#8 - Aide moi

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Victor

Je ne sais pas ce qu'il faisait là mais il m'a fait peur. Pourquoi un garçon qui a tout pour lui se met dans un état pareil ? Il a des copines, des potes et va à des fêtes, sans parler de l'admiration qu'il a de la part des autres. Il aurait put être un ami, mais ça aurait été dans une autre vie. Je sais que tout ce que j'énumère est très superficiel mais au fond, la vie ne l'est-elle pas ? Vous savez, superficielle. Enfin bon, le monde ne tourne plus rond, tout part en vrille et je suis impuissant face à cet ouragan.

Je ne sais pas ce qu'il se passe dans sa vie mais ça doit être grave ou, du moins, dur à affronter pour lui. Il n'a pas voulu que je le raccompagne jusque chez lui ce qui me paraît étrange. Personne ne plante quelqu'un au milieu d'une rue alors qu'il le ramène gentiment chez lui car le fameux être humain est incapable de parler.

Enfin bref, je n'ai sûrement pas le droit de m'en mêler. Je regarde la porte de sa maison se fermer et je fais demi-tour. Il fait nuit dehors mais je me sens bien et calme. Je prend la direction de chez moi. En ouvrant la porte de ma propre habitation je me rend compte que je ne sais même pas si ma mère rentre ou pas. Et si oui à quelle heure. Tout à coup je m'en veux de ne pas l'avoir appelé à la sortie des cours. Mais il fallait que je réfléchisse et marcher m'a toujours aidé. Même si de base je ne trouve jamais personne à l'arrière de l'école. Je ne comprend même pas ce qu'il foutait là...

— Mon chéri ? crie une voix féminine.

— Maman ? Je suis en bas.

— Tu étais passé où ? demande t-elle en me serrant dans ses bras.

Nous rigolons alors qu'elle me chatouille en m'étouffant. Je la repousse gentiment et lui dis :

— J'ai raccompagné quelqu'un chez lui. Il était pas dans son assiette alors je l'ai aidé.

— Et c'est qui ?

Elle a toujours été de nature curieuse, elle peut être mignonne mais envahissante comme maman.

— Diego, réponds-je en soufflant bruyamment.

— Tu ne l'apprécies même pas...

— Il faut croire que je suis trop sympa pour laisser dans la merde le pire des connards.

— Poussin... souffle-t-elle bruyamment.

— Mais...

— Pas de mais. Tu ne peux pas l'insulter sans raison.

— Tu rigoles j'espère ! Ce n'est pas sans raison ! Ce mec est juste un énorme connard qui ne pense qu'à sa belle gueule !

— Et si tu avais tord ? Et si c'était lui ? Et si...

— Maman stop ! Premièrement il n'a pas l'air malheureux (je réfléchis un instant), bon d'accord, vu l'épisode de tout à l'heure peut-être que si. Mais à part ça il a une copine, des potes, une belle baraque, du fric, des "admiratrices", dis-je en mimant les guillemets et tout le tralala qui va avec. Il est frais, beau gosse, musclé je l'avoue mais avant tout il est débile et ne vois pas plus loin que le bout de son nez. En plus de ça je n'ai parler si on peut dire ça, avec l'inconnu du carnet donc ne commence pas à faire des suppositions s'il te plaît.

— Bien sûr mon poussin. C'est juste que tu me connais, moi et ma curiosité.

— Je sais maman. JE te fais des bisous. Je vais me coucher.

Elle prend un air inquiet et me regarde de haut en bas.

— Tu n'as pas faim ?

— Non, mais promis demain matin je prend le temps.

Lui, moi et ce carnet (EDITÉ)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant