enfin le royaume

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Une spirale au milieu de ma poitrine, je pourrais tomber mais je ne le fais pas, je ne trouve plus exactement le vide, simplement l'idée du vide. Je suis devenue très vite. Me voilà. Il ne manque plus rien que des mains sur mes cuisses et la nuit. J'ai vu Good Time, vous imaginez ? Vous voyez à quel point  le passé était faux, que maintenant tout est vrai ? Je vis dans le désir de l'instant, j'en ai presque le souffle coupé.

Il a dit - C'est bientôt ton anniversaire, j'ai dit - Je ne veux pas - Pourquoi - Ça m'angoisse - De vieillir ? - De vieillir. - Tu as peur (à moitié une question, à moitié une certitude) ? - Oui, j'ai peur.

Il a compris la peur comme il a compris la pièce avec le porche et les vagues, comme il a compris les fausses glycines et le fait que je sois perdue, que j'aie peur de tomber.

Maintenant je l'aime.  J'aime son rire, j'aime qu'il aime la télé-réalité et l'art contemporain tout autant que les garçons qui se maquillent, qu'il veuille faire la conversation à ma mère, qu'il soit poli. J'aime son prénom et j'aime qu'on parle de dieu. J'aime qu'il me dise qu'il m'aime. J'aime qu'il ne m'aimera jamais comme ça (ou que je ne laisserai jamais). J'aime qu'il touche mes cheveux et qu'il trouve que je sens bon sans que ça ait du sens. Qu'on parle de cul et de Hamlet et de American Beauty - qu'il me dise qu'il faut que j'achète le DVD pour qu'il puisse le voir. Je veux lui prêter tous les DVD de la terre. J'aime d'autres personnes. Et je l'aime lui.

Vous sentez mon désir ?

(Octobre, migraine)

                                                                                                   

                                                                                                       


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