Chapitre 2 - L'inconnue

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Résumé du précédent chapitre : 

Cinq garçons qui jouaient dans la forêt tombèrent sur un vaisseau accidenté. Ils s'aventurent à l'intérieur, se séparant par la même occasion. Les deux frères, Darin et Yrvin, trouvèrent des vêtements, de la nourriture mais aussi des armes. Akrim, l'un des plus âgés, découvra une blessée. Son cousin Karim, le plus jeune, avait rejoint les deux autres garçons, Ulrich et Narmi, qui ouvraient les boites de l'espace de stockage et firent une mystérieuse découverte.


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           « Vite ! Posez-la sur la table ! » ordonna la mère de Darin et Yrvin en balayant les quelques objets encore présents sur celle-ci. Son mari et un autre villageois posèrent le corps de la jeune femme le plus rapidement et délicatement possible. Mais bien entendu, elle souffrait. Durant tout le trajet, elle gémit à maintes reprises et respira tellement fort à certains moments que la bande de garçons se jeta sans cesse des regards inquiets. « Elle va mourir » fut probablement la phrase qui leur passa le plus par la tête ! La crainte était forcément là. L'état dans lequel ils l'avaient trouvé était plus qu'inquiétant. Akrim avait vu de près sa blessure. Un trou béant sur le côté droit de son ventre, juste au-dessus de la hanche. Quelques centimètres plus bas et on aurait pu voir son os ressortir. Il avait ordonné aux frères d'aller chercher de l'aide peu de temps après leur arrivée. Ils coururent aussi vite qu'ils purent jusqu'à chez eux. Ils savaient que leur père ne laisserait pas la femme mourir comme ça. D'autres du village auraient probablement eu moins pitié d'elle et ce serait juste occupés du butin qui l'accompagnait. Leur père non.

          Le retour avait été compliqué et ardu, mais moins d'une heure après sa découverte, elle était enfin entourée et prête à être soignée. La mère de Darin et Yrvin n'y alla pas de mains mortes pour examiner la plaie. Après une protestation des enfants, elle répondit sans ménagement :
« C'est ça ou elle meurt. Elle a déjà perdu assez de temps. Je ne lui donne pas longtemps à vivre si je la laisse ainsi encore une heure. C'est clair ? »

Plus personne ne se manifesta après ça et ils ne firent qu'obéir à la matriarche. Par chance, elle avait suivi une formation d'infirmière plus jeune, avant de venir s'installer ici pour son mari. Elle était donc méthodique, précise et surtout habituée à la vue de grosses blessures. Elle fut vite prête à démarrer les gros œuvres. De l'eau avait été chauffée préalablement, placée à côté d'un tas de serviettes et tissus propres. Sur une haute chaise avaient été alignés couteaux, pinces et autres ustensiles possiblement utiles aux soins. Elle avait accroché à son tablier un torchon qu'elle frotta frénétiquement quelques secondes en regardant une dernière fois la plaie ouverte. « Tenez-la. Et fermement. Elle va bouger et elle va crier aussi. Ne changez pas votre prise sur elle pour autant ». Oui, elle était directe comme femme. Mais elle n'était pas mauvaise pour autant. Elle s'arma alors de ciseaux pour découper le haut de la jeune femme et avoir un accès total à son torce. Elle prit un tissu, l'aspergea d'alcool et regarda la jeune femme dans les yeux, lui demandant implicitement si elle était prête. La rescapée acquiesça légèrement, fermant vigoureusement les yeux et crispant le reste de son corps, ses mains déjà solidement accrochées aux contours de la table. Le père de Darin avait déjà placé ses mains sur ses épaules, les garçons eux tenaient ses jambes. Leur sœur, légèrement plus âgée, avait pour mission d'assister la mère et de maintenir le bassin de la jeune femme en place. Ils étaient tous prêt et quelques dizaines de secondes après le début des opérations, la blessée commença à crier de douleur. L'alcool en contact direct avec la blessure lui réveillait ses sens presque endormis. Le nettoyage et la désinfection durèrent quelques minutes avant que la mère ne passe aux réels soins médicaux. La rescapée finit par tomber dans l'insconscience avant la fin du raccommodage. La mère s'en doutait. Personne ne pouvait supporter une telle douleur. Le plus important était que son cœur ne s'arrête pas. Jamais. L'adolescente passa le reste de l'opération à surveiller son pouls.


          Endormie sur un matelas ramené de la réserve, la nouvelle venue n'eut pas conscience que tous les regards et les chuchotements étaient tournés vers elle. Les garçons ne savaient pas ce qu'ils pouvaient ou non dire. Ils avaient l'impression de devoir rester fidèle à elle et ses secrets sans pour autant la connaître. Eux-même n'avaient pas eu les réponses à leurs questions. Akrim fut cependant le premier à être interrogé. C'était lui qui l'avait trouvé, ça devait être lui qui en savait le plus. Tel était la logique des adultes à ce moment précis.
« Elle a bien dû te dire quelque chose quand même ?
- Pas vraiment non ... Ses premiers mots, c'était "aide moi" je crois. Elle n'avait pas la force d'en dire beaucoup plus de toute manière. C'était surtout moi qui lui parlais. Je lui demandais de rester calme, que vous alliez arriver etc ...
- Bon. Comment êtes-vous tombés dessus alors ? Dites moi comment s'est passé toute cette histoire, demanda alors le père, s'adressant cette fois-ci à tous les garçons. »


One more light - A Star Wars storyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant