dans le bâtiment comme une meute. Nous faisons du bruit, nous poussons quiconque se trouve sur notre chemin sans pitié. Certains nous jette des regards noirs, d'autres nous regardent avec envie. Autant bien les filles que les mecs. Ça leur fait plaisir, à mes potes... mais pas à moi. Enfin si mais pas comme ça. J'ai l'impression de n'être rien d'autre qu'un simple bout de viande.
D'un coup je vois une grande blonde se démarquer de la foule et s'approcher de moi perchée sur des haut talons de couleur rouge.
- Coucou bébé, susurre t-elle à mon oreille.
- Salut Sandy, je réponds en essayant d'adopter une voix mielleuse.
Elle plaque sa bouche pulpeuse sur la mienne comme pour me la gober. Je réagis par réflexe. Le populaire et la populaire ensemble. Rien de mieux dans un bahut. Je l'attrape par les hanches pour faire croire à un semblant de réaction et de passion. Une fois satisfaite elle se décole de moi et souri.
- On va en cours ?
- Je passe d'abord au toilette, réponds-je.
Elle me fait un chaste baiser et part heureuse en direction de la salle. Mes potes me regardent avec un lourd sous entendu dans les yeux. Je ne relève pas, me marre avec eux et part en direction des toilettes.

Arrivé à cet endroit  je claque fort la porte. Il n'y a personne à cette heure là. Je me regarde dans le miroir. Je souris, d'un sourire hypocrite et arrogant comme j'ai l'habitude de faire, celui que les gens aiment, celui que Sandy apprécie mais aussi celui que je déteste tant et pourtant qui me définit. Des larmes perles au coin de mes yeux, je les chasses d'un geste. Personne ne doit me voir dans cet état. Personne.

D'un coup la porte s'ouvre, j'essuie mes yeux précipitamment et tourne la tête. Je le vois, lui. Il entre et me fixe de ses beaux yeux.
- Je peux t'aider ? demandais-je précipitamment.
- Pas le moins du monde.
Il était resté proche de la porte. Il s'avança jusqu'à moi sans me quitter des yeux.
- C'est plutôt à moi de te demander ça, reprend-il.
- Et pourquoi ?
- T'as les yeux rouges.
- Tu n'as pas à t'en mêler Victor.
- Un mec qui pleur dans les chiottes avant les cours c'est pas courant.
- CASSE TOI !
- Non, tu n'as rien à me dire.
Je vois la peur s'encrer dans son regard. Il a beau dire qu'il ne partira pas je sais l'effet que je lui fait. Tout le monde à cette opinion de moi. Je dois maintenir mon rôle alors je prend une grande inspiration et hurle :
- DEGAGE !
Je peut distinguer de la tristesse mélanger à de la haine dans ses yeux.
- Je te déteste mais ne crois pas que j'ai peur de toi.
Il tourne les talons et s'en va me laissant seul dans ma tristesse.

- - -

Coucou, ça y est je me suis vraiment remise à fond dans l'écriture ! Alors tu en penses quoi ? Qu'elle est l'hypothèse que tu fais sur le passé et le présent de cet inconnu ? Veux-tu en savoir plus sur lui ? Qu'elles emotions as-tu ressenti ?
N'hésite pas à me laisser un commentaire ou à m'en parler en privé .

Kiss sur toi **3

Lui, moi et ce carnet (EDITÉ)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant