Tu m'as trahi et tu continues de mentir sans honte. La colère est telle que j'écrase mon poing contre le mur, plusieurs fois. Je ne m'arrête seulement quand je vois que je tache le mur de sang. La douleur est si forte. Pourquoi toi ? Tu m'aimes, non ?Je m'effondre sur le sol. Je prends un coussin et je hurle dedans. Les coups reprennent de plus belles. Je ne sens plus mon bras. Mon cœur est trop plein. Je ne te déteste même pas. Je sais que je ne te mérite pas. Je monte sur le toit. J'arrête de te répondre. J'éteins mon téléphone en te disant que je vais bien, que je te souhaite une belle nuit, mais je n'arrive pas à te dire je t'aime.
Ilfait nuit noire. Je peux voir toutes les étoiles et la lune. J'aimeraitellement fumer une clope mais il n'y en a pas. Je m'allonge sur le toit pourobserver la nuit, le silence et mon cœur qui bat si vite. J'essaie de me viderl'esprit mais ton visage me hante et tes mensonges me collent à la peau. Jeferme les yeux. J'ai peur. Je me sens si mal, si affreuse, si abandonnée. Maisà quoi devais-je m'attendre ? Je suis faite pour être blessée par lesautres, une écorchée vive que l'on présente en cours de science pour y montrerchacun des muscles et filaments. Je suis à nue. Je suis ouverte, mais cettefois-ci ce n'est pas mon sang qui coule de mes veines mais des larmesintarissables sur ma joue. J'essaie de me calmer mais rien n'y fait. Je mets mamain sur ma bouche pour étouffer mes sanglots. Je ne veux pas que l'on ne mevoit ni que l'on m'entende. Tu me donnes envie de sauter du toit tellement tume fais mal. Cette douleur qui me transperce, me paralyse, je n'arrive plus àpenser, je deviens folle. Je me lève pour rentrer mais je glisse. La mort enface à face me sourit, mais elle sait qu'elle ne m'aura pas cette fois. Jerentre. Mon cœur ne sent plus rien. Plus rien n'existe. Je m'endors en pleurantdans le silence.
Tu t'en veux, tu pleures, tu dis que tu m'aimes, que tu ne me mérites pas. Et tu pleures et tu pleures, sans pouvoir t'arrêter, et c'est moi qui finirai par te consoler. Ton visage en sanglot me déchire bien plus que ma rage me démange. Tu finis dans mes bras, je caresse tes cheveux et je sèche tes larmes. Je te dis que ça va aller, que ce n'est pas grave, que je t'aime et que je te pardonne. À la fin du jour, c'est moi qui pleurais et tu n'étais pas là. Non, toi tu dormais sur tes deux oreilles en te disant qu'un « bonne nuit, je t'aime » effacerait la journée. Mais tes mensonges me hantent. Ta trahison me colle à la peau. Et je te déteste tellement fort, que j'aimerai ne plus t'aimer. Mais je t'aime, et je t'aime tellement, que ce soir-là, et comme tous les autres soirs où tu pleureras car tu as merdé, c'est moi qui finirais seule, meurtrie, à m'endormir en sanglots.