K-Tu ressembles à un psychopathe

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Le lendemain, Katsuki arriva en cours, énervé, les textes à la main. Il entra dans la salle de classe, où seul le bicolore était présent. Parfait, pensa-t-il. Il s'approcha de lui et jeta les feuilles sur son bureau.

-Explique moi. Maintenant.

Le bicolore restait très calme, comme si l'énervement du blond était tout a fait normale.

-As-tu ne serait-ce qu'essayer de comprendre ?

-Ouais, mais j'aime pas trop ce que j'en ai tiré.

-Et quelle est ta conclusion.

Katsuki avala sa salive et détourna le regard.

-Nous n'existons pas. Quelqu'un nous manipule pour nous le faire croire. Nos envies, nos choix et nos passions sont choisis d'avance.

Shoto le regarda avec son regard neutre et se leva.

-Bien , je vois que tu as compris.

Katsuki, ne l'entendant pas comme ça, mit sa main sur son épaule et le fit se rasseoir violemment.

-Non, j'aime pas cette explication. Je veux savoir pourquoi tu m'as donné ces textes et aussi le message que t'as voulu me faire passer avec.

Le bicolore passa sa main sur sa chemise maintenant froissé, toujours d'un calme olympien.

-Je n'ai rien à te dire, tu as déjà tout compris. Mais si je devais te donner des explications, alors ta vie ne sera plus la même, crois moi bien.

-Je m'en balance, explique moi bordel.

Le bicolore posa ses avants-bras sur son bureau et fixa les yeux rouges persans du blond.

-Nous n'existons pas. Tout ce que tu penses avoir vécu a été inventé. Et par ailleurs, tu es incapable de mourir.

Le blond vit rouge. Il l'attrapa par le col de sa chemise et lui cria dessus.

-Arrêtes de dire n'importe quoi!! Dieu ça n'existe pas!! Je suis moi et personne d'autre!! Et bien sur que si je peux mourir!! Qu'est-ce que tu racontes comme connerie ?!

Shoto fronça légèrement les sourcils mais resta stoïque.

-Tu n'as jamais remarqué à quelle point ta vie est froide ? Sans intérêt ? Que tous les choix que tu as fait étaient très souvent à contre-coeur ?

Katsuki fut pris d'un mouvement de recul et le lâcha, tout en le regardant tel un alien.

-Rien que ce geste, celui de me lâcher alors que tu avais plus tôt envie de me frapper ne vient pas de toi. Ça arrange juste celui ou celle qui nous contrôle. Comme ton histoire au collège, le harceleur harcelé je crois bien. D'ailleurs, tu auras remarqué que depuis notre petite conversation, personne n'est venu nous dérangé alors que nous avons cours. Pas même notre professeur qui a pourtant l'habitude d'être en avance.

Katsuki était devenu pâle, des sueurs froides coulant sur son front et son dos. Il tourna légèrement la tête pour vérifier et vit juste des personnes allant et venant devant la salle. Il n'osait respirer face à ce qu'il entendait. Shoto, sentant qu'il avait perdu son attention, se pencha légèrement vers l'avant.

-Tu veux peut-être que je sois plus clair ?

La blond ne le regarda pas mais hocha la tête.

-Nous sommes les personnages principaux d'une histoire. Nous ne sommes que des mots en noir qui se suivent sur une page blanche, qu'une suite de 1 et de 0. Nos actions ne sont pas là pour nous faire plaisir, mais pour ceux qui vont lire cette histoire.

Katsuki passa la main dans ses cheveux, soudainement paralysé par l'angoisse.

-Attends, c'est des conneries tout ça... Je... C'est moi qui décide ce que je/

-Non. On te le fait croire, justement. Tu te crois libre ? Tu te crois sûr de tes choix ? De ton existence ? Tout ça, c'est juste des illusions. Nous ne sommes que des pantins.

-...ferme là.

Shoto se remit dans une position correcte et chercha un objet dans sa trousse. Katsuki se laissa tomber sur une chaise et prit sa tête entre ces mains.

-Difficile à croire, n'est-ce pas ? J'ai mis du temps à le comprendre aussi.

-Tu ressembles à un psychopathe.

-Je peux te prouver que je te dis la vérité.

Katsuki le regarda, à la fois curieux, perdu et angoissé. Shoto lui fit un petit sourire rassurant et tendit sa main vers lui.

-Donne moi la main.

Peu confiant et hésitant, Katsuki la lui donna non sans peur. Il comprit rapidement son erreur quand il sentit la main le tirer sur le bureau pour y plaquer son avant-bras dessus.

-Hey!! Mais qu'est-ce que tu/

Il s'arrêta en voyant Shoto sortir une paire de ciseaux de sa trousse, l'ouvrir et passer un coup rapide mais profond sur son bras. La douleur se fit présente et le sang coula. Katsuki serra les dents.

-Non mais t'es sérieux?!?!

Shoto ne dit rien, prit un mouchoir et essuya le sang. Katsuki se figea. Rien. Pas une cicatrice. Pas de gouttes de sang. Comme si la marque n'avait jamais été faite. Shoto le lâcha et le blond en profita pour s'éloigner d'au moins deux mètres de lui, toujours stupéfait. Il regarda son avant-bras, totalement intacte.

-Tu me crois maintenant ?

Katsuki le regarda, sortant tranquillement une cannette de soda, l'ouvrir et la boire.

-A-attends... comment...

-Comment ça se fait qu'il n'y ai pas de traces ? Tout simplement parce que sinon tu mourrais, mais tu es un personnage principal de cette histoire donc tu ne peux pas.

Katsuki passa rapidement son regard de son bras au bicolore.

-Mais, c'est pas possible... Quand je me mutilais/

-Il y avait des marques, c'est vrai. Mais c'est parce que tu voulais sortir ta frustration, non pas te tuer. Et puis sinon, tu en serais parfaitement incapable.

Katsuki essaya de reprendre son souffle tandis que Shoto buvait tranquillement son soda. Le soleil commençait à éclairer la salle de cours. Soudain, un détail le frappa. Il se tourna vers le bicolore, un peu plus calme malgré son cœur qui battait la chamade.

- Comment est-ce que tu l'as découvert ?

Celui-ci ne dit rien, étant en train de boire, puis baissa sa cannette.

-J'ai déjà essayé.

Le blond avala sa salive.

-Combien de fois ?

Shoto regarda son soda, et juste avant de boire à nouveau, lui dit :

-Beaucoup trop.

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