L'existence

K- L'existence ou le bonheur ?

Katsuki le regarda, s'attendant à une plaisanterie mais comprit rapidement que non. Piqué au vif par sa curiosité, il répéta :

-Un bâton ?

-Oui.

Shoto semblait plus calme, bien plus qu'il y a quelque minutes.

-C'était après ma dernière tentative, j'étais dans une foret, je ne sais pas comment elle s'appelle. Un baton est entrer dans mon champ de vision. J'ai relevé la tête et j'ai vu un maudit.

-Un maudit ? C'est quoi ?

-Ce que nous pourrons devenir.

Katsuki fronça les sourcils.

-Comment ça ?

-Un maudit ne peut en devenir un que s'il en touche un autre. C'est lui qui m'as tout appris sur cette fausse existence. Il m'a nourri, logis, blanchit jusqu'à ce que je n'ai plus envie de me tuer. Je l'appelais Professeur.

-Mais pourquoi un bâton ?

-J'étais fatigué, et il ne peut toucher personne. Le bâton m'a permit de m'appuyer sur quelque chose pour pouvoir tenir debout.

-Je croyais qu'un ne pouvait pas mourir.

-Oui, mais notre mental n'est pas infaillible.

Katsuki se rassit correctement. C'est vrai que tous ces problèmes étaient mentaux. Il n'a jamais été complexé par son corps, se trouvant trop gros ou trop maigre. Il serra les dents. La personne qui le contrôle s'amusait bien avec lui!

-On l'appellera Asia.

Le blond le regarda surpris.

-Cette personne, l'auteur qui contrôle notre histoire. On l'appellera Asia.

-Pourquoi Asia ?

Shoto n'avait absolument pas bougé depuis le début de la discussion.

-Car je pense qu'elle s'appelle ainsi, et puis ce sera plus court.

Katsuki le regarda un moment puis souffla.

-Bref, et comment tu t'es retrouvé à Yuei ?

-Grâce au Professeur. Il a réveillé en moi mon rêve d'enfant, celui d'être un héros pour les monstres. J'ai accepté car de toute façon, je n'avais pas le choix. Tout est déjà prévu à l'avance. Et aujourd'hui, il n'existe plus aucun monstre à sauver. Ils ont tous disparus.

Shoto le regarda pour la première fois depuis le début de la discussion. Katsuki sut de suite qu'il n'oubliera jamais le regard qu'il lui avait lancé. Un regards simple, calme, triste, appelant à l'aide. Ce regard fut court mais intense, perçant le cœur de Katsuki pendant de longues secondes après, car Shoto avait fermé les yeux et s'était levé du banc.

-N'oublie pas que, comme dans un livre ou un jeux vidéo, l'avenir du personnage principal est écrit à l'avance. L'Asia qui nous contrôle connaît déjà la suite.

Il s'en alla, murmurant une dernière phrase.

-Il n'en reste que 2. Qu'as tu prévu Asia ? Qu'importe, je m'occuperai de nous tous.

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Katsuki arriva chez lui, encore tourmenté par sa discussion avec Shoto. Il jeta son sac contre la chaise de son bureau et s'assit sur son lit, pour mettre sa tête entre ses mains.

Il n'avait toujours pas digéré l'idée qu'il n'existait pas. Qu'il n'était qu'un personnage fictif qu'on manipule juste pour satisfaire des envies ou des idées. Et ceux qui liront son histoire ? N'auront-ils pas honte de lire une vie qui n'est pas la leur ? De satisfaire leurs envies perverses en lisant la vie privée d'un personnage fictif ?

Il sortit de ces pensées en entendant frapper à sa porte et vit Itsuka entrer, un grand sourire aux lèvres.

-Hey! Comment vas-tu beaugosse ?

-Bien bien... et toi ?

La jeune fille entra, posa son sac sur le bureau et y sortit l'uniforme des joueurs de basket ball du lycée.

-J'ai été accepté dans le club!!

Katsuki se sentit sourire et la prit dans ses bras.

-Bravo! Je suis content pour toi!

Itsuka rit, un grand sourire aux lèvres. Et dire qu'elle n'existe pas, elle aussi...

-Ça te dit une petite sortie entre amoureux pour fêter ça ?

Katsuki réfléchit et ne se senta prêt à sortir. En tout cas, pas avant d'avoir digéré l'idée de sa fausse existence.

-Désolé, je viens de finir mes devoirs de philo et je suis assommé!

La jeune fille sembla déçu mais lui sourit.

-Alors un film ? Promis je m'endors pas devant!

Katsuki sourit devant son énergie et accepta. Ils allèrent dans le salon et Itsuka mit un dessin animé assez vieux qui, selon elle, "a inspiré les studios Ghibli". Le film se lança, recontant l'histoire d'un ramoneur et d'une bergère qui, aidé par un oiseau, devait s'enfuir, car le roi aimait cette dernière. Katsuki aimait bien, sans plus. Il le trouvait un peu enfantin malgré le message caché. Il jeta un regard à sa copine, absorbée par le film. Est-ce que Asia avait fait exprès de mettre ce film ? De faire entrer Itsuka chez lui ? De l'avoir mise dans un club de basket ?

Puis il se rendit compte qu'importe le personnage, chacun vivait une histoire, même s'ils n'en sont pas les personnéges principaux, et qu'il avait autant de chance qu'eux pour être heureux.

Car quel est le plus important ? L'existence ou le bonheur ?

Itsuka, sentant son regard sur elle se tourna vers lui, le regardant avec un air interrogatif.

-Ça ne va pas Katsuki ?

Katsuki se reprit et se tourna.

-Euh oui oui, je réfléchissait juste.

Elle le regarda un moment avant que le blond la regarde à nouveau.

-Quoi ?

Itsuka fronça les sourcils, toujours en le fixant.

-Me dis pas que tu penses à faire une pause.

-Quoi?! Mais non! Pas du tout!

-Katsuki, je ne suis pas dupe. Tu es très distrait ces derniers temps, depuis ces fameux textes de philo en fait. Si tu veux qu'on fasse une pause, tu n'as qu'à le dire! Mais sache qu'après, je ne suis pas sure de revenir vers toi.

-Mais qu'est-ce que tu racontes?! Je ne veux pas une pause!!

Itsuka se leva et prit son sac.

-Tu devrais y réfléchir quand je ne suis pas là alors. Je te laisse pour aujourd'hui, penses-y bien.

Elle alla devant la porte d'entrée et avec un grand sourire, lui dit.

-De toute façon, ce n'est pas une grande perte! Nous n'existons pas!

Et elle s'en alla sous le regard surpris de Katsuki.

Comment savait-elle ?!