K- Tu es devenu un vrai philosophe

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-Allez!! Lis le au moins! Tu comprendras pas si tu ne commences pas par l'essentiel!

Katsuki souffla en laissant sa tête retomber lourdement sur son bureau.

-Je vais rien comprendre et ça m'ennuie d'avance!

-Mais lis et tu verras!! Sinon je t'expliquerai!!

Katsuki souffla une énième fois et pris la première feuille.

"Ce qui manque au fond, c'est de voir clair en moi, de savoir ce que je dois faire et non ce que je dois connaître, sauf dans la mesure où la connaissance précède toujours l'action. Il s'agit de comprendre ma destination, de voir ce que Dieu au fond veut que je fasse ; il s'agit de trouver une vérité qui en soit une pour moi, de trouver l'idée pour laquelle... je veux vivre et mourir."

Le blond fronça les sourcils. Sans compter le côté religieux, s'était exactement ce qu'il pensait. Pour une fois, depuis longtemps en philosophie, c'était clair et il était complètement d'accord. C'était qui l'auteur ? Kierkegaard ? Quel nom de merde...

-Tu as l'air d'avoir compris le texte. C'est bien! Tu fais des progrès! On passe à la suite ?

Katsuki la regarda et laissa le trouble qui l'avait précédemment pris de coté. Il y pensera plus tard. Il tourna la feuille et lis l'autre à haute voix.

"Nous, en effet, nous ne participons pas du tout d'une manière réelle à l'existence. Tout nature périssable, placée entre la naissance et la mort, n'offre d'elle-même qu'une image et une apparence dépourvues de consistance. Si l'on veut appliquer son esprit pour essayer de la saisir, il en va comme de l'eau que l'on presse avec force dans sa main : plus on la serre en tachant de la retenir, plus les doigts qui l'entourent la laisse s'écouler et se perdre."

Katsuki se sentit perdu et en même temps parfaitement conscient. Le thème, il l'avait compris. Mais autre chose le titillait. Itsuka le regarda un moment, attends une réponse ou une réflexion de la part du blond, mais rien. Elle fut surprise.

-Quelque chose ne vas pas ? Le texte de Podocrates te gêne tant que ça ?

Katsuki jeta un bref regard vers elle puis se tourna vers sa feuille.

-Rien... Continuons.

Il tourna la feuille et entama la lecture, beaucoup moins sur de lui et tourmenté par sa réflexion.

"-Être ou ne pas être- n'est donc pas toute la question. Il faut aussi se demander ce que nous sommes. Sommes nous de vrais êtres humains en chair et en os ? Notre monde est-il constitué de choses réelles ou sommes-nous seulement entourés de conscience ?"

Un silence s'en suivit. Le blond n'osait tourné une nouvelle page. La peur lui prit les tripes et son regard était scotché sur ces quelques mots.

-Katsuki ? A quoi tu penses ?

Il regarda sa petite amie, le regardant avec des yeux ronds et un air un peu inquiet. Il souffla en se traitant d'idiot et passa rapidement sa main dans ses cheveux, signe de stress.

-Non, rien... C'est juste ces textes...

-Quesqu'il se passe ? Tu ne comprends vraiment pas ?

Katsuki regarda vaguement le texte sous ses yeux. Comment dire à haute voix cette pensée si bizarre...

-Si, je les ais compris, mais... Un truc me perturbe...

-Quoi donc ?

Katsuki leva la tête et regarda devant lui les feuilles accrochées sur le mur. Un poster, des feuilles de révisons, un emploi du temps, rien de bien intéressant au fond...

-Juste... Et si... Et si nous n'existions pas ?

Il compris avec le silence de sa copine qu'elle ne comprenait pas.

-Comment ça ?

-Et bien... Imagine que tous ce que nous avons vécu jusqu'ici soit inventé par... une sorte de Dieu... Non, même moins imposant, genre un auteur ou bien un réalisateur, et qu'en réalité... nous ne sommes que des pantins, à la merci de ces personnes qui nous font croire que nous sommes libres tout en dictant notre vie...

Itsuka resta silencieuse. Il n'osait la regarder, de peur d'y voir un regard qu'il n'accepterai pas.

-Ça peut paraître complètement fou et je le sais... Mais plus j'y pense, plus je me dis que ça a des chances d'être... Il y a toujours des sujets auquel on ne s'intéresse pas, genre les sciences ou bien la littérature... Et si s'était fait exprès ? Pour nous faire croire que ces sujets existent alors qu'en réalité c'est juste des noms obscurs... juste des inventions pour nous faire croire à notre liberté de choisir...

-Oula, en seulement 3 textes, tu es devenu un vrai philosophe!

Le rire de sa petite amie lui donna le courage de tourner la tête. Celle-ci semblait heureuse et si peu affecter des tourments qu'il possède. Elle se leva et prit son sac.

-Pour te répondre, dire que l'on existe pas... Je trouve ça un peu saugrenue. Personne n'est capable d'écrire une vie dans ses moindres détails, et puis pour continuer dans le côté philosophique, Descartes a bien dit "Je pense donc je suis", donc si nous sommes capable de penser, c'est que nous existons. Sur ce, je dois y aller, il commence à se faire tard. Je reviens demain t'aider ?

Katsuki réfléchit rapidement.

-Non merci, je vais me débrouiller. Et puis, faut que je passe voir un pote.

Elle lui sourit et mit sa veste.

-Alors on se dit à lundi!

-Ouais, à lundi...

Au moment où elle passa le pas de la porte de sa chambre, Katsuki se replongea dans ses réflexions. Je pense, donc j'existe... Et si quelqu'un nous dicte nos pensées, tel un auteur avec ses personnages, alors pouvons-nous dire que nous existons ?

Katsuki regarda la lettre à coté de lui. Cette réflexion donnait un sens à son apparition, tel un phénomène magique qui serait décidé de l'auteur. Tout comme les feuilles sur son bureau.

C'est là que ça le frappa. Shoto savait la vérité sur son existence. Sur leurs existences. Et il essayait, via ces textes, de le lui dire.

Il devait sûrement savoir qu'ils n'existaient pas.

L'existenceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant